
Une vente historique pour des documents rares de Bob Dylan
Jaunis par le temps et chargés d’histoire, les brouillons originaux de “Mr. Tambourine Man” viennent d’écrire une nouvelle page de la musique folk. Ces témoins uniques de la création artistique ont trouvé preneur pour la modique somme de 508 000 dollars. Le lieu de cette transaction historique ? Les prestigieuses enchères de Julien’s Auctions à Nashville.


Un trésor redécouvert après des années de recherche
Deux simples feuilles de papier. C’est tout ce qu’il a fallu pour déclencher une frénésie d’enchères. Ces pages proviennent des archives personnelles d’Al Aronowitz, une figure incontournable du journalisme musical des sixties et confident de Dylan. Sur ces feuillets, trois versions différentes des paroles s’entremêlent, parsemées de notes manuscrites qui nous plongent dans les méandres créatifs du maestro.
Une histoire de famille extraordinaire
“Dans notre famille, ces documents étaient presque devenus mythiques”, révèle Myles Aronowitz, héritier du célèbre journaliste. “Mon père les évoquait sans cesse. Il oscillait entre la crainte de les avoir égarés et celle de s’être fait dérober. La vérité ? Il nous aura fallu explorer méthodiquement nos archives pendant des années avant de mettre la main dessus.”
La genèse d’un chef-d’œuvre musical
Le décor ? Une cuisine à Berkeley Heights, New Jersey. L’année ? 1964. Dylan, installé au comptoir, tape sur sa machine portable. En fond sonore ? “Can I Get A Witness” de Marvin Gaye résonne dans la pièce. C’est dans cette ambiance, presque banale, que naît l’une des chansons les plus marquantes de sa carrière.
Une collection qui fait date
Les enchères ont pulvérisé les estimations. Le total ? 1,5 million de dollars pour l’ensemble de la collection Aronowitz.
Parmi les pièces qui ont enflammé la salle :
- Une Fender Telecaster de 1983, compagne de route de Dylan, partie pour 222 250 dollars


- Une œuvre picturale signée Dylan en 1968, qui a trouvé acquéreur à 260 000 dollars


- Une veste Levi’s de 1987 vendue 25 400 dollars


L’héritage culturel préservé
Richard Thomas n’est pas n’importe qui. Ce spécialiste de Harvard, qui consacre son enseignement à l’œuvre de Dylan, est formel : “Ces documents sont des trésors inestimables. Ils nous offrent une fenêtre unique sur le processus créatif d’un génie.” La suite ? La famille Aronowitz envisage de confier ces précieux témoignages à une institution culturelle, permettant ainsi leur préservation pour la postérité.
L’impact durable d’une chanson légendaire
“Bringing It All Back Home” sort dans les bacs. “Mr. Tambourine Man” devient instantanément un pilier du folk-rock. Les Byrds s’en emparent et en font un tube commercial. Pourtant, c’est la version originale de Dylan qui continue de résonner dans les mémoires. Une mélodie qui capture l’essence même d’une époque où la musique populaire américaine se réinventait.
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