Contenu du cours
MODULE 1 : Qu’est-ce que l’Histoire et pourquoi nous concerne-t-elle ?
Découvrez pourquoi l'Histoire est bien plus qu'une simple matière scolaire et comment elle influence votre quotidien sans que vous le sachiez.
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MODULE 4 – Le Haut Moyen Âge : des royaumes barbares à l’Empire carolingien (476-1000 ap. J.-C.)
Le Module 4 couvre donc cette période charnière de l'histoire européenne où l'Antiquité laisse place au monde médiéval, avec l'émergence de nouvelles structures politiques, religieuses et sociales qui façonneront l'Europe pour les siècles suivants.
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MODULE 6 – Le Bas Moyen Âge et la naissance du monde moderne (1300-1500 ap. J.-C.)
Cette période de 1300 à 1500 après J.-C. correspond à la fin du Moyen Âge traditionnel et à l'émergence du monde moderne . Elle est caractérisée par : - Les crises du XIVe siècle (peste noire, guerre de Cent Ans) - L'émergence de la Renaissance - Les grandes découvertes - La transformation des structures politiques - Les mutations religieuses qui préparent la Réforme
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MODULE 7 – L’Ancien Régime et l’époque moderne classique (1550-1789 ap. J.-C.)
Cette période de 1550 à 1789 après J.-C. correspond à l'époque moderne classique, caractérisée par : - L'apogée de l'absolutisme monarchique (Louis XIV) - Le développement de l'État moderne - L'âge des Lumières et la révolution intellectuelle - Les révolutions atlantiques (Amérique) - La crise de l'Ancien Régime qui prépare 1789
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MODULE 8 – L’ère révolutionnaire et napoléonienne (1789-1815 ap. J.-C.)
Ce module couvre la période révolutionnaire française et l'épopée napoléonienne qui transforment radicalement l'Europe. Il explore la naissance de la démocratie moderne, l'invention des droits de l'homme, les guerres révolutionnaires et l'Empire napoléonien qui diffuse les idées révolutionnaires dans toute l'Europe.
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MODULE 9 – Le XIXe siècle européen – nations, révolutions et industrialisation (1815-1914 ap. J.-C.)
Ce module examine le "long XIXe siècle" européen marqué par l'émergence des nationalités, les révolutions libérales et démocratiques, la révolution industrielle et l'expansion coloniale européenne. Il couvre la période de la Restauration aux veilles de la Première Guerre mondiale.
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Histoire : de la Préhistoire à 1991

    Le roi Philippe Auguste chevauche vers Bouvines en cette matinée décisive du 27 juillet 1214 après J.-C. Derrière lui, l’armée royale française s’apprête à affronter la coalition de l’empereur Othon IV, du comte de Flandre et du roi d’Angleterre. Cette bataille va consacrer la puissance capétienne naissante et transformer à jamais l’équilibre européen.

    Entre 1180 et 1300 après J.-C., la monarchie française et la papauté atteignent simultanément leur apogée médiéval. Ces deux pouvoirs se renforcent mutuellement tout en se disputant la primauté politique. Cette émulation compétitive stimule l’innovation institutionnelle et transforme l’Europe occidentale.

    Cette période exceptionnelle voit naître l’État moderne français et la théocratie pontificale absolue. Philippe Auguste, Louis IX et Philippe le Bel révolutionnent l’art de gouverner tandis qu’Innocent III et Innocent IV imposent la souveraineté spirituelle de Rome à toute la chrétienté.

    Philippe Auguste : la révolution capétienne (1180-1223 ap. J.-C.)

    Philippe Auguste transforme radicalement la monarchie capétienne en développant une administration centralisée moderne. Il créé les baillis et sénéchaux, agents royaux révocables qui appliquent la volonté royale dans tout le royaume. Cette bureaucratie professionnelle supplante définitivement l’administration féodale traditionnelle.

    La conquête de la Normandie entre 1202 et 1204 après J.-C. double la superficie du domaine royal. Cette annexion révèle la supériorité militaire et administrative française sur l’empire Plantagenêt. Jean sans Terre perd ses fiefs continentaux par forfaiture féodale, innovation juridique qui légitime la confiscation royale.

    La bataille de Bouvines en 1214 après J.-C. consacre définitivement l’hégémonie française en Europe occidentale. Cette victoire éclatante anéantit la coalition anti-française et impose Philippe Auguste comme l’arbitre des affaires européennes. Le prestige capétien égale désormais celui de l’Empire germanique.

