305 Vues
Enregistrer

« Ce pour quoi » et « ce pourquoi » ? orthographe

Publié le 22/03/2022
1 commentaire

On peut écrire « ce pour quoi » et « ce pourquoi ». Les deux formes sont acceptées. Elles sont synonymes. Elles signifient toutes deux « la chose pour laquelle », « la raison pour laquelle » ou « pourquoi ». On peut les remplacer par ces synonymes, même si la phrase peut parfois paraître peu naturelle. Les autrices de La Grande Grammaire du français (Anne Abeillé, Danièle Godard) pensent que « ce pourquoi » est une forme agglomérée de « ce pour quoi », c’est-à-dire que c’est une forme dans laquelle « pour » et « quoi » ont fusionné. Les auteurs du Bon Usage le pensent aussi.  Si l’on se fie aux résultats fournis par Google NGram, ces deux formes ont longtemps été concurrentes, mais « ce pour quoi » semble dominer aujourd’hui. Il paraît peut-être plus logique aux usagers. En revanche, on écrit toujours « c’est pourquoi ». On n’écrit jamais « c’est pour quoi ».

Exemples avec « ce pour quoi » et « ce pourquoi »

Mais dès le second jour, ce que je vis en m’éveillant, ce pourquoi je me levai (parce que cela s’était substitué dans ma mémoire et dans mon désir aux souvenirs de Combray), ce furent les impressions de ma première sortie du matin à Venise […]

Proust, Albertine disparue

  • Mais dès le second jour, ce que je vis en m’éveillant, la chose pour laquelle je me levai

Elle réussit en effet ce pourquoi l’opéra reste un art inégalé quand il parvient avec une telle évidence à fusionner l’émotion et l’intelligence, le drame et la musique.

Lemonde.fr

— Messire, vous le voyez, j’ai le front baigné de sueur, la voix étranglée, le corps tout tremblant, pourtant je n’ai point seulement commencé de vous apprendre ce pour quoi je suis venu…

Sue, Les Mystères du peuple

  • […] pourtant je n’ai point seulement commencé de vous apprendre la raison pour laquelle je suis venu…

Orienter notre pensée vers l’action, l’amener à préparer l’acte que les circonstances réclament, voilà ce pour quoi notre cerveau est fait.

Bergson, L’Énergie spirituelle