Queux, bourrichon, bée : ces mots rares du français que vous ne connaissez (presque) pas

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Quand on dégaine son smartphone en réunion pour chercher le sens de “maître queux…”, on réalise que le français regorge de véritables pépites lexicales, figées dans des expressions qui ont sauvé ces mots de l’oubli.

Top chef et maître queux

Parmi ces trésors, le titre de maître queux attire l’œil : on l’imagine loufoque, pourtant il désigne simplement le chef cuisinier. Ce terme remonte au XIᵉ siècle, du latin coquus (« cuire »), et se termine par un « x » souvent source de fautes. Lors de mon dernier cours de cuisine italienne, la cheffe a ironisé : « Vous pouvez m’appeler maître queux si vous préférez ! », déclenchant un concert de sourires et quelques questions sur l’orthographe.

Bée

Autre relique : le mot bée, qu’on ne rencontre jamais seul. Dans l’expression bouche bée, il signifie « grand ouvert ». Je m’en suis rendu compte lors d’un feu d’artifice improvisé : mon voisin a soufflé « Je reste bouche bée ! », et j’ai compris que ce mot avait encore de beaux jours devant lui. Selon l’Académie française, “bée” dérive du verbe ancien béer, aujourd’hui tombé en désuétude.

Mais ou et donc or ni car

Pour exprimer un fait déjà acquis, on emploie d’ores et déjà, dont le « or » provient du latin hac hora (« à cette heure »). J’ai entendu cette tournure lors d’un colloque : le modérateur a commencé par « D’ores et déjà, nous pouvons annoncer… », captivant l’audience. Le Dictionnaire historique de la langue française explique que le français médiéval utilisait aussi « d’ores en avant », avant que ce mot n’évolue vers dorénavant.

On pourrait aussi parler du rigolo bourrichon

Enfin, le bourrichon ne survit que dans se monter le bourrichon, signifiant « se faire des illusions ». À l’origine, une bourrichon était un petit panier à huîtres. Par métaphore argotique, il est devenu synonyme de “tête”. Lors d’une initiation à la pêche, un ami m’a taquiné : « Ne te monte pas le bourrichon », alors que je glorifiais mes toutes premières prises.

Le français n’a pas fini de nous surprendre avec ces mots figés dans le temps, vestiges d’une langue à la fois riche et surprenante.

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