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La Contre-Réforme

Publié le 12/12/2016 (m.à.j* le 31/12/2020)
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La Contre-Réforme : le vaste mouvement de réforme de l’Église catholique, lancé à partir du XVIe siècle, pour lutter contre l’expansion du protestantisme. 

Le XVIe siècle a une importance singulière dans l’histoire du christianisme. Il est effet celui de la réforme protestante, des guerres de religion et du début de l’évangélisation de l’Asie et de l’Amérique. Au cours de cette période troublée, l’Église catholique est menacée dans sa propre existence par la progression des idées réformatrices en Europe, c’est-à-dire l’émergence du protestantisme.

Sa survie et son regain de dynamisme au XVIIe siècle doivent beaucoup à sa propre réforme : la « Contre-Réforme ». Le concile de Trente en 1545 en donne le signal de départ. Le mouvement de la Contre-Réforme, impulsé par des papes aussi déterminés et sérieux qu’intransigeants, a joué un rôle essentiel dans l’histoire de l’Europe moderne.

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L’adoration des mages par Rubens, grand peintre de la Contre-Réforme, 1624 l Wikimédia Commons

 

À la racine de la Contre-Réforme : la crise de l’Église


L’apparition de multiples hérésies

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Peinture du XIXème représentant John Wycliffe | Wikimédia Commons

Dès la fin du Moyen Âge, des hérésies diverses émergent.

Au XIVe siècle, les lollards de John Wycliff (1331 – 1384), en Angleterre contestent l’autorité de l’Église qu’ils jugent corrompue. Puis, c‘est au tour des Hussites de se révolter en Bohême et de mener la vie dure aux forces du Saint Empire chargées de les combattre. Alors qu’il n’est pas vaincu militairement, le mouvement se scinde toutefois et sa branche la plus modérée finit par l’emporter, tout en conservant sa spécificité par rapport au catholicisme orthodoxe.

Dans d’autres régions européennes, l’insatisfaction religieuse ne suscite pas de conflit ouvert contre l’Église. Mais elle s’exprime par des appels à une spiritualité plus pure et individuelle. Cette nouvelle exigence constitue  le socle de la devotio moderna, née aux Pays-Bas et populaire dans les régions rhénanes.

 

Un clergé indiscipliné 

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Le pape Alexandre VI l Wikimédia Commons

Les nombreuses interventions politiques du clergé catholique et la corruption de ses mœurs constituent en effet un terreau fertile pour l’apparition d’idées religieuses révolutionnaires. Ces problèmes, loin d’être inédits, prennent une ampleur nouvelle dans la deuxième moitié du XVe siècle, lorsque débute la Renaissance italienne.

De nombreux hauts dignitaires de l’Église paraissent plus intéressés par les arts et les plaisirs de la vie que par le message du Christ. Le népotisme règne à Rome où plusieurs souverains pontifes ne se privent pas de favoriser les carrières de leurs proches parents y compris lorsqu’il s’agit de leurs propres enfants illégitimes ! À cet égard, le Pape d’Alexandre VI (1492 – 1503, alias Rodrigo Borgia) a particulièrement marqué les esprits, aussi bien par sa débauche que par ses manœuvres politiques menées avec l’appui de son fils César ou de sa fille Lucrèce.

 

Des ambitions rivales entre Église et États

Enfin, la diplomatie active de l’Église attise aussi la rancœur de certains souverains européens qui souhaiteraient renforcer leur contrôle sur leur clergé national.

La question se pose particulièrement en France ou en Angleterre, deux pays où le pouvoir royal entend contrôler la nomination des évêques et autres dignitaires religieux. Dans le cas français, un compromis est finalement adopté en 1516 avec le Concordat de Bologne.

 

 

L’émergence du protestantisme


Le protestantisme n’est pas qu’une réaction aux abus de l’Église de la Renaissance. C’est aussi le produit de l’humanisme du XVe siècle qui a facilité l’accès des lettrés aux textes bibliques dans leurs versions grecque ou latine. De nombreux humanistes, tel Érasme, souhaitent en effet une réforme religieuse d’importance et l’émergence d’une nouvelle spiritualité, sans toutefois rompre avec le catholicisme.

