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La guerre de Cent Ans et le développement de l’État

Publié le 15/07/2017 (m.à.j* le 21/07/2020)
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L’étude de la la guerre de Cent Ans permet de comprendre certains ressorts du développement de l’État au Moyen Âge à travers les deux entités qui en ont été les principaux vecteurs, la France et l’Angleterre.

 

Angleterre et France : des États ?

La France et l’Angleterre ne sont pas encore, au temps de la guerre de Cent Ans, les États-nations que l’on connaît aujourd’hui. À l’orée du Moyen Âge, l’Europe se pense par la féodalité. Ainsi, en dépit du caractère étatique que revêtent les deux royaumes, le roi d’Angleterre est vassal du roi de France, qui le «punit» pour ses «mauvaises actions» en lui «confisquant» la Guyenne (actuelle Aquitaine) par commise en 1337.

Les enjeux de succession qui marquent la guerre de Cent Ans, le roi d’Angleterre revendiquant la possession de la Couronne française depuis 1328, montrent à quel point la guerre de Cent Ans exprime les tensions entre système féodal finissant, né aux IXe et Xe siècles, et le développement de l’État moderne, et la façon dont ces deux conceptions du pouvoir politique et de l’autorité publique s’expriment, se complètent et s’opposent. En effet, le système féodal se caractérise par les liens inter-personnels qui structurent la société, alors que dans l’État moderne, c’est l’idée d’autorité publique et d’intérêt général qui est mise en avant.

L’État moderne commence à émerger avec la révolution commerciale qui touche la chrétienté occidentale au XIe siècle et se développe considérablement dès le XIIIe siècle. Il se cristallise autour de la figure du roi.

Le royaume des Francs devient ainsi le royaume de France en 1204, et, sous Philippe Auguste (1180 – 1223), Saint Louis (1226 – 1270) puis Philippe le Bel (1285 – 1314), un système administratif, judiciaire et fiscal proto-étatique s’installe en France. Saint Louis, canonisé par l’Église en 1297, est ainsi une « fontaine de justice », et par l’intermédiaire des baillis et des prévôts, relais de l’administration judiciaire royale partout dans le royaume, il fait régner un ordre de plus en plus personnel.

 

Féodalités contre pouvoir royal et État moderne

Même si l’État moderne complète très bien le système féodal au départ, les premières tensions naissent rapidement. Politiquement, d’abord, les prérogatives des seigneurs locaux sont souvent remises en question par le monopole accru du roi de France. Ces seigneurs sont souvent paupérisés, bien que certains profitent des postes offerts par l’administration royale pour s’élever dans la hiérarchie sociale. Leur ordre est de plus en plus concurrencé par l’émergence de la la bourgeoisie qui profite de la croissance économique et commerciale pour se développer dans les villes.

Mais il s’agit fondamentalement d’une tension entre deux visions du monde : une dirigée par des rapports purement inter-individuels, une autre régie par une administration impersonnelle, mais mue par l’intérêt général. Un des principaux moments de tension entre État moderne et système féodal est justement la guerre de Cent Ans. Les nombreuses crises sociales et politiques qui la marquent ont poussé certains historiens, dont le marxiste Guy Bois, à parler de « crise de la féodalité », ou a poussé à qualifier cette période de « bas Moyen Âge ».

Pour faire la guerre, les rois ont besoin de développer leur État, en disposant de ce que le sociologue de l’État Norbert Elias appelle le « double monopole fiscal et militaire » — monopole de l’impôt et des armées par le roi, l’un accompagnant l’autre. Au début du XIVe siècle, si le roi de France partage les prérogatives fiscales et militaires avec les seigneurs locaux, ce n’est plus le cas à la fin du conflit, au milieu du XVe siècle. Même si la guerre de Cent Ans paraît donc avoir été à l’origine du développement de ce monopole, et donc catalyseur du développement de l’État, au moins en France, cette vision a été considérablement nuancée par de nombreux historiens. Si pour Guy Bois, par exemple, la «crise de la féodalité » a ralenti le développement de l’État, pour d’autres, comme Jacques Le Goff, la guerre de Cent Ans et les désastres d’ordre socio-démographiques qui ont traversé cette période, notamment la Peste noire de 1346 — 1347, ont permis paradoxalement à l’État de se renforcer.

 

Les progrès du développement de l’État pendant la guerre de Cent Ans


guerre de cent ans etat developpement
Benjamin West, Crossing the Somme | Wikimedia Commons

 

La guerre de Cent Ans a agit comme un catalyseur du développement de l’État moderne, en cela qu’elle permet au roi de renforcer son double monopole fiscal et militaire.

