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« Omnibulé » ou « obnubilé » ? orthographe

Publié le 04/01/2018 (m.à.j* le 09/03/2023)
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On écrit : obnubilé.

Pourquoi écrit-on obnubilé ?

Le verbe « obnubiler » vient du latin obnubilare qui signifie « couvrir de nuages », « assombrir », et « perdre connaissance », dérivé tardif nubilare « être nuageux », « devenir sombre », de nubes. « nuage, nue, nuée » (cf. Dictionnaire historique de la langue française). Au sens figuré, « obnubiler » signifie « envahir la pensée, obscurcir le jugement, occuper toutes les facultés mentales, priver de discernement ». « Être obnubilé » signifie « être comme hypnotisé par quelque chose, être obsédé par une chose ». Son emploi au sens propre est rare (« couvrir de nuage, de brouillard »). Ici par métaphore :

Le sens politique paraît complètement obnubilé chez la plupart de nos compatriotes.

Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques…

Le nom dérivé « obnubilation » est très rare. Le verbe « omnibuler », qui n’existe pas, est un barbarisme, c’est-à-dire une faute de langage qui consiste à altérer la forme d’un mot. La prononciation difficile de « obnubiler » explique cette confusion, d’autant qu’il n’existe pas de mots courants suivant ce modèle, alors que des mots avec le préfixe omni- sont bien connus (omnibus, omniscient, etc.). L’emploi de la forme altérée « omnibulé » est si courant que l’on peut se demander au reste si elle n’est pas appelée à remplacer la forme canonique.

À lire ici : doit-on écrit « scénette » ou « saynète » ?

Exemples

Cette équipe était obnubilée par l’idée de gagner le championnat. 

Qu’on se représente, s’il est possible, les Trois Patriarches sacrés : Abraham, Isaac et Jacob, dont les noms, obnubilés d’un impénétrable mystère, forment le Delta, le Triangle équilatéral où sommeille, dans les rideaux de la foudre, l’inaccessible Tétragramme !

Bloy

Celui qui parle déjà le néerlandais, le français, l’anglais, l’allemand, le latin et le grec affirme ne pas être obnubilé par les records et ne pas avoir l’impression de passer à côté de son enfance.

Lesoir.be

 L’« empowerment » est de toutes les scènes, le film, lui, est inexistant à force d’être obnubilé par sa volonté de montrer patte blanche en faisant régner à chaque séquence un féminisme dans sa version la plus dégradée, gadget et infantilisante.

Lemonde.fr