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« J’ai fais » ou « j’ai fait » ? (orthographe & conjugaison)

Publié le 21/08/2018
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On écrit : « j’ai fait ». Cette faute est très courante : il suffit d’effectuer une recherche sur Twitter pour s’en rendre compte. L’orthographe du participe passé du verbe « faire » est en effet : « fait ». La première personne du singulier du verbe « faire » (un verbe du troisième groupe) au passé composé est donc « j’ai fait ». Il faut apprendre cette forme par cœur. Les usagers sont induits en erreur par le fait que la première personne de « faire » au présent de l’indicatif est « je fais ».

Pour vous aider, pensez à la forme féminine de ce participe passé : « j’ai été faite » (et non « faise »). Au reste, selon la règle, le participe passé « fait » s’accorde avec l’auxiliaire « avoir » lorsque le complément d’objet direct (COD) est antéposé, c’est-à-dire lorsque le COD est placé avant le verbe dans la phrase. Vous trouverez ci-dessous la conjugaison du verbe faire au passé composé

  • J’ai fait
  • Tu as fait
  • Il a fait
  • Nous avons fait
  • Vous avez fait
  • Ils ont fait

À lire en cliquant ici : « j’ai dit » ou « j’ai dis » ?

Exemples avec « j’ai fait »

  • J’ai fait les courses pour ce soir !
  • Cette erreur, vous l’avez faite ensemble. 

C’est de la publication d’ Atala que date le bruit que j’ai fait dans ce monde : je cessai de vivre de moi-même et ma carrière publique commença.

Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe

Ce regard étonna madame Derville, et l’eût surprise bien davantage si elle en eût deviné la véritable expression ; elle y eût lu comme un espoir vague de la plus atroce vengeance. Ce sont sans doute de tels moments d’humiliation qui ont fait les Robespierre.

Stendhal, Le Rouge et le Noir

Dans l’entreprise que j’ai faite de me montrer tout entier au public, il faut que rien de moi ne lui reste obscur ou caché : il faut que je me tienne incessamment sous ses yeux ; qu’il me suive dans tous les égarements de mon cœur, dans tous les recoins de ma vie ; qu’il ne me perde pas de vue un seul instant, de peur que, trouvant dans mon récit la moindre lacune, le moindre vide, et se demandant : Qu’a-t-il fait durant ce temps-là ? il ne m’accuse de n’avoir pas voulu tout dire.

Rousseau, Confessions

Et ceux qui se nourriraient ensuite d’elle ignoreraient, comme ceux qui mangent les graines alimentaires, que les riches substances qu’elles contiennent ont été faites pour leur nourriture, avaient d’abord nourri la graine et permis sa maturation.

Proust, À la recherche du temps perdu

Chaque soir, je paie rançon pour l’ivresse du jour. Pour m’être tout oublié, je me dois tout connaître ; je me suis tout donné ; et je m’indigne, je désespère du don que j’ai fait

Suarès, Âme de la nuit