 

Le monopole de l’impôt

Le monopole fiscal se développe sous la forme d’une véritable fiscalité royale permanente et régulière. La question de l’impôt régulier permanent est posée depuis le XIIIe siècle. En France, pour prélever un impôt, le roi peut le lever directement dans le domaine royal dont il est propriétaire, mais doit en faire la demande à ses seigneurs vassaux dans les territoires où il ne l’est pas. En général, ceux-ci acceptent la levée, qu’ils opèrent eux-mêmes. La guerre de Cent Ans accroît cependant la réticence des seigneurs à effectuer cette dernière opération, du fait des divisions de plus en plus importantes au sein du royaume et devant les dépenses de plus en plus grandes pour couvrir les besoins militaires.

La guerre de Cent Ans transforme progressivement la conception de la levée de l’impôt, qui devient régulière, permanente, et l’apanage direct de l’administration royale partout où le monarque est souverain. Les états généraux de 1355 viennent confirmer tendance à laquelle ils consentent. 

Néanmoins, les dissensions politiques, notamment sur l’encadrement ou non du fisc royal par les seigneurs, ne permettent pas de trancher ce débat. Il l’est définitivement un siècle plus tard, en 1439, quand Charles VII (1422 – 1461) met en place un impôt régulier permanent avec un fisc royal nettement plus présent à la fois dans le domaine royal, mais aussi dans les territoires où le roi est souverain mais pas propriétaire. Dès lors, ce monopole fiscal nourrit le monopole militaire.

 

Le monopole de l’armée

Au début du conflit, l’armée anglaise bénéficie en effet d’une avance stratégique, tactique et technique sur l’armée française, mais elle est surtout bien mieux commandée. L’armée française est alors constituée à la fois de seigneurs vassaux du roi de France, de mercenaires, et de miliciens urbains. Il y a donc des rapports d’obéissance très compliqués, qui rendent les ordres extrêmement flous, et la répartition des équipements militaires elle-même ardue. Lors des batailles de Crécy en 1346 et de Poitiers en 1356, l’armée française est ainsi mise en déroute compte tenu de son manque d’organisation.

Mais dès les années 1360, Charles V (1364 – 1380) réorganise en grande partie l’armée française. Le connétable, à la tête de l’armée personnelle du roi de France, joue un rôle stratégique plus important. Enfin, dans la dernière phase de la guerre, dans les années 1440, l’armée française est définitivement modernisée. L’impôt permanent et régulier permet au roi de disposer d’une armée personnelle permanente, soldée et organisée rationnellement.

 

Le monopole des esprits

Mais au-delà du caractère purement administratif du monopole royal, on peut aussi parler d’une monopolisation croissante de l’emprise du roi sur les esprits de ses sujets. La propagande royale, qui s’est déjà bien affirmée au XIIIe siècle, se développe considérablement, et le sentiment d’appartenance français commence à émerger.

Les Grandes chroniques de France, rédigées à l’abbaye de Saint-Denis sous la direction de Pierre d’Orgemont, fidèle de Charles V, servent d’outil à la propagande royale, en développant un récit quasi national.

En outre, de grandes figures de la propagande royale se trouvent mises en avant. Dans les années 1370, le connétable Bertrand du Guesclin (1320 – 1380), chef de l’armée royale et issu de la petite noblesse, est ainsi présenté comme une grande figure française, au point qu’il est enterré dans l’abbaye de Saint-Denis, aux côtés du roi Charles V, après sa mort en 1380.

 

Les obstacles au développement de l’État pendant la guerre de Cent Ans


L'assassinat de Louis d'Orléans en en 1407
L’assassinat de Louis d’Orléans en en 1407 | Wikimedia Commons

La guerre de Cent Ans ravage la France. Le chaos qu’elle engendre ralentit considérablement le développement de l’administration étatique.

 

Le problème des compagnies

En effet, comme évoqué précédemment, l’armée française est en grande partie composée de mercenaires soldés. Or, après le traité de Brétigny en 1360, premier traité de paix entre les deux royaumes, celles-ci se retrouve sans le sous, alors qu’elles étaient soldées confortablement durant les années 1340 et 1350. Dans les années 1360, ces corps d’armée se réunissent sous le nom des compagnies de grande ordonnance, ou Grandes compagnies, qui se mettent à piller et rançonner dans tout le royaume.

C’est Charles V qui, quand il reprend la guerre contre les Anglais, finit par chasser définitivement ces Grandes compagnies du royaume en 1375. Le phénomène apparaît de nouveau à la fin de la guerre civile, en 1435, quand les compagnies de mercenaires engagées par les Armagnacs et les Bourguignons (les « écorcheurs »), se livrent aux mêmes exactions civiles.