 

Martin Luther

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Martin Luther par Cranach l’Ancien, 1529 | Wikimédia Commons

C’est une autre voie qu’emprunte le moine augustinien allemand Martin Luther (1483 – 1546). Tourmenté et obsédé par l’idée du salut, il perçoit des limites dans la doctrine catholique du salut par les bonnes œuvres : comment l’homme, si marqué par le péché, pourrait-il être digne de la grâce de Dieu par ses actions ?

Luther propose sa propre réponse à cette question en affirmant que seule la foi en Dieu permet d’accéder à un salut immérité. Au-delà de ce seul problème, le moine allemand s’oppose à d’autres pratiques catholiques comme les indulgences permettant la rémission des péchés des fidèles. Il s’agit d’un sujet important car, à cette époque, elles font l’objet d’un véritable commerce qui enrichit considérablement l’Église.

En 1517, Luther publie un texte composé de 95 thèses, qu’il aurait placardé sur la porte de l’église de Wittenberg et dans lequel il expose sa propre vision du pardon divin et de la pénitence. Il s’oppose notamment aux indulgences. Dans les années suivantes, le conflit avec la hiérarchie catholique s’envenime et le réformateur allemand est excommunié en 1520. La rupture avec l’Église est consommée. Les idées de Luther se diffusent rapidement en Allemagne et en Scandinavie où elles séduisent notamment des princes désireux de s’affranchir de Rome et de diriger leur propre Église nationale. Dans le Saint-Empire, le protestantisme est également un bon moyen de se distancier de l’Empereur Charles Quint, fervent catholique.

Dans la foulée de Luther, d’autres réformateurs émergent et proposent leurs propres solutions aux problèmes théologiques de leur temps. C’est le cas du Suisse Ulrich Zwingli (1484 – 1531) ou du Français Jean Calvin (1509 – 1564) qui s’installe à Genève en 1541, où il impose ses idées. Celles-ci séduisent peu les souverains mais elles se propagent rapidement en France, en Grande-Bretagne et dans certaines régions d’Europe centrale.

 

Le schisme anglican

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Henri VIII par Hans Holbein, 1537 | Wikimédia Commons

En parallèle, le Royaume d’Angleterre s’affranchit également de l’autorité papale. Son souverain, Henri VIII, n’a pourtant aucune sympathie pour les idées de Luther qu’il a personnellement réfutées par écrit. Il désire toutefois accroître son contrôle sur le clergé national. Ce souhait prend une importance capitale lorsque le roi, impatient d’avoir un héritier mâle, envisage de se séparer de sa première épouse Catherine d’Aragon alors que l’Église catholique interdit formellement le divorce.

En 1534, le schisme avec Rome est consommé. Henri VIII prend la tête de l’Église d’Angleterre. Toutefois, dans un premier temps, celle-ci se tient à l’écart du mouvement protestant. C’est à partir du règne d’Edouard VI que l’anglicanisme se rapproche des confessions issues de la Réforme.

 

Le concile de Trente : naissance de la Contre-Réforme


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Le concile de Trente à Santa Maria Maggiore | Wikimédia Commons

Si le protestantisme suscite d’emblée l’hostilité de l’Église, il ne provoque pas de conflit religieux majeur avant les années 1540. Charles Quint (r. 1516 – 1558) lui-même essaie de négocier avec les princes luthériens d’Allemagne lors de la diète d’Augsbourg en 1530.

Ces tractations n’aboutissent cependant pas à un accord définitif. Au contraire, les princes protestants, dirigés par Philippe Ier de Hesse (r. 1518 – 1567), constituent la ligue de Smalkalde afin de défendre leurs intérêts. La réconciliation entre les différentes branches du christianisme paraît désormais bien illusoire…

 

Face au protestantisme : l’urgence de la réforme de l’Église

Le défi du protestantisme impose à l’Eglise de Rome de se réformer. Là encore, l’Empereur Charles Quint joue un rôle clé, puisqu’il appelle à un concile  œcuménique dès les années 1530. Le Pape Paul III (1534 – 1549) publie une bulle d’indiction en 1542 et ouvre finalement le concile en 1545 à Trente, en Italie du nord.

