Les subtilités de notre langue peuvent parfois donner du fil à retordre, surtout lorsqu’il s’agit des consonnes doubles. C’est un casse-tête récurrent pour beaucoup d’entre nous, comme l’a souligné Ludwig, un fidèle auditeur de mon émission en Dordogne, qui m’a posé une question pertinente sur l’orthographe des mots liés au verbe « donner ». Pourquoi « donner » prend-il deux N, tandis que « donateur » n’en prend qu’un ? Et pourquoi des mots comme « honneur » ou « honorer » semblent suivre une règle toute différente ? Décryptons ensemble cette étrange logique.
La folie des consonnes doubles
Comme Ludwig, on se pose tous cette question à un moment ou à un autre : pourquoi l’orthographe de certains mots se joue-t-elle avec des consonnes doubles, et d’autres non ? La langue française a parfois une logique assez abracadabrantesque, un terme que Jacques Chirac a d’ailleurs remis au goût du jour dans les années 2000, et qui illustre bien les paradoxes de notre belle langue. Prenons l’exemple de donner, un mot bien connu, qui prend deux N, contrairement à donateur, qui n’en prend qu’un.
Il est vrai que, de manière générale, une règle simple peut nous guider : lorsqu’un mot de la même famille en contient une, on pourrait penser que l’autre en fera de même. Mais cela n’est souvent pas le cas en français. Par exemple, on retrouve un seul N dans des mots comme donation, donataire (celui qui reçoit), ou encore donateur, mais donneur, celui qui donne, prend bien deux N, à l’instar du verbe donner. Plutôt étrange, non ?
“Honneur” ou “honorer” : même combat, même confusion
Une autre paire de mots que l’on pourrait évoquer dans ce même registre est celle de honneur et honorer. Le premier s’écrit avec deux N, tandis que le second en prend un seul. Là encore, c’est un vrai casse-tête pour ceux qui veulent rédiger correctement.
Et pourtant, ces irrégularités ne se limitent pas à quelques exceptions isolées. D’autres mots suivent la même logique étrange. Prenez coordonner et coordination, par exemple : deux N pour le premier, un seul pour le second. Idem pour rationnel avec deux N, alors que rationalité ou rationalisme en ont un seul. Vous l’avez compris, ces incohérences sont loin d’être des cas isolés. Il existe de nombreux autres mots de la langue française qui, au sein de la même famille, appliquent des règles d’orthographe radicalement différentes selon qu’ils portent ou non une consonne double.
Simplifications et rectifications de l’orthographe
Les réformes orthographiques de 1990 ont tenté de simplifier un peu cette problématique en permettant de doubler ou non certaines consonnes dans certains mots. Par exemple, dans des mots comme souffler, siffler et siffloter, vous pouvez désormais choisir de doubler ou non la consonne. Cette révision a apporté une certaine souplesse, mais n’a pas imposé de règles strictes. Pour des mots comme combattre, qui prend deux T, mais combatif et combativité, qui n’en prennent qu’un, vous avez également la possibilité d’opter pour l’une ou l’autre forme, sans que cela ne nuise à la compréhension du texte.
Conclusion : l’orthographe n’est pas une science exacte
Il faut l’admettre, la langue française est parfois une véritable source de frustration pour les écrivains, qu’ils soient étudiants, professionnels ou simplement passionnés par les mots. Les règles d’orthographe, bien qu’elles suivent des logiques générales, sont souvent soumises à des exceptions qui défient la raison. Il n’est pas toujours facile de savoir s’il faut ou non doubler une consonne dans certains mots, mais il est important de se rappeler que, depuis les réformes, certaines libertés ont été accordées.
Alors, la prochaine fois que vous hésitez entre donneur et donateur, ou encore entre souffler et siffler, rassurez-vous : vous n’êtes pas seul à vous poser la question ! Et si vous avez un doute, n’hésitez pas à consulter un dictionnaire ou à faire une petite recherche rapide en ligne, histoire de vous assurer de ne pas commettre l’erreur qui trahit.