 

La guerre civile : Armagnacs contre Bourguignons

La lutte de l’État contre des armées privées affaiblit son organisation militaire. Mais les conséquences de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons de 1407 à 1435 sont bien plus désastreuses. En effet, suite aux crises de folie que le roi Charles VI (1380 – 1422) connaît dès 1392, ses oncles, les ducs de Berry, d’Anjou et de Bourgogne, se partagent l’administration royale.

Les rivalités entre les ducs poussent le duc de Bourgogne, Jean sans Peur (1405 – 1419), à faire assassiner Louis d’Orléans en 1407. Deux camps se font désormais face : les fidèles des Bourguignons, qui désirent décentraliser l’action du roi de France et la soumettre aux seigneurs, et les fidèles des Armagnacs, organisés en 1410 dans la ligue de Gien, dont le candidat, le dauphin Charles, futur Charles VII (1422 – 1461), désire conserver et développer l’hégémonie du roi de France. En 1419, Charles VII fait assassiner le duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Alliés aux Anglais, les Bourguignons sont progressivement vaincus par l’armée des Armagnacs, réfugiés à Bourges. En 1429, Charles VII est sacré à Reims, et en 1435, à Arras, une paix est signée entre Armagnacs et Bourguignons pour lutter contre les Anglais.

Cette guerre civile brouille totalement les rapports d’obéissance au sein du royaume, qui se scinde en une pluralité de principautés utilisant chacune les outils de l’État, la fiscalité notamment, à leur profit. Cette période marque donc le recul du développement de l’État, en cela qu’aucune unité n’est trouvée, et que le territoire français est miné de l’intérieur par des armées de caractère quasiment privé.

 

La contestation populaire

Enfin, la contestation populaire est un frein puissant au développement de l’État. Si les populations demandent autorité et sécurité à l’État (pour faire face, par exemple, aux ravages des compagnies), elles contestent aussi violemment le développement de la fiscalité royale. Paradoxalement, contestation de l’État et demande d’État s’expriment en même temps.

La Grande Jacquerie de 1358 qui éclate en Île-de-France voit une coalition disparate de paysans, de membres de la petite noblesse et de la petite bourgeoisie des artisans, se révolter contre la levée de l’impôt menée par les seigneurs locaux. Il est intéressant de constater que les révoltés font appel au roi en tant que contre-pouvoir face aux seigneurs. Or, le roi est le symbole de l’État alors en développement.

Dans les années 1380, suite aux lourdes exigences fiscales du royaume, de nombreuses révoltes ont également lieu, telle la révolte de la Harelle, à Rouen, en 1382. Mais la révolte la plus symbolique de ces années est la révolte des Tuchins. Paysans, petite et moyenne noblesse de l’Auvergne et du Languedoc s’organisent en société autonome, le Tuchinat, face à l’incapacité du royaume à lutter contre l’insécurité et pour se protéger des compagnies. 

L’appel à l’autorité royale, permanent, est dirigé contre l’autorité seigneuriale. L’idée d’opposer les seigneurs, forme d’autorité privée et arbitraire, au roi, autorité publique et relevant de Dieu, donc forcément juste en toute circonstance, est ancrée dans les consciences populaires. Même si le développement de la fiscalité est contesté, il s’agit surtout de son caractère irrégulier qui est problématique. Le peuple est demandeur d’État, si et seulement s’il se modernise et qu’il met les féodalités de côté.

 

La guerre de Cent Ans a en fait posé les problématiques du développement de l’État


franc tournois guerre de cent ans
Le franc-tournois ou franc à cheval | Wikimedia Commons

La « souveraineté nationale »

La notion de souveraineté nationale est anachronique au temps de la guerre de Cent Ans. Il y a un royaume de France mais pas encore de nation française, ni de peuple français. Un sentiment d’appartenance proto-national existe cependant. Celui-ci se manifeste dans le refus de céder la Couronne de France au roi d’Angleterre. 

En 1328, suite à des différends de succession, le roi d’Angleterre Édouard III revendique la Couronne de France. La loi salique, loi franque interdisant à une femme d’hériter de la Couronne, est invoquée par les légistes du royaume de France pour placer sur le trône français la maison des Valois. Édouard III tire en effet sa légitimité d’une femme. Philippe VI de Valois monte ainsi sur le trône en 1328. L’élite du royaume préfère les Valois aux Plantagenets et utilise un artifice, l’invocation de la loi salique, pour parvenir à ses fins.

Cette « préférence française » se manifeste de nouveau à l’occasion de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. En 1420, le traité de Troyes, alliance anglo-bourguignonne, est signé. Les Anglais sont considérés comme héritiers de la Couronne française. Suite à la mort de Charles VI en 1422, le roi d’Angleterre Henri VI, représenté alors par le duc de Bedford, son oncle, hérite tout à fait légalement de la Couronne de France. Mais en 1429, les Armagnacs font sacrer Charles VII.