Il a pour but d’apporter une réponse aux problèmes théologiques et liturgiques soulevés par la Réforme mais aussi d’améliorer la discipline de l’Église. Toutefois, l’implication du clergé varie grandement en fonction du pays. Les prélats italiens et espagnols sont surreprésentés, à l’inverse des Français, absents durant les premières sessions du concile.

Celui-ci ne prend fin qu’en 1563. Les options adoptées sont résolument conservatrices : les vérités du catholicisme sont réaffirmées. L’Église défend ses positions traditionnelles sur le péché originel, la rémission des péchés, le culte de la Vierge Marie et des saints, les sept sacrements ou encore la transsubstantiation du Christ.

 

Renforcer la discipline du clergé

En revanche, des mesures plus novatrices sont prises pour résoudre les problèmes disciplinaires que l’on observait avant le concile. Le pouvoir des évêques est renforcé tout comme leurs obligations. Ils doivent ainsi être présents dans leur diocèse qu’il leur appartient de gérer méticuleusement. Consigne leur est également donnée de visiter toutes les paroisses sous leur autorité afin d’y faire respecter une discipline ecclésiastique stricte.  

 

Une Contre-Réforme par l’art

Alors que les protestants, surtout les calvinistes, manifestent des tendances iconoclastes, le concile de Trente consacre l’importance des œuvres d’art dans l’évangélisation des populations. Là encore, les évêques ont de larges prérogatives pour soutenir, dans leurs diocèses respectifs, la production de telles œuvres exprimant la foi catholique. La réforme catholique encourage donc puissamment le mécénat de l’Église. Pour autant, elle promeut également une iconographie plus pudique que celle de la Renaissance et surtout plus centrée sur la religion chrétienne.

 

Dévastations en Europe


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Le massacre de la Saint-Barthélemy, François Dubois | Wikimédia Commons

En Europe, les antagonismes religieux tournent aux conflits. 

 

La guerre de Schmalkalden et la paix d’Augsbourg

4 ans après l’ouverture du concile de Trente, un conflit armé éclate finalement en Allemagne entre catholiques et protestants.

En 1546, la ligue de Smalkade, dirigée par Jean-Frédéric de Saxe (1532 – 1547) entre en guerre contre le pouvoir impérial. Il est vaincu à la bataille de Mühlberg l’année suivante. Mais la victoire de Charles Quint est de courte durée, car la dernière guerre d’Italie contre la France, dans les années 1550, donne aux protestants allemands l’occasion de reprendre les armes. En 1552, ils manquent même de capturer l’Empereur.

Ce conflit est finalement réglé en 1555, par la paix d’Augsbourg. Les différents princes de l’Empire obtiennent le droit de choisir leur religion (entre le catholicisme et le luthérianisme) et de l’imposer à leurs sujets, au nom de la règle du Cujus regio, Ejus religio.

 

Les guerres de religion en France

À partir des années 1560, c’est au tour de la France de sombrer dans les affrontements interconfessionnels. Très violents, ils culminent en 1572 avec le massacre de la Saint-Barthélemy au cours de laquelle de nombreux chefs protestants sont tués.

Il faut attendre l’Édit de Nantes, imposé par le roi Henri IV en 1598, pour voir revenir la paix, sur la base d’une tolérance limitée de la religion réformée. Le catholicisme demeure la religion de l’État et du roi.

 

La guerre de Quatre-Vingts Ans aux Pays-Bas

Au même moment, le fils de Charles Quint et roi d’Espagne Philippe II (r. 1555 – 1598) lutte contre une révolte aux Pays-Bas. Si ce conflit n’est pas d’origine religieuse, il oppose la première puissance catholique de l’époque à des rebelles majoritairement acquis à la cause du protestantisme.
 

La guerre, entrecoupée de périodes de paix, ne s’achève définitivement qu’en 1648 et aboutit à l’indépendance des seuls Pays-Bas du nord. Philippe II et son fils Philippe III combattent également l’Angleterre protestante de 1585 à 1604.