    “Ce fut la première journée vraiment nationale de notre Histoire” – Ernest Lavisse sur la bataille de Bouvines qui unit le peuple français autour de son roi.

    Innocent III : l’apogée de la théocratie pontificale (1198-1216 ap. J.-C.)

    Innocent III révolutionne la conception de l’autorité pontificale en se proclamant vicaire du Christ sur terre. Cette prétention théocratique transforme le pape en souverain temporel suprême de la chrétienté. Rois et empereurs deviennent théoriquement les vassaux spirituels du pontife romain.

    L’interdit jeté sur la France en 1200 après J.-C. révèle l’efficacité redoutable de l’arme spirituelle pontificale. Philippe Auguste, excommunié pour son remariage avec Agnès de Méranie, doit céder devant la pression populaire. Cette victoire pontificale démontre la puissance de la sanction religieuse.

    Le quatrième concile de Latran en 1215 after J.-C. codifie définitivement la doctrine et la discipline de l’Église catholique. Cette assemblée œcuménique impose l’obligation pascale, organise la lutte contre l’hérésie, réforme le clergé. Ces réformes structurelles renforcent durablement l’autorité pontificale.

    1. 1198 ap. J.-C. : élection d’Innocent III, début de l’apogée papal
    2. 1208 ap. J.-C. : lancement de la croisade contre les Albigeois
    3. 1214 ap. J.-C. : victoire française de Bouvines
    4. 1215 ap. J.-C. : quatrième concile de Latran
    5. 1226 ap. J.-C. : avènement de Louis IX (saint Louis)

    Louis IX : le roi saint et l’idéal monarchique (1226-1270 ap. J.-C.)

    Louis IX incarne parfaitement l’idéal du roi chrétien médiéval. Sa piété exemplaire, sa justice équitable, sa générosité envers les pauvres en font un modèle de souverain pour toute l’Europe. Cette perfection morale légitime l’autorité royale par l’exemple personnel.

    La construction de la Sainte-Chapelle entre 1241 et 1248 après J.-C. symbolise cette royauté sacrée. Ce joyau gothique, destiné à abriter les reliques de la Passion, transforme le roi de France en gardien privilégié de la chrétienté. Cette sanctification royale renforce le prestige capétien.

    Les Établissements de saint Louis révolutionnent l’organisation judiciaire française. Ces ordonnances royales unifient progressivement le droit français et imposent la justice royale aux justices seigneuriales. Cette centralisation juridique prépare l’absolutisme monarchique ultérieur.

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    Les innovations administratives capétiennes

    L’administration capétienne développe des institutions durables qui survivront à l’Ancien Régime. Le Parlement de Paris, créé vers 1250 après J.-C., devient la cour de justice suprême du royaume. Cette institution révolutionnaire sépare le judiciaire de l’exécutif et professionnalise la fonction judiciaire.

    La Chambre des comptes centralise la gestion financière royale. Cette innovation administrative permet le contrôle rigoureux des recettes et dépenses publiques. L’audit des agents royaux révèle une modernité bureaucratique remarquable pour l’époque.

    Les enquêteurs royaux parcourent le royaume pour contrôler l’action des baillis et sénéchaux. Ces inspecteurs révèlent les abus, corrigent les erreurs, transmettent les doléances populaires. Cette administration de contrôle préfigure les institutions modernes.

    La croisade contre les Albigeois : expansion royale et unité religieuse

    La croisade albigeoise de 1209 à 1229 after J.-C. permet l’annexion du Languedoc par la couronne française. Cette guerre sainte élimine l’hérésie cathare tout en détruisant l’indépendance méridionale. La conquête du Midi achève l’unification territoriale française.

    L’Inquisition, créée vers 1233 after J.-C., systématise la lutte contre l’hérésie. Cette institution pontificale, soutenue par le pouvoir royal, impose l’orthodoxie religieuse par la terreur judiciaire. Cette répression idéologique unifie religieusement l’Europe occidentale.

    Le traité de Paris en 1229 after J.-C. intègre définitivement le Languedoc au domaine royal. Cette annexion double les ressources financières de la couronne et ouvre l’accès méditerranéen au royaume. Cette expansion méridionale transforme la France en puissance européenne majeure.