La légalité juridique est écartée, au cours de ces deux affaires, au profit d’une légitimité plus profonde fondée par les lois fondamentales du royaume. Les deux entités, France et Angleterre, sont déjà considérées comme intrinsèquement distinctes l’une de l’autre.

 

La souveraineté monétaire

Depuis Philippe le Bel (1285 – 1314), le roi de France cherche en effet à contrôler la valeur de la monnaie en circulation au sein du territoire du royaume. Un principe est vivement débattu durant toute la guerre, la mutation monétaire, c’est-à-dire le pouvoir du roi de dévaluer ou de réévaluer la valeur de la monnaie en circulation sur le territoire du royaume.

Pour certains légistes et clercs de l’époque, ce pouvoir est tyrannique. Jean Petit ira en 1407 jusqu’à évoquer le concept aristotélicien de tyrannicide. Le roi qui s’arroge le droit de fausser la valeur de la monnaie enfreindrait ainsi la volonté divine, qui reposerait sur la dérégulation de la valeur de la monnaie.

La transformation de la valeur monétaire est en effet un pouvoir considérable, puisque ce contrôle permet en quelques années de redessiner le paysage social du royaume. Dévaluer la monnaie entraîne, par exemple, la réduction de l’épargne des corporations d’artisans urbaines, mais favorise les petites économies paysannes, et vice-versa. Le roi qui s’arroge le monopole monétaire s’arroge un pouvoir d’une grande puissance, en cela qu’il peut réguler les rapports de classe, voire ruiner en quelques années un seigneur auquel il est opposé.

En 1360, après le traité de Brétigny, le roi Jean II le Bon, capturé en 1356 après la bataille de Poitiers par les Anglais, est libéré contre une rançon considérable. L’ordonnance de Compiègne est votée l’année même aux états généraux, et acte l’acceptation de ce traité par l’ensemble du royaume. Cette ordonnance crée la première monnaie à caractère national en France : le franc-tournois (du nom de la ville de Tours). Ce franc-tournois, qui doit permettre de financer la rançon de Jean II, est la première monnaie nationale contrôlée de façon centralisée pour financer une dette publique.

 

Le pouvoir politique de l’État

Le pouvoir du roi doit-il être encadré ou non par les seigneurs ? Telle est la question fondamentale qui motive la contestation du pouvoir royal. En effet, le modèle de l’État anglais repose sur la Magna Carta, texte imposé par les barons anglais au roi Jean sans Terre en 1215, qui contraint le roi d’Angleterre à consulter le Conseil du royaume pour des sujets tels que la levée de l’impôt ou la déclaration de guerre — l’un allant logiquement avec l’autre. Au XIVe siècle, ce Conseil devient un véritable parlement, avec la Chambre des lords et la Chambre des communes, qui constituent, encore aujourd’hui, le Parlement britannique.

En France, Philippe le Bel a développé le système des états généraux, qui décident de façon coutumière la levée d’impôts exceptionnels. Mais différentes sensibilités politiques s’expriment lorsque la question de la fiscalité permanente et régulière directement gérée par le fisc royal est envisagée.

Aux états généraux de 1355 — 1357, les partisans du pouvoir royal s’opposent aux partisans du prévôt des marchands Étienne Marcel (1315 – 1358), qui rallie le roi de Navarre Charles II (1349 – 1387). Ce parti désire mettre en avant une fiscalité encadrée par les seigneurs, qui auraient le droit de donner leur avis en ce qui concerne le prélèvement fiscal. Enfin, pendant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, les Bourguignons prônent un État où le roi serait soumis quasi intégralement à un Conseil composé des grands seigneurs, qui seraient les seuls à même, avec les états généraux, de prendre les décisions pour le royaume.

Il faut attendre la fin de la guerre de Cent Ans, avec la mort du duc de Bourgogne Charles le Téméraire en 1477, pour que la conception du pouvoir royal fort et centralisé au détriment des seigneurs ne remporte (temporairement) cette bataille politique.

 

Conclusion


Au XVIe siècle, Jean Bodin théorisera la souveraineté, qu’il définit comme la « puissance perpétuelle et absolue d’une république ». Si la naissance de l’État moderne ne peut être datée avec précision, son développement répond donc aux interrogations que le bas Moyen Âge, à travers le conflit franco-anglais, a posées en grande partie, questions qui, aujourd’hui, face à la mondialisation et au délitement de l’État-nation, se posent de nouveau.

La guerre de Cent Ans serait donc bien plus qu’un fossile historique ou qu’un mythe national reposant autour de la figure de Jeanne d’Arc, mais ce serait la clef de compréhension de la souveraineté de l’État.

 

Bibliographie


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