 

Le lancement de la Contre-Réforme


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Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites, par Rubens, 1600 | Wikimédia Commons

C’est dans ce contexte très violent que débute la Contre-Réforme. Dans un premier temps, elle concerne les territoires pacifiés où l’Eglise conserve sa prédominance, c’est-à-dire essentiellement l’Italie, l’Espagne et le Portugal. Rome devient le centre de cet effort visant à faire triompher le catholicisme, sous l’impulsion de papes pieux et intransigeants comme Paul IV (r. 1555 – 1559), Pie IV (r. 1560 – 1565) ou Sixte Quint (1585 – 1590).

Ces hommes dévots ne sont pas pour autant austères. Conformément aux prescriptions du Concile de Trente, ils mettent les arts au service de la foi romaine et se révèlent des bâtisseurs passionnés. Ainsi, Sixte Quint fait bâtir la fontaine du Quirinal, il agrandit la bibliothèque vaticane et installe un dôme sur la basilique Saint-Pierre en construction.

 

L’Église en contre-offensive : la Contre-Réforme en terres disputées

Dans les pays européens avec une force présence protestante, l’Église passe à l’offensive afin de reconquérir les âmes qu’elle a perdues. C’est notamment le cas dans les territoires des Habsbourg en Autriche et en Bohême : si la majorité de la population y est protestante à la fin du XVIe siècle, les souverains, eux, sont catholiques et favorisent la contre-réforme. De même dans les territoires néerlandais reconquis par l’Espagne. À l’inverse, en Angleterre, l’Église doit agir de manière clandestine en s’appuyant sur les réseaux de « recusants » restés fidèles à Rome et contraints à la discrétion.

 

Les Jésuites, fer de lance de la Contre-Réforme

La compagnie de Jésus, fondée en 1540 par Ignace de Loyola (1491 – 1556), est l’un des fers de lance de la réforme catholique. Outre leurs activités missionnaires, en Europe et dans le reste du monde, les jésuites s’attachent en particulier à éduquer les grands princes européens et à leur inculquer le dogme et les valeurs affirmées par le Concile de Trente. L’époque est également caractérisée par une spiritualité intense, qu’illustrent bien les mystiques espagnols de la fin du XVIe siècle comme Thérèse d’Avila (1515 – 1582) et Jean de la Croix (1542 – 1591) ou le Savoyard François de Sales (1567 – 1622).

 

Succès de la Contre-Réforme, victoires de l’Église 


L’église Saint-Charles-Borromée à Vienne | Wikimédia Commons

Succès en Europe centrale

Au XVIIe siècle, la réforme catholique commence à porter ses fruits. Dans les territoires autrichiens, le protestantisme recule dès la fin du siècle précédent. Les empereurs Matthias (r.1612 et 1619) et Ferdinand II (r.1619-1637) sont en effet tout imprégnés des idéaux de la contre-réforme et peu disposés à la tolérance religieuse.

En 1620, à la bataille de la Montagne blanche, en Bohême, les forces impériales l’emportent définitivement sur des rebelles majoritairement protestants, événement qui consacre la victoire du catholicisme dans cette région traditionnellement anticléricale. La contre-réforme progresse également en Hongrie royale puis dans le reste du pays suite aux victoires chrétiennes contre les Ottomans à la fin du siècle.

En revanche, la Guerre de Trente Ans (1618-1648) ne permet pas aux Habsbourg de restaurer l’unité politique et religieuse du Saint-Empire.

Plus à l’Est, en Pologne, l’Église marque des points grâce à l’action des jésuites et l’appui de souverains acquis à la cause romaine. C’est à partir de cette époque que le catholicisme devient un élément essentiel de l’identité polonaise. Le protestantisme paraît donc en recul en Europe centrale.

 

Succès de la Contre-Réforme en France

En Europe occidentale, la religion romaine connaît également des succès.

Ainsi, Henri IV (r. 1589 – 1610) autorise les jésuites à s’installer en France où ils participent à la réorganisation d’une Église très touchée par les guerres de Religion.