    Philippe le Bel : vers l’État moderne (1285-1314 ap. J.-C.)

    Philippe le Bel révolutionne la conception du pouvoir royal en développant une théorie de la souveraineté étatique. Ses légistes, formés au droit romain, affirment l’indépendance absolue du roi face à toute autorité extérieure. Cette doctrine de la souveraineté fonde l’État moderne français.

    Le conflit avec Boniface VIII révèle cette transformation. L’attentat d’Anagni en 1303 after J.-C. humilie publiquement le pape et démontre la supériorité du pouvoir temporel. Cette victoire royale marque la fin de la théocratie pontificale médiévale.

    La destruction de l’ordre du Temple entre 1307 et 1314 after J.-C. illustre la puissance absolue atteinte par la monarchie capétienne. Philippe le Bel anéantit cette institution internationale par la seule volonté royale. Cette démonstration de force impressionne toute l’Europe.

    Retrouvez les rois selon leurs dates de règne

    Les États généraux : naissance de la représentation nationale

    Philippe le Bel convoque les premiers États généraux en 1302 after J.-C. pour légitimer sa politique anti-pontificale. Cette innovation institutionnelle associe les trois ordres du royaume aux décisions royales majeures. Cette représentation nationale préfigure les assemblées démocratiques modernes.

    Cette convocation révèle l’évolution de la légitimité monarchique. Le roi ne gouverne plus seulement par droit divin mais aussi par consentement populaire. Cette démocratisation relative renforce paradoxalement l’autorité royale.

    Les États généraux de 1302, 1308 et 1314 after J.-C. soutiennent massivement la politique royale contre Rome et l’ordre du Temple. Cette approbation populaire légitime les innovations les plus audacieuses. Cette complicité nationale transforme la monarchie française.

    L’apogée financier de la monarchie capétienne

    L’administration capétienne développe une fiscalité moderne qui révolutionne les finances publiques. Taille, gabelle, aides diverses diversifient les recettes royales au-delà des revenus domaniaux traditionnels. Cette révolution fiscale finance l’expansion étatique.

    Les manipulations monétaires de Philippe le Bel révèlent la sophistication économique atteinte par l’administration royale. Ces dévaluations systématiques augmentent artificiellement les revenus royaux tout en diminuant le poids de la dette. Cette politique monétaire préfigure les techniques modernes.

    L’expulsion des Juifs en 1306 after J.-C. illustre l’utilisation de l’antisémitisme à des fins financières. Cette mesure rapporte des sommes considérables au trésor royal tout en satisfaisant les préjugés populaires. Cette exploitation du racisme révèle les aspects sombres de l’État naissant.

    Le déclin de l’autorité pontificale

    La papauté d’Avignon de 1309 à 1377 after J.-C. marque le déclin de l’indépendance pontificale. Cette “captivité babylonienne” transforme les papes en auxiliaires de la politique française. Cette soumission pontificale inverse complètement l’équilibre médiéval des pouvoirs.

    Le Grand Schisme d’Occident de 1378 à 1417 after J.-C. ruine définitivement le prestige pontifical. Deux puis trois papes rivaux se disputent la tiare et s’excommunient mutuellement. Cette crise de légitimité affaiblit durablement l’autorité spirituelle de Rome.

    Le conciliarisme émerge comme alternative à l’autorité pontificale défaillante. Les conciles de Constance et Bâle revendiquent la supériorité de l’assemblée conciliaire sur le pape. Cette révolution ecclésiologique préfigure les réformes protestantes.

    L’héritage de l’apogée capétien et pontifical

    Cette période légue des innovations institutionnelles durables à l’Europe moderne. L’administration centralisée, la justice royale, la représentation nationale structurent les États européens jusqu’à la Révolution française. Cette modernité médiévale fonde la spécificité occidentale.

    L’affirmation de la souveraineté étatique révolutionne les relations internationales. Le principe de l’indépendance nationale supplante la conception médiévale de la chrétienté unifiée. Cette fragmentation politique caractérise l’Europe moderne.

    Vous venez d’achever le Module 5 consacré à l’apogée de la chrétienté occidentale. Cette période exceptionnelle révèle la maturité politique atteinte par l’Europe médiévale. Le prochain module vous entraînera vers les crises du Bas Moyen Âge qui préparent la transition vers l’époque moderne.