Ces mots qu’on utilise parfois… mais qui n’existent tout simplement pas

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La langue française évolue sans cesse, absorbant anglicismes et créations spontanées. Pourtant, certains termes, bien que largement répandus, ne figurent pas dans les dictionnaires officiels. Voici dix de ces néologismes et barbarismes entrés dans la conversation, agrémentés d’anecdotes et de conseils pour les remplacer judicieusement.

Malaisant

Vous avez déjà vécu cette situation en réunion quand un silence étrange s’installe après une remarque un peu trop crue ? Vous voilà “malaisant”. Or, ce mot issu du participe présent malaiser n’existe pas. Pour exprimer cette gêne, préférez gênant, inconfortable ou désagréable. Dans un séminaire à Lyon, j’ai vu un intervenant poursuivre malgré les froncements de sourcils : l’ambiance est rapidement devenue… gênante !

Candidater

“Je vais candidater à ce poste” : on en entend partout, surtout sur les réseaux professionnels. Et pourtant, on ne “candidate” pas ! Le verbe officiel, en France, est postuler ou se porter candidat. Lors de mon dernier recrutement, une candidate a insisté sur “candidater” ; nous sommes restés sur “postuler”, plus élégant et reconnu par la Commission générale de terminologie.

Monétiser

Quand un blogueur affirme “je vais monétiser mon site”, il détourne le sens originel de ce terme réservé aux banques centrales (frapper la monnaie). Pour signifier “rentabiliser”, optez pour valoriser, rentabiliser ou tirer profit de. Un ami créateur de contenu, persuadé d’un usage correct, a déchanté en découvrant que la Banque de France seule “monétise” légalement.

Inarrêtable

Dans les commentaires sportifs, ce mot revient sans cesse : “Il est inarrêtable !” C’est un calque de l’anglais “unstoppable” qui n’a pas sa place en français. Utilisez plutôt invincible, imbattable ou intraitable. Lors d’un match de tennis à Roland-Garros, le public a loué le joueur “invincible” plutôt qu’“inarrêtable”.

Facilitateur

Lors de conférences, on parle souvent de “facilitateur” pour désigner l’animateur d’atelier. Pourtant, seul “facile” et “faciliter” sont validés. On préférera intermédiaire, médiateur ou animateur. À Nantes, j’ai assisté à un atelier de team-building animé par un “facilitateur”… appelé désormais “médiateur”, c’est plus précis.

Confusant

Influencés par l’anglais “confusing”, nous qualifions parfois une notice de confusant. Mieux vaut recourir à déroutant, ambigu ou peu clair. Mon guide de montage de meuble IKEA m’a laissé perplexe : au lieu d’“instructions confusantes”, j’ai lu “mode d’emploi très déroutant” — bien plus compréhensible !

Nominer

Aux remises de prix, le verbe “nominer” s’est installé (cf. “les nommés aux César”). Or, en français, on nomme ou on propose une nomination. L’Académie française recommande “nommés”. Lors de la dernière cérémonie de l’Ordre national du Mérite, on a salué les “nommés” plutôt que les “nominés”.

Fuiter

En journalisme, on parle souvent d’une information qui “a fuité”. Le verbe “fuiter” n’existe pas ! Parlez plutôt d’une fuite ou d’un document divulgué. À Paris, un journaliste a corrigé son tweet : “une info a fuité” est devenu “une fuite d’informations” — plus précis et correct.

Chronophage

Surprenant, ce mot forgé au XXᵉ siècle n’est pas officiellement validé, bien que très utile pour dire “qui fait perdre du temps”. En l’absence de terme équivalent, l’Office québécois de la langue française l’accepte dans son trésor de mots employés. Vous pouvez donc l’utiliser avec modération, ou préférer prendre du temps ou lourd en temps.

Gratifiant

Enfin, “gratifiant” est souvent cité comme adjectif de “gratifier”, mais il s’agit d’une erreur : on dira valorisant ou récompensant. Lors d’un stage de bénévolat, j’ai ressenti un élan “valorisant” plutôt que “gratifiant” — plus conforme aux règles en vigueur.

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