Une assemblée de citoyens se réunit sur la colline de la Pnyx à Athènes. Nous sommes en 507 avant J.-C. Pour la première fois dans l’histoire humaine, le peuple va décider directement des lois qui le gouvernent. Clisthène vient d’inventer la démocratie.
Cette révolution politique transforme radicalement la conception du pouvoir. Pendant des millénaires, seuls les rois, les prêtres ou les nobles dirigeaient les sociétés humaines. Les Grecs inventent un système où tous les citoyens participent aux décisions collectives.
Entre 800 et 323 avant J.-C., la civilisation grecque révolutionne la politique, la philosophie, les arts, les sciences. Son influence dépasse largement ses frontières géographiques et perdure jusqu’à l’époque contemporaine.
La renaissance grecque après les siècles obscurs (800-480 av. J.-C.)
Vers 800 avant J.-C., la Grèce sort lentement des “siècles obscurs” qui ont suivi l’effondrement mycénien vers 1200 avant J.-C. Les communautés rurales dispersées se regroupent progressivement en cités-États indépendantes appelées poleis.
Cette renaissance s’accompagne d’innovations majeures. L’alphabet grec, adapté de l’écriture phénicienne vers 750 avant J.-C., révolutionne la transmission des connaissances. Homère compose l’Iliade et l’Odyssée vers 750-700 avant J.-C., fixant les fondements littéraires de la culture occidentale.
La pression démographique pousse les Grecs vers une expansion méditerranéenne spectaculaire. Entre 750 et 550 avant J.-C., ils fondent plus de 250 colonies depuis la mer Noire jusqu’à l’Espagne. Cette “Grande Colonisation” diffuse la civilisation hellénique dans tout le bassin méditerranéen.
“Nous avons fait du monde entier notre maison” – Isocrate, orateur athénien du IVe siècle avant J.-C.
Sparte et Athènes : deux modèles politiques opposés
Vers 650 avant J.-C., Sparte achève la conquête de la Messénie et asservit sa population. Ce système esclavagiste permet à une minorité de citoyens spartiates de se consacrer exclusivement à la guerre. Lycurgue établit vers 650 avant J.-C. une constitution qui transforme Sparte en machine militaire parfaite.
Athènes évolue différemment. Les réformes de Solon en 594 avant J.-C. abolissent l’esclavage pour dettes et posent les bases d’une société plus égalitaire. Clisthène complète cette évolution en 507 avant J.-C. en instaurant l’isonomia : l’égalité de tous les citoyens devant la loi.
Ces deux systèmes rivaux dominent la Grèce pendant trois siècles. Sparte privilégie l’efficacité militaire et la stabilité sociale. Athènes développe la participation politique et l’innovation intellectuelle. Cette rivalité stimule l’ensemble de la civilisation grecque.
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Les guerres médiques : la Grèce face à l’Empire perse (499-449 av. J.-C.)
En 499 avant J.-C., les cités grecques d’Asie Mineure se révoltent contre la domination perse. Athènes soutient cette révolte, déclenchant les guerres médiques qui opposent pendant cinquante ans le monde grec à l’Empire perse de Darius puis Xerxès.
La bataille de Marathon en 490 avant J.-C. révèle la supériorité tactique de l’infanterie grecque. Miltiade écrase une armée perse pourtant supérieure en nombre. Cette victoire galvanise la résistance grecque et démontre la vulnérabilité de l’Empire perse.
- 499 av. J.-C. : révolte des cités grecques d’Ionie contre la Perse
- 490 av. J.-C. : victoire athénienne à Marathon
- 480 av. J.-C. : sacrifice de Léonidas aux Thermopyles
- 480 av. J.-C. : victoire navale grecque à Salamine
- 479 av. J.-C. : victoire terrestre à Platées
L’invasion de Xerxès en 480 avant J.-C. unit exceptionnellement les cités grecques rivales. Le sacrifice héroïque de Léonidas aux Thermopyles retarde l’avancée perse. Thémistocle anéantit la flotte perse à Salamine. Cette résistance coordonnée sauve l’indépendance grecque.
L’âge d’or d’Athènes sous Périclès (461-429 av. J.-C.)
La victoire contre les Perses propulse Athènes au rang de puissance hégémonique. Périclès domine la vie politique athénienne de 461 à 429 avant J.-C. et transforme la cité en centre culturel de la Méditerranée orientale.
Le Parthénon, construit entre 447 et 438 avant J.-C., symbolise cette grandeur athénienne. Ictinos et Callicratès créent un chef-d’œuvre architectural qui influence encore l’art occidental. Phidias sculpte les décors qui révolutionnent la représentation artistique de l’époque.
Cette période voit éclore des génies dans tous les domaines. Sophocle révolutionne le théâtre avec Œdipe roi vers 430 avant J.-C. Hérodote invente l’Histoire comme discipline avec ses Enquêtes vers 440 avant J.-C. Socrate développe la méthode philosophique qui influence encore la pensée contemporaine.
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La guerre du Péloponnèse : le déclin de la Grèce classique (431-404 av. J.-C.)
La rivalité entre Athènes et Sparte dégénère en conflit généralisé en 431 avant J.-C. Cette guerre fratricide de vingt-sept ans épuise les resources grecques et marque la fin de l’hégémonie athénienne.
Périclès élabore une stratégie défensive : concentrer la population dans les Longs Murs, éviter les batailles terrestres, utiliser la supériorité navale athénienne. Cette stratégie échoue partiellement à cause de la peste qui frappe Athènes en 430 avant J.-C. et emporte Périclès lui-même.
L’expédition de Sicile (415-413 avant J.-C.) constitue le tournant décisif. Alcibiade convainc les Athéniens d’attaquer Syracuse, puissante colonie grecque alliée de Sparte. Cette aventure militaire se solde par un désastre complet : deux flottes et quarante mille hommes anéantis.
L’émergence de la Macédoine (359-323 av. J.-C.)
Philippe II de Macédoine profite de l’affaiblissement des cités grecques pour imposer son hégémonie. En 338 avant J.-C., il écrase une coalition athéno-thébaine à Chéronée. Cette victoire marque la fin de l’indépendance grecque classique.
Alexandre le Grand, fils de Philippe, transforme cette domination régionale en conquête mondiale. Entre 334 et 323 avant J.-C., il détruit l’Empire perse et étend l’influence grecque jusqu’à l’Inde. Cette expansion révolutionnaire crée un monde hellénistique unifié.
La mort prématurée d’Alexandre en 323 avant J.-C. fragmente cet empire naissant. Ses généraux se disputent l’héritage et fondent des royaumes hellénistiques rivaux. Cette fragmentation politique n’empêche pas la diffusion culturelle grecque de se poursuivre.
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L’héritage durable de la Grèce classique
La civilisation grecque classique invente des concepts fondamentaux qui structurent encore nos sociétés. La démocratie athénienne inspire les systèmes politiques modernes. La philosophie grecque pose les questions universelles sur l’existence, la connaissance, l’éthique.
L’art grec établit des canons esthétiques durables. L’architecture grecque influence encore la construction contemporaine. Le théâtre grec créé les genres dramatiques – tragédie et comédie – qui dominent encore les arts du spectacle.
Le prochain cours vous emmènera dans l’ascension de Rome, qui hérite de la civilisation grecque tout en développant ses propres innovations politiques et militaires. Vous découvrirez comment une cité italienne devient maîtresse du monde méditerranéen.