Vous est-il déjà arrivé de trouver tout « trop injuste » et de penser que le monde conspirait contre vous ? Ce petit poussin noir au cœur tendre, Calimero, prête son nom à une attitude psychologique où l’on se perçoit systématiquement en victime, même pour des tracas du quotidien.
Qu’est-ce que le syndrome de Calimero ?
Le syndrome de Calimero désigne une tendance à adopter le rôle de victime en permanence, comme si chaque événement portait la marque d’une malveillance extérieure. On y retrouve notamment :
- Une victimisation systématique : se plaindre à toute occasion,
même pour un simple retard de métro.
- Un sentiment d’injustice
constant : croire que tout le monde
vous en veut ou vous exclut.
- La
propension à reporter la responsabilité de ses échecs sur les autres, plutôt que de
faire son autocritique.
Ce terme, issu de la culture populaire, ne figure ni dans le DSM-5 de l’American Psychiatric Association, ni dans la CIM-11 de l’Organisation mondiale de la Santé, mais il illustre un comportement souvent évoqué par les psychologues pour décrire un manque de confiance en soi.
Anecdote : lors d’un colloque professionnel, j’ai assisté à une présentation où, à chaque question constructive du public, l’intervenant répondait : « On me cherche toujours des poux », témoignant d’un Calimero en plein essor — au détriment de ses chances de progresser.
Trop injuste… pour les autres aussi
Au fil du temps, ce sentiment de persécution peut se révéler toxique pour l’entourage. À force de ressasser ses plaintes, « Calimero » devient difficile à suivre :
- Ses
amis finissent par se lasser de ces jérémiades incessantes.
- Le
cercle social se réduit, renforçant un isolement dont il se
plaint…
- Un
cercle vicieux d’auto-exclusion se met en place, aggravant le
mal-être.
Dans ma famille, ma cousine Camille incarnait ce schéma : chaque invitation non confirmée la blessait profondément, qu’il s’agisse d’un simple oubli de SMS ou d’une réunion reportée. Résultat : elle a progressivement cessé de proposer de nouvelles sorties, convaincue qu’on la délaissait.
Comment se « décalimériser » ?
Se libérer de cette posture passe par quelques étapes clés :
- Prise de conscience
: reconnaître que votre vision du
monde est souvent teintée de négativité.
- Responsabilité personnelle
: oser dire « non » et exprimer
clairement vos besoins, plutôt que d’attendre des indices
subtils.
- Renforcement de la confiance en
soi : pratiquer la
pleine conscience ou des
exercices de valorisation personnelle.
- Accompagnement professionnel
: les thérapies cognitives
et comportementales (TCC),
validées par la Haute Autorité de Santé, offrent des outils
concrets pour modifier ces schémas de pensée.
Exemple concret : mon ancien voisin, persuadé que chacun de ses retards au bureau était un affront personnel, a suivi une TCC à la Clinique du Centre Hospitalier Régional. En quelques mois, il a appris à relativiser et à reformuler ses perceptions, passant de « tout est contre moi » à « j’ai simplement mal estimé mon temps de trajet ».
En replaçant la responsabilité et l’estime de soi au cœur de la réflexion, chacun peut sortir du rôle de victime permanente et renouer avec des relations plus apaisées.











