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Voltaire (1694 – 1778) : biographie
Voltaire biographie

Publié le 13/03/2025
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Voltaire biographie

François-Marie Arouet, dit Voltaire, est sans conteste l’une des figures les plus marquantes du XVIIIe siĂšcle, cette pĂ©riode que nous appelons communĂ©ment le SiĂšcle des LumiĂšres. Écrivain prolifique, philosophe audacieux et homme d’action infatigable, Voltaire a traversĂ© son Ă©poque en illuminant le monde par sa pensĂ©e et son combat contre l’hypocrisie et la corruption. Sa vie exceptionnellement longue et productive a laissĂ© une empreinte indĂ©lĂ©bile sur la littĂ©rature, la philosophie et la politique europĂ©ennes.

Les premiĂšres annĂ©es et l’ascension d’un esprit libre

Naissance et milieu familial

Voltaire est nĂ© Ă  Paris en 1694, fils d’un avocat prospĂšre. Son pĂšre comptait parmi ses clients plusieurs nobles et courtisans du grand roi Louis XIV, le Roi Soleil. Cette proximitĂ© avec les cercles du pouvoir a certainement influencĂ© le jeune François-Marie, lui donnant un aperçu prĂ©coce des mĂ©canismes de la cour et de l’autoritĂ© royale.

Le contexte politique Ă  sa naissance

À la naissance de Voltaire, la France Ă©tait sous le rĂšgne de Louis XIV, une figure imposante dont l’influence façonna profondĂ©ment le pays. Louis XIV Ă©tait sans aucun doute l’un des hommes les plus remarquables Ă  avoir jamais rĂ©gnĂ©, que ce soit en France ou ailleurs. Intelligent et dotĂ© d’un talent naturel pour la gouvernance, il Ă©tait exactement ce dont la France avait besoin Ă  cette Ă©poque.

Quand Louis XIV commença son rĂšgne, le pays Ă©tait gouvernĂ© par une cacophonie de nobles talentueux mais Ă©goĂŻstes, qui Ă©taient des princes de la Renaissance conscients de leur individualitĂ©, mais qui n’avaient aucune idĂ©e de l’État-nation et de leurs responsabilitĂ©s envers lui.

En Angleterre, au XVIIe siĂšcle, les problĂšmes avec le gouvernement avaient conduit Ă  la dĂ©capitation du roi et Ă  l’établissement de la primautĂ© du parlement bourgeois. En France, cependant, c’est Louis XIV qui imposa son autoritĂ©.

À son palais de Versailles, Ă  l’époque de la naissance de Voltaire, tout le pouvoir Ă©tait concentrĂ© entre les mains de Louis. Les courtisans dĂ©sireux d’exercer une influence devaient rester Ă  la cour et maĂźtriser l’art de dissimuler leurs vĂ©ritables sentiments, toujours prĂȘts Ă  flatter les bonnes personnes, souvent les favorites du roi comme Madame de Maintenon.

Les débuts littéraires et les premiers ennuis

Voltaire ne tarda pas Ă  comprendre que la faveur Ă  la cour Ă©tait la seule voie vers l’avancement, et lorsque les gens dĂ©couvrirent l’esprit et le charme du jeune homme, on le rechercha d’abord avec empressement. Mais bien sĂ»r, ce qu’il voulait, c’était ĂȘtre acceptĂ© pour ses mĂ©rites d’écrivain, et il ne tarda pas Ă  prĂ©senter ses Ɠuvres.

La mort du roi survint en 1715, alors que Voltaire avait 21 ans. Louis XIV mourut et fut remplacĂ© par un jeune homme, Louis XV, trop jeune pour gouverner. Un rĂ©gent, le duc d’OrlĂ©ans, prit les rĂȘnes, et tout le monde pensait ĂȘtre enfin libĂ©rĂ© de la tyrannie de Louis, y compris Voltaire, qui ne tarda pas Ă  Ă©crire des textes acerbes sur le rĂ©gime de Louis.

C’était trop pour le Duc, et Voltaire se retrouva soudain dans la prison notoire de la Bastille. Ce n’était pas aussi terrible que ce qu’on pourrait imaginer – il avait une bonne nourriture et beaucoup de compagnie, y compris le gouverneur avec qui il dĂźnait souvent – mais une annĂ©e Ă  la Bastille Ă©tait largement suffisante pour lui.

