La maladie d’Alzheimer ne frappe pas toujours avec fracas. Bien souvent, ses premiers indices se glissent dans le quotidien, presque imperceptibles. Repérer ces signaux dès leur apparition peut offrir un précieux avantage thérapeutique, en permettant de consulter un neurologue ou un gériatre sans attendre.
Perte de mémoire affectant les habitudes
Oublier un rendez-vous ou le nom d’un collègue arrive à tout le monde. En revanche, quand une personne commence à égarer systématiquement des conversations récentes, des rendez-vous fixés la veille ou l’emplacement de ses clés, c’est un drapeau rouge. Selon la Mayo Clinic, ces oublis deviennent inquiétants s’ils perturbent la vie quotidienne.
Anecdote : Mon grand-père, habituellement très organisé, oubliait chaque soir de fermer la porte… Jusqu’au jour où il a laissé la clé sur le paillasson sans même s’en rendre compte.
Difficulté à exécuter des tâches familières
Préparer un café, régler la télé ou suivre une recette de cuisine — ces gestes accomplis des milliers de fois — peuvent soudain devenir déroutants. La personne peut s’arrêter en plein milieu d’une action, ne sachant plus comment la terminer.
Troubles du langage
Tout le monde zozote un mot de temps en temps ; le malade d’Alzheimer, lui, échangera un mot simple contre un autre (« fourchette » à la place de « couteau ») ou peinera à retrouver un terme évident, altérant la fluidité de ses phrases.
Désorientation dans l’espace et dans le temps
Confondre hier et aujourd’hui, ou se perdre dans son propre quartier, sont des signes qui doivent alerter. Un diagnostic précoce est d’autant plus important que la désorientation augmente le risque de chute et de blessure, d’après l’Organisation mondiale de la santé.
Jugement affaibli
Porter un manteau d’hiver en plein été, ignorer une facture urgente ou refuser un soin médical nécessaire : ces choix inappropriés traduisent un affaiblissement du jugement et de la prise de décision.
Difficulté face aux notions abstraites
Gérer un compte bancaire, comprendre le sens des chiffres sur une facture ou interpréter un graphique échappe désormais totalement à la personne concernée, alors que ces opérations relevaient auparavant de l’entendement courant.
Objets égarés
Poser ses clés dans le réfrigérateur ou glisser son téléphone dans un tiroir à sous-vêtements : ces placements aberrants ne sont pas de simples distractions, mais le reflet d’une altération de la mémoire de travail.
Changements d’humeur ou de comportement
Passer du calme à la colère, de l’indifférence aux pleurs, sans motif apparent, devient un phénomène récurrent. Cette instabilité émotionnelle fatigue les aidants et complique la vie en couple ou en famille.
Modifications de personnalité
Une personne autrefois sociable peut se replier sur elle-même, devenir méfiante ou développer des phobies inhabituelles. Ces mutations profondes ne sont pas de simples sautes d’humeur, mais des transformations durables du caractère.
Perte d’intérêt
Le jardinage, la lecture ou les sorties entre amis, activités jadis chéries, n’attirent plus. La personne se replie, se montre apathique et nécessite souvent des encouragements constants pour participer à la vie sociale.
Si vous observez plusieurs de ces signes, n’attendez pas : prenez rendez-vous auprès d’un neurologue ou contactez une association spécialisée. En France, la Société Alzheimer de Montréal ou l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) offrent des ressources et des guidelines pour accompagner malades et proches aidants. Plus tôt l’accompagnement commence, plus l’impact sur la qualité de vie peut être positif.











