Plutôt que de piocher dans le dictionnaire anglais pour paraître « tendance », saviez-vous que certains anglicismes populaires sont nés en France ? Ces termes ont voyagé, se sont transformés, puis sont revenus enrichir notre vocabulaire moderne, souvent sans qu’on s’en rende compte.
À découvrir
Tout a commencé en 1066, lorsque Guillaume le Conquérant imposa le français à la cour d’Angleterre. Pendant près de trois siècles, les élites britanniques absorbèrent plus de 250 000 mots français pour rédiger lois, poèmes et échanges commerciaux, illustrant la richesse de notre patrimoine linguistique (Académie française). Ces emprunts se sont ensuite adaptés à la phonétique anglaise avant de revenir dans notre langue sous une forme qu’on croit anglaise.
Tour d’horizon des mots concernés
Crush
Aujourd’hui, on avoue volontiers « avoir un crush » sur quelqu’un, oubliant que ce verbe remonte à l’ancien français cruisir, variante de croissir signifiant « rompre, casser, broyer ». Cette histoire rappelle combien l’étymologie de nos expressions influence encore notre façon de parler.
Spoiler
Rien de pire que de se faire « spoiler » la fin d’un film ! Et pourtant, to spoil est issu de l’ancien français espoillier (« gâter, dépouiller »). Du grand écart sémantique entre “gâcher” un récit et “dépouiller” un trésor, c’est tout un voyage linguistique fascinant.
Customiser
Quand j’ai décoré mon salon l’an dernier, j’ai customisé mes coussins. Ce verbe, dérivé de l’anglais customize, remonte au français custume (« coutume, habitude, clientèle ») avant de traverser la Manche. Un bel exemple de créativité lexicale qui fait le pont entre nos deux langues.
Hobby
Enfant, j’adorais mon “hobby-horse” en bois, ce cheval animé dans les fêtes foraines ; un terme issu de l’ancien français hobin, désignant un petit cheval blanc au XIIᵉ siècle. De la marotte médiévale aux passions contemporaines, le mot a évolué pour signifier « loisir », avant de redevenir « hobby » chez nous.
Stress
Le mot stress a fait son apparition en anglais médiéval pour « tension, contrainte », à partir de l’anglo-normand destresse, issu de notre français détresse. Aujourd’hui synonyme de « pression psychologique », il retrace un fascinant parcours de notre langage à l’international.












Encore passionnant, mais cette fois surprenant.
Pourrions-nous ajouter sécure ?