L’ascension et les premiers succùs

Il dut se montrer plus circonspect, alors il Ă©crivit une piĂšce intitulĂ©e “ƒdipe”, basĂ©e sur la tragĂ©die grecque sur l’inceste d’ƒdipe. La piĂšce fut un immense succĂšs. Il parvint Ă  vilipender l’Église, le RĂ©gent, l’ancien rĂ©gime et le rĂ©gime actuel. Le public adorait et se pressait au théùtre, et bien sĂ»r, le gouvernement le dĂ©testait.

Cette fois, il fut envoyĂ© en exil de Paris, chez un ami, le duc de Sully. Il pensait y ĂȘtre en sĂ©curitĂ© jusqu’à ce que certains de ses ennemis au gouvernement organisent son passage Ă  tabac et son renvoi Ă  la Bastille. Ils le libĂ©rĂšrent quelques jours plus tard, mais pour un homme spirituel et franc, la France n’était plus un lieu sĂ»r. Il partit pour l’Angleterre.

L’exil en Angleterre et la dĂ©couverte des idĂ©es nouvelles

Le séjour anglais

Il avait dĂ©jĂ  un bon ami anglais en la personne de Lord Bolingbroke, qui avait Ă©pousĂ© une Française et vĂ©cu un temps en France. Bolingbroke avait beaucoup d’influence et Voltaire fut bien reçu. Il rencontra les hommes de lettres comme Congreve, un auteur Ă  succĂšs de comĂ©dies, Alexander Pope, un poĂšte spirituel qui, pour une raison quelconque, ne faisait pas confiance Ă  Voltaire, et le doyen irlandais de Saint-Patrick, Swift, qui avait Ă©crit “Les Voyages de Gulliver”, une merveilleuse satire sur la morale humaine que Voltaire avait grandement admirĂ©e.

Il lut les Ɠuvres de Burke et de l’évĂȘque Berkeley, philosophes des LumiĂšres qui influençaient les esprits des Anglais partout. Il Ă©tait stupĂ©fait qu’ils puissent Ă©crire comme il leur plaisait, avec une tolĂ©rance pour diffĂ©rents points de vue sur la moralitĂ© et la religion.

“Qu’est-ce que ce pays devient ? Personne ne les jette dans la Tour de Londres”, se demandait-il.

Il fut Ă©galement Ă©tonnĂ© d’assister aux funĂ©railles d’Isaac Newton Ă  l’abbaye de Westminster en 1727 – un scientifique, valorisĂ© par la sociĂ©tĂ©. Qui viendrait aux funĂ©railles d’un scientifique en France?

Voltaire allait constamment au théùtre. Il vĂ©cut un temps prĂšs du théùtre de Drury Lane, apprit bien l’anglais et se trouva en grand accord avec les maniĂšres de la sociĂ©tĂ© anglaise.

Les Lettres philosophiques

Un grand nombre de ses rĂ©flexions, il les consigna dans ce qui fut publiĂ© sous le titre de “Lettres philosophiques”, parfois appelĂ©es “Lettres d’Angleterre”, Ă  son retour Ă  Paris.

Il dĂ©couvrit qu’il avait hĂ©ritĂ© d’une somme d’argent de son pĂšre. Toujours conscient du pouvoir que confĂšre l’argent, il l’investit et consacra beaucoup d’énergie, pour le reste de sa vie, Ă  faire fructifier ses investissements, jusqu’à devenir un homme trĂšs riche.

Bien sĂ»r, il Ă©crivit davantage de piĂšces de théùtre. “Brutus” en Ă©tait une, et ensuite “ZaĂŻre”, toutes deux des tragĂ©dies dans la forme classique française qui prĂ©servait les trois unitĂ©s d’espace, de temps et d’action. MalgrĂ© son expĂ©rience du théùtre anglais plus libre, il ne put rompre avec cette tradition. Encore une fois, il rencontra un grand succĂšs auprĂšs du public.

Il écrivit une histoire à succÚs du rÚgne de Charles XII, mais, encore une fois, il alla trop loin.

Adrienne Lecouvreur Ă©tait une actrice cĂ©lĂšbre qu’il connaissait bien et admirait. Cependant, lorsqu’elle mourut en 1731, l’Église refusa de l’enterrer en terre consacrĂ©e en raison de sa profession douteuse. Pour Voltaire, c’était une pure hypocrisie de la part de personnes qui avaient tant admirĂ© son travail lorsqu’elle Ă©tait en vie. Il Ă©crivit une attaque amĂšre et trĂšs mĂ©diatisĂ©e contre leur trahison envers elle.

Il Ă©tait si populaire auprĂšs du public que les autoritĂ©s retinrent leur main pendant un temps avec la publication de ses “Lettres philosophiques”. Mais il finit par se condamner lui-mĂȘme : ses vues sur le Parlement anglais, l’Église, le théùtre, tout cela heurtait les vues officielles de la cour, et il dut s’enfuir pour se mettre en sĂ©curitĂ© en Lorraine, alors un petit État sĂ©parĂ© Ă  la frontiĂšre orientale de la France.

Ses “Lettres philosophiques” furent brĂ»lĂ©es par le bourreau en juin 1734. “Mieux vaut les livres que l’écrivain” Ă©tait sans doute le point de vue de Voltaire.

Cirey et la Marquise du Chùtelet : une période féconde

La rencontre avec Émilie du Chñtelet

Tomber amoureux Ă©tait quelque chose que Voltaire faisait assez souvent, mais le plus significativement avec la marquise du ChĂątelet. Il avait 39 ans et elle 24 ans lorsqu’ils se rencontrĂšrent et finirent par s’installer dans son chĂąteau Ă  Cirey, prĂšs de la frontiĂšre avec la Lorraine et suffisamment loin de Paris et de ses dangereuses forces de police suspicieuses.

Une telle liaison Ă©tait tout Ă  fait acceptable car, bien sĂ»r, elle avait Ă©pousĂ© son marquis pour l’argent et le statut, et le marquis Ă©tait assez flattĂ© qu’elle se soit liĂ©e avec un homme aussi notable. Il leur rendait visite Ă  Cirey et s’entendait apparemment assez bien avec Voltaire.

Une relation intellectuelle exceptionnelle

Voltaire Ă©tait attirĂ© par la marquise en tant que femme, bien sĂ»r. Elle n’était gĂ©nĂ©ralement pas considĂ©rĂ©e comme belle par ses amies femmes, mais peut-ĂȘtre Ă©taient-elles jalouses. Mais elle Ă©tait bien plus que cela. Dans son domaine des mathĂ©matiques et des sciences, elle Ă©tait l’égale de nombreux hommes Ă©minents. Apparemment, elle aimait les livres, les diamants, l’algĂšbre, les pĂątĂ©s et la physique, et dans sa curiositĂ© insatiable pour tout, elle correspondait Ă  Voltaire.

Ses pouvoirs de conversation et son intelligence signifiaient que, bien qu’ils travaillassent indĂ©pendamment pendant la journĂ©e Ă  leurs divers travaux intellectuels, leurs soirĂ©es se passaient en conversation conviviale et en respect mutuel. Cela convenait parfaitement Ă  tous les deux.

Voltaire fit construire cette aile au chĂąteau pour son propre usage et amĂ©liora gĂ©nĂ©ralement l’endroit. Il avait l’argent, alors il l’utilisa Ă  bon escient. Le marquis en Ă©tait reconnaissant. En haut, dans les immenses greniers, il construisit un petit théùtre et, comme c’était sa pratique habituelle, lorsqu’une nouvelle piĂšce Ă©tait prĂȘte, il la jouait avec l’aide d’amis en visite, forçant tout le monde Ă  apprendre leurs rĂ©pliques et les dirigeant, tout comme il l’avait fait avec les acteurs professionnels Ă  Paris.

Ce fut une pĂ©riode stable et fructueuse de sa vie. Il resta pendant prĂšs de 20 ans, jusqu’à ce que la marquise tombe enceinte d’un autre homme. Elle Ă©tait, bien sĂ»r, ĂągĂ©e pour un tel Ă©vĂ©nement et mourut en couches. Il ne se souciait pas de son infidĂ©litĂ©, aprĂšs tout, il Ă©tait un vieil homme Ă  cette Ă©poque, mais il fut dĂ©vastĂ© par sa perte. Ce fut la fin d’une relation vĂ©ritablement romantique et fructueuse.

