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Repérer un manipulateur insidieux n’est pas toujours évident, surtout quand le charme sert de camouflage. Pourtant, certains comportements récurrents peuvent mettre la puce à l’oreille. Voici cinq signes qui ne trompent généralement pas, agrémentés d’anecdotes et d’exemples concrets pour vous aider à y voir clair.
1. Le rejet systématique de toute responsabilité
Vous avez constaté une erreur, une promesse non tenue ou un tort causé, et votre interlocuteur nie en bloc ou vous renvoie la faute ? C’est fréquent chez la personne à tendance narcissique : elle ne supporte pas l’idée d’être mise en cause.
Anecdote : Julie, cheffe de projet, a vu son collègue Max critiquer devant tout le service un livrable mal conçu… avant de prétendre quelques minutes plus tard qu’il n’était « pour rien » dans le planning serré qui l’a mené à cette erreur.
Selon le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), ce déni constant de ses propres actes relève d’un mécanisme de défense classique chez le narcissique.
2. Les « tests » à répétition
Pour mesurer votre confiance, le pervers narcissique aime poser des défis, souvent déguisés. Il vous pousse dans vos retranchements pour observer vos réactions et vous fragiliser.
Exemple concret : Au cours d’un dîner, Thomas a soudainement annoncé à sa compagne qu’il l’imaginait incapable de soutenir une dispute publique. Quelques jours plus tard, il s’amusait de son malaise, glissant des piques pour voir jusqu’où elle tiendrait face à la pression.
Ces mises à l’épreuve inconscientes façonnent sa stratégie : plus il vous voit vaciller, plus il accroît son pouvoir psychologique.
3. La création de situations embarrassantes
Au-delà des simples mots, certains narcissiques organisent de petites scènes – compliments sarcastiques, allusions voilées ou mises en scène subtiles – pour vous faire perdre vos moyens.
Scène de la vie réelle : Marie s’est retrouvée, lors d’un repas de famille, à écouter Paul raconter une anecdote où elle passait pour l’« ingrate »… avant de lui souffler, en aparté, qu’elle « devrait vraiment apprendre à mieux écouter les autres ».
C’est une tactique de domination émotionnelle : en vous mettant en difficulté, il s’assure de conserver le contrôle du récit.
4. L’obsession de son image
Le narcissique se perçoit souvent comme parfait : soins méticuleux, mise en avant constante de ses atouts physiques ou intellectuels, refus absolu de tout trait négatif.
Témoignage : Lors d’un atelier de réseau professionnel, Léa a remarqué qu’Éric passait son temps à retoucher discrètement sa photo de profil sur LinkedIn, redemandait sans cesse des compliments sur son discours et disparaissait dès qu’un collègue recevait plus d’attention qu’il n’en jugeait méritée.
Derrière cette quête d’admiration se cache un besoin compulsif de validation externe.
5. Humeurs instables et imposition de son point de vue
Un instant, il vous encense ; le suivant, il vous accuse d’insensibilité. Les transitions émotionnelles brutales sont monnaie courante. Parallèlement, il ne tolère aucun désaccord : son avis doit primer, quelles que soient les émotions en jeu.
Illustration : Dans un couple, Marion évoque un projet de voyage, et son partenaire s’emporte soudainement, prétendant qu’elle « n’a jamais de bonnes idées », avant de revenir cinq minutes plus tard, tout sourire, en lui offrant un guide touristique.
Ces montagnes russes sentimentales éreintent et empêchent tout débat serein.
En prêtant attention à ces cinq signaux – rejet de responsabilité, tests psychologiques, mise en scène humiliantes, soin excessif de l’image, instabilité émotionnelle et imposition du discours – vous serez mieux armé·e pour distinguer un pervers narcissique dans votre entourage. Face à ces comportements toxiques, n’hésitez pas à vous appuyer sur un soutien professionnel : psychologues spécialisés ou associations comme l’Association Française de Thérapie Comportementale et Cognitive (AFTCC) peuvent vous accompagner.