Surtout, Louis XIII (r. 1610 – 1643 ) – et son principal ministre le cardinal Richelieu -, soutiennent fortement la réforme catholique. Dans le même temps, par le siège de La Rochelle (1628), les deux hommes affaiblissent le parti protestant sans toutefois revenir sur l’Édit de Nantes. Ce sera chose faîte en 1685 sous le règne de Louis XIV (r. 1643 – 1715). À cette date, tous les Français de religion réformée doivent quitter le royaume ou se convertir au catholicisme.

 

La Contre-Réforme, un bilan positif pour l’Église


Après un XVIe siècle périlleux, le XVIIe siècle est ainsi une période plutôt glorieuse pour l’Eglise.

Les deux principales puissances européennes de l’époque, l’Espagne et la France, sont de religion catholique, tout comme les souverains Habsbourg d’Europe centrale qui étendent considérablement leur territoire à partir des années 1680.

L’évangélisation progresse également dans les colonies espagnoles et portugaises d’Amérique. Surtout, dans les pays catholiques, les structures ecclésiastiques sont désormais bien plus solides qu’au siècle précédent et la pratique religieuse tend à y augmenter.

En revanche, l’Église doit faire face à des États puissants et jaloux de leurs prérogatives. En France notamment, elle doit composer avec un fort mouvement gallican désireux de placer les évêques français sous le contrôle du roi.

 

L’art de la contre-réforme : l’ère baroque


Si la réforme catholique a accouché d’une Église sévère et intransigeante, elle est aussi à l’origine d’un essor artistique incontestable en Europe. Le concile de Trente, en réaffirmant la vocation de l’art à soutenir l’évangélisation des masses, apporte un nouveau souffle à la création d’œuvres religieuses, notamment en Italie et dans la péninsule ibérique. C’est dans ces régions méridionales qu’émerge l’art baroque à partir de la fin du XVIe siècle.

Ce style nouveau, dont le grand centre est la ville de Rome elle-même, se distingue de l’art de la Renaissance par son caractère complexe, raffiné et parfois exubérant. Il se prête donc particulièrement bien à la représentation de scènes religieuses dramatiques.

 

La peinture baroque

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L’Incrédulité de saint Thomas, le Caravage, 1601-1603 | Wikimédia Commons

En peinture, le premier grand représentant du mouvement baroque est le Caravage (1571-1610), un artiste italien. Il est suivi de ses compatriotes Guido Reni (1575-1642) ou Andrea Pozzo (1642-1709) mais aussi de l’Espagnol Diego Velázquez (1599-1660) ou du Flamand Pierre-Paul Rubens (1577-1640).

Mais la peinture baroque s’étend au-delà des pays catholiques et touche également des nations protestantes comme les Provinces-Unies (Pays-Bas du nord), où son plus illustre représentant est Rembrandt.

 

L’architecture baroque 

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Coupole de l’église du Gesù à Rome | Wikimédia Commons

L’autre composante la plus célèbre de l’art baroque est l’architecture qui, dans un premier temps, se développe surtout en Europe du sud.

À Rome même, la façade de la basilique Saint-Pierre, l’église Sant’Ivo alla Sapienza ou l’église du Gesù en sont de beaux exemples. L’Espagne et le Portugal ne sont pas en reste et ces deux puissances exportent également ce mouvement artistique dans leurs colonies américaines et asiatiques.

L’Allemagne et l’Europe centrale, du fait de la Guerre de Trente Ans, ne sont touchées que tardivement par la vague baroque à partir de la fin du XVIIe siècle. Elle y entraîne cependant un essor spectaculaire de l’architecture aussi bien religieuse que séculière, notamment illustré par la Karlskirche ou le palais du Belvédère à Vienne.

Au sein de l’Europe catholique, la France est rétive aux formes les plus flamboyantes du baroque, au point qu’on a souvent opposé à ce dernier style un classicisme français réputé plus sobre. Pour autant, le royaume ne peut rester totalement en marge d’un mouvement artistique d’ampleur européenne. Aussi, des monuments aussi célèbres que le château de Versailles, le château de Vaux-le-Vicomte ou le palais du Luxembourg présentent des caractéristiques similaires aux œuvres baroques étrangères à la fois dans leur structure et leurs dimensions.