La période prussienne : Frédéric le Grand et Voltaire

L’invitation du roi de Prusse

Pendant de nombreuses annĂ©es, FrĂ©dĂ©ric II, roi de Prusse, connu sous le nom de “le Grand”, avait Ă©tĂ© un admirateur de Voltaire. C’était un roi inhabituel pour son Ă©poque, la chose la plus proche d’un despote libĂ©ral, si cela est possible.

Bien sĂ»r, il avait des pouvoirs absolus, comme la plupart de ses collĂšgues monarques Ă  l’époque, Ă  l’exception des rois d’Angleterre. Au XVIIIe siĂšcle, un roi pouvait ordonner “qu’on lui coupe la tĂȘte” et c’était fait. Mais pas avec FrĂ©dĂ©ric. Il cessa complĂštement d’exĂ©cuter les gens, un geste tout Ă  fait Ă©tonnant pour n’importe quel roi.

Il commença Ă  Ă©riger des bĂątiments publics et Ă  amĂ©liorer les routes pour rendre les choses plus efficaces. Il introduisit des programmes d’éducation pour le peuple ordinaire. Il dĂ©veloppa des prĂ©occupations manufacturiĂšres, encouragea le libre-Ă©change et, en fait, fit beaucoup pour amĂ©liorer la vie de son peuple et, par consĂ©quent, la prospĂ©ritĂ© de son petit État.

Il dĂ©veloppa Ă©galement une armĂ©e de premiĂšre classe, bien disciplinĂ©e, dĂ©jĂ  bien Ă©tablie par son pĂšre. Pour beaucoup, c’était un privilĂšge de servir dans l’armĂ©e de FrĂ©dĂ©ric. Tout cela eut pour rĂ©sultat qu’il devint beaucoup plus puissant et influent qu’il ne l’aurait Ă©tĂ© autrement.

Une grande partie de ce qu’il fit de libĂ©ral et d’éclairĂ© Ă©manait des idĂ©es de Voltaire. Il n’était pas surprenant qu’aprĂšs la mort de Madame du ChĂątelet, Voltaire dĂ©cide de s’installer dans la capitale Ă©clairĂ©e de FrĂ©dĂ©ric, Potsdam.

La vie Ă  la cour de Prusse

Voltaire Ă©tait, bien sĂ»r, sensible Ă  la flatterie comme beaucoup d’autres, et l’invitation du roi Ă©tait assez difficile Ă  refuser. Il ne se faisait aucune illusion sur FrĂ©dĂ©ric, cependant. Il Ă©tait toujours un monarque absolu et, en tant que tel, il n’était pas fiable. Pourtant, FrĂ©dĂ©ric essaya. Il Ă©tait musicien et jouait raisonnablement bien de la flĂ»te. Il essaya de faire en sorte que Voltaire lui apprenne Ă  Ă©crire de la poĂ©sie en français, langue qu’il parlait couramment.

“On ne peut pas faire d’une oreille de truie une bourse en soie”, bien sĂ»r, mĂȘme si le porc se trouve ĂȘtre un roi bien dotĂ©. Ainsi, les progrĂšs littĂ©raires de FrĂ©dĂ©ric s’arrĂȘtĂšrent.

Puis il y avait la question des femmes. Les femmes avaient toujours figurĂ© largement dans la vie de Voltaire, mais Ă  la cour de FrĂ©dĂ©ric, bien qu’il fĂ»t officiellement mariĂ©, elles n’existaient pratiquement pas. Cependant, pendant un moment, Voltaire, l’ornement le plus Ă©minent de la cour, se sentit raisonnablement satisfait.

FrĂ©dĂ©ric n’était pas en retard quand il s’agissait de dĂ©penser de l’argent. Il construisit ce palais d’étĂ©, Sanssouci, sans souci. Il y avait des figues et des raisins soigneusement cultivĂ©s sur les terrasses. Les splendides jardins Ă©taient pleins d’échos de l’ordre de la GrĂšce classique, beaucoup, en fait, pour que Voltaire les admire.

Divertir ses invitĂ©s au thĂ© Ă©tait facile quand on avait une maison de thĂ© comme celle-ci, d’aprĂšs un design de FrĂ©dĂ©ric lui-mĂȘme. La maison de thĂ©, incomparable, capture le goĂ»t oriental qui Ă©tait Ă  l’ordre du jour au milieu du XVIIIe siĂšcle en Europe.

Les désaccords et le départ

Mais comme le font les rois, FrĂ©dĂ©ric, une fois qu’il eut atteint son objectif de capturer Voltaire, se lassa un peu de lui, tout comme Voltaire se lassa du roi.

Deux Ă©vĂ©nements les sĂ©parĂšrent. Un scientifique appelĂ© Maupertuis, connu en Europe, avait Ă©tĂ© la lumiĂšre principale Ă  Berlin avant l’arrivĂ©e de Voltaire. Maupertuis avait des projets fous pour fonder la sociĂ©tĂ© parfaite dans les abysses de la terre. Voltaire ne put rĂ©sister Ă  Ă©crire un poĂšme comique Ă  ce sujet, intitulĂ© “Diatribe du Docteur Akakia”. Il se moquait allĂšgrement de Maupertuis, le scientifique favori de FrĂ©dĂ©ric.

Voltaire lui-mĂȘme le lut Ă  FrĂ©dĂ©ric, qui rit aux Ă©clats, mais, bien sĂ»r, interdit la publication. Voltaire accepta, mais naturellement, il pouvait difficilement enterrer ses lignes les plus drĂŽles, alors d’une maniĂšre ou d’une autre, l’Ɠuvre circula et FrĂ©dĂ©ric fut convenablement furieux.

Ensuite, Voltaire, l’homme d’affaires, incapable de manquer une bonne affaire financiĂšre quand il en voyait une, spĂ©cula secrĂštement contre la monnaie du roi, utilisant des informations privilĂ©giĂ©es et des connexions, et fut dĂ©couvert. Eh bien, le roi Ă©tait encore plus fou cette fois, et Voltaire, un peu gĂȘnĂ© d’avoir Ă©tĂ© dĂ©couvert, s’en alla.

Les rois, peu importe leur intelligence, n’étaient pas fiables.

Ferney : le patriarche et son royaume

L’installation à Ferney

Sa prochaine Ă©tape fut GenĂšve, et en 1754, Ă  l’ñge de 60 ans, il acheta une maison surplombant la ville, qu’il rebaptisa Les DĂ©lices, aujourd’hui une bibliothĂšque et une base pour l’étude de ses Ɠuvres. Il la restaura et travailla sur les terrains. Au dĂ©but, cela semblait un bon choix, mais comme d’habitude, il commença Ă  mettre en scĂšne des piĂšces. Son “ZaĂŻre” fut bien accueillie par l’intelligentsia locale, mais pas par le clergĂ© calviniste local. Il Ă©crivit des choses sur Calvin dans le journal local. Tout recommençait. Alors il commença Ă  chercher un endroit oĂč il pourrait vraiment s’installer.

Il trouva Ferney, pas loin, et comme nous le savons, ce serait sa derniĂšre demeure. Ce serait aussi sa phase finale et peut-ĂȘtre la plus remarquable en tant qu’écrivain et polĂ©miste.

Le chĂąteau de Ferney, prĂšs de la frontiĂšre entre la France et la Suisse et proche de GenĂšve. C’est l’endroit oĂč Voltaire a passĂ© les 20 derniĂšres annĂ©es de sa longue vie. C’était le centre d’un grand domaine et, Ă©tant Voltaire, ce n’était pas seulement un lieu de vie, mais l’occasion de mettre en pratique beaucoup de ses idĂ©es sur la façon dont les gens devraient vivre ensemble.

Un centre intellectuel européen

Ferney est rapidement devenu un centre intellectuel rayonnant dans toute l’Europe. Il recevait un flot constant de visiteurs de partout dans le monde et entretenait une vaste correspondance avec un grand nombre de personnes trĂšs intĂ©ressantes. Son influence s’étendait bien au-delĂ  des frontiĂšres françaises.

Parmi les plus Ă©minents de ces correspondants figurait l’impĂ©ratrice Catherine de Russie, qui s’intĂ©ressait grandement Ă  ses idĂ©es et qui fit de son mieux pour en mettre certaines en Ɠuvre dans sa cour. Elle avait tendance Ă  chercher le mĂ©rite plutĂŽt que la naissance quand elle choisissait ses conseillers, et elle les rĂ©compensait bien et les traitait bien. Cette relation illustre l’influence de Voltaire sur les monarques Ă©clairĂ©s de son temps.

Un seigneur éclairé

Voltaire crĂ©a un certain nombre d’entreprises pour que les gens des environs puissent avoir du travail. L’horlogerie fut particuliĂšrement prospĂšre, ainsi que la fabrication de bas de soie. Il expĂ©rimenta de nouvelles mĂ©thodes agricoles. Il reconstruisit mĂȘme l’église et la dĂ©dia non pas Ă  un saint, comme c’était la pratique habituelle, mais Ă  Dieu. C’est pourquoi les habitants de Ferney ne l’oublient pas.

En mĂȘme temps, bien sĂ»r, il Ă©crivait son torrent habituel de mots sur toute une variĂ©tĂ© de sujets : les maux de l’Église, la politique, la philosophie et, bien sĂ»r, produisait des Ɠuvres crĂ©atives sous forme de piĂšces de théùtre et de romans dans son style trĂšs distinctif. Il recevait un flux constant de visiteurs du monde entier et entretenait une vaste correspondance avec un grand nombre de personnes trĂšs intĂ©ressantes.

L’affaire Calas : Voltaire dĂ©fenseur de la justice

Un jour, quelqu’un de Toulouse se prĂ©senta Ă  Ferney, cherchant l’aide de Voltaire pour une famille protestante qui avait Ă©tĂ© tragiquement victime de l’Église catholique romaine et du conseil local. Voltaire connaissait l’affaire, mais c’est face aux faits rĂ©els qu’il se rendit compte qu’il s’agissait d’un exemple parfait des prĂ©jugĂ©s et de l’hypocrisie par lesquels l’Église catholique exerçait son influence en France. Il dĂ©cida d’intervenir.

Le fils aĂźnĂ© de la famille s’était suicidĂ© et son pĂšre, connu pour chĂ©rir tendrement son fils perdu et trĂšs respectĂ© Ă  Toulouse, une ville largement catholique du Languedoc, dans le sud-est de la France, fut accusĂ© de meurtre, torturĂ© et finit par mourir en prison.

C’était une affaire extrĂȘmement injuste, et Voltaire plaida pour cette cause pendant plus de trois ans. Il tira toutes les ficelles imaginables. Il pĂ©titionna tous ses nombreux amis Ă  la cour française. Il appela mĂȘme Ă  l’aide de FrĂ©dĂ©ric. Il soudoya des informations et exposait gĂ©nĂ©ralement le clergĂ© intĂ©ressĂ© et les voies corrompues du conseil municipal local.

Finalement, l’affaire calleuse se termina par un pardon posthume pour le vieux Calas et un soutien remarquable pour la famille blessĂ©e.

La campagne personnelle de Voltaire “Écrasez l’infĂąme”, qui peut ĂȘtre traduite par â€œĂ©crasez la corruption dans les hautes sphĂšres”, fut parfaitement mise en relief par cette affaire Calas, et elle contribua Ă  accroĂźtre sa rĂ©putation comme l’un des grands esprits libĂ©raux des LumiĂšres françaises.

La vie quotidienne et les visiteurs de marque

SĂ©journant avec Voltaire Ă  Ferney se trouvaient sa niĂšce, Madame Denis, et un prĂȘtre jĂ©suite avec qui il jouait aux Ă©checs. Il n’est pas difficile d’imaginer les disputes qu’ils avaient.

Les visiteurs affluaient de toute l’Europe et sa correspondance continuait Ă  un rythme frĂ©nĂ©tique. L’une des plus Ă©minentes parmi ces correspondantes Ă©tait l’impĂ©ratrice Catherine de Russie, qui s’intĂ©ressait grandement Ă  ses idĂ©es et qui fit de son mieux pour en mettre certaines en Ɠuvre dans sa cour. Elle avait tendance Ă  chercher le mĂ©rite plutĂŽt que la naissance lorsqu’elle choisissait ses conseillers, et elle les rĂ©compensait bien et les traitait bien lorsqu’elle recevait d’eux un bon service et de la loyautĂ©.

Catherine l’admirait tellement qu’elle nĂ©gocia pour acheter sa bibliothĂšque lorsqu’il quitterait finalement Ferney et l’hĂ©bergea dans un bĂątiment spĂ©cialement construit Ă  l’Ermitage, oĂč elle se trouve aujourd’hui.

À 65 ans, Voltaire Ă©crivit “Candide”, un court roman sur les absurditĂ©s de la nature humaine. C’est l’Ɠuvre par laquelle il est le mieux connu aujourd’hui, ce qui, sans doute, le surprendrait un peu. Mais c’est charmant et spirituel, et un exemple parfait de son pouvoir de frapper l’humanitĂ© Ă  la tĂȘte et de rassurer en mĂȘme temps. Si jamais quelqu’un a compris qu’il n’y a pas de rĂšgles strictes dans la vie, que rien n’est parfait, mais que la vie vaut nĂ©anmoins la peine d’ĂȘtre vĂ©cue, c’était bien Voltaire.

Le retour Ă  Paris et la mort de Voltaire

Le triomphe final

Voltaire avait passĂ© sa vie plus ou moins en exil, mais sa rĂ©putation pour dĂ©fendre l’intĂ©gritĂ©, mĂ©priser l’hypocrisie, soutenir les gens quelle que soit leur naissance ou leur condition dans la vie, Ă©tait devenue lĂ©gendaire. Ce fut donc merveilleux pour lui d’ĂȘtre invitĂ© Ă  revenir Ă  Paris dans sa derniĂšre annĂ©e de vie.

Quand il arriva, il annonça Ă  un ami qu’il avait interrompu son agonie de mort pour venir lui serrer la main. Sa derniĂšre piĂšce, “IrĂšne”, fut mise en scĂšne Ă  la ComĂ©die-Française. Ce fut un Ă©norme succĂšs. Il rencontra l’AmĂ©ricain Benjamin Franklin, qui eut tant Ă  faire avec la mise en place du nouvel État amĂ©ricain aprĂšs la RĂ©volution amĂ©ricaine. Ils s’entendirent Ă  merveille.

Sa mort et son héritage

Et puis il mourut. L’Église permettrait-elle l’enterrement d’un homme si hĂ©rĂ©tique en terre consacrĂ©e ? Au cas oĂč elle ne le ferait pas, ses amis enlevĂšrent rapidement son corps et l’emmenĂšrent dans une chapelle hors de Paris, oĂč il reposa jusqu’à la RĂ©volution. Dans une scĂšne extraordinaire, il fut ramenĂ© par les rĂ©volutionnaires et rĂ©enterrĂ© au PanthĂ©on, lieu de sĂ©pulture des grands de France.

Voltaire aurait peut-ĂȘtre aimĂ© l’honneur, mais Ă  la pensĂ©e des horreurs de la RĂ©volution, il aurait dĂ» se retourner dans sa nouvelle tombe, sans aucun doute.

Voltaire a montrĂ© que la plume est en effet plus puissante que l’épĂ©e. Dans ses Ă©crits, il a encapsulĂ© les idĂ©es des LumiĂšres du XVIIIe siĂšcle d’une maniĂšre facilement comprĂ©hensible par l’homme ordinaire. Il nous encourage avant tout Ă  ĂȘtre absolument clairs dans nos idĂ©es et notre expression de celles-ci.

Mais surtout, peut-ĂȘtre, nous nous souvenons de Voltaire parce qu’il est si rassurant de savoir qu’il y a eu quelqu’un dans notre monde qui n’avait pas peur de dĂ©mystifier les modes et les fantaisies insensĂ©es de l’humanitĂ©, ou de dĂ©masquer les gens lugubres qui essaient d’assumer l’autoritĂ© sur nous et de nous dire ce que nous devrions penser ou ne pas penser. C’est son plus grand hĂ©ritage.

Le grand sculpteur Houdon l’a parfaitement capturĂ© dans ce sourire Ă  la fois dĂ©daigneux et bienveillant. Ce n’est pas facilement oubliĂ©.

L’Ɠuvre de Voltaire : un hĂ©ritage intellectuel inestimable

Une production littéraire colossale

Comme Voltaire a vĂ©cu longtemps et Ă©tait fantastiquement industrieux, cela pourrait ĂȘtre une tĂąche Ă©norme de recenser toute son Ɠuvre. Cependant, il n’est maintenant connu que par quelques Ɠuvres, et encore moins d’entre elles se trouvent en traduction. Nous ne traiterons que de celles-ci. Elles se rĂ©partissent en quatre groupes : des piĂšces de théùtre, principalement Ă©crites en vers, de l’histoire, de la philosophie et des romans. Il existe environ 8 000 de ses dĂ©licieuses lettres.

Le théùtre voltairien

Il a Ă©crit environ 50 piĂšces de théùtre complĂštes, la plupart des tragĂ©dies, la premiĂšre quand il avait 18 ans et la derniĂšre quand il avait 80 ans. Il Ă©tait certainement considĂ©rĂ© par ses pairs comme le dramaturge de l’époque et tout Ă  fait supĂ©rieur Ă  Shakespeare.

Si des traductions peuvent ĂȘtre trouvĂ©es, alors une demi-douzaine environ pourraient valoir la peine d’ĂȘtre lues. Elles sont rarement mises en scĂšne parce qu’elles ne sont pas du tout notre genre de théùtre. Les titres “ƒdipe”, “Brutus”, “La Mort de CĂ©sar” et “TancrĂšde” suggĂšrent leurs sujets classiques. D’autres comme “ZaĂŻre”, “Mahomet”, “L’Orphelin de la Chine” suggĂšrent le goĂ»t de l’époque pour les choses orientales.

Mais elles ont eu un succĂšs extraordinaire auprĂšs de son public, des acteurs et des directeurs de théùtre, car elles pouvaient toutes ĂȘtre lues comme des commentaires sur l’époque. Il les soignait, les réécrivait soigneusement, observait les rĂ©actions Ă  leur Ă©gard au théùtre et s’assurait que tous ses effets fonctionnaient pleinement. Et bien sĂ»r, le plus souvent, il Ă©tait un homme recherchĂ© parce que les autoritĂ©s ne pouvaient pas supporter son travail.

Les écrits historiques

Voltaire Ă©tait un Ă©rudit sĂ©rieux et son approche de l’écriture historique Ă©tait, Ă  son Ă©poque, nouvelle et constituait les dĂ©buts de l’écriture historique Ă©clairĂ©e, qui se poursuit aujourd’hui. Ses Ɠuvres les plus importantes sont une histoire de l’époque des rois français Charles XII, Louis XIV et Louis XV. Il a Ă©crit Ă©galement une histoire de l’empire de Russie sous Pierre le Grand.

Il collectait des preuves de toutes sortes pour rendre son travail aussi prĂ©cis que possible. Ses Ă©crits couvraient un large Ă©ventail d’activitĂ©s humaines, car il ne pensait pas que l’histoire n’était que des Ă©vĂ©nements politiques, et bien que des recherches rĂ©centes aient mis Ă  jour des informations auxquelles il n’avait pas accĂšs, ses jugements et son approche sont restĂ©s solides.

Les écrits philosophiques

Voltaire a Ă©crit de nombreux textes sur la philosophie, mais sa pensĂ©e est mieux rĂ©sumĂ©e dans un ouvrage connu sous le nom de “Lettres philosophiques”, ou parfois “Lettres d’Angleterre”, car il les a Ă©crites alors qu’il Ă©tait en exil en Angleterre pendant 3 ans.

Elles sont inspirĂ©es par les diffĂ©rences qu’il a trouvĂ©es entre la vie anglaise et française, en particulier les libertĂ©s dont jouissaient les Anglais en matiĂšre de pensĂ©e et d’expression. Elles couvrent de nombreux aspects de la vie sociale de maniĂšre dĂ©sordonnĂ©e, et beaucoup concernent, sans surprise, la littĂ©rature, mais elles sont abordables et dĂ©licieuses Ă  lire, mĂȘme s’il consacre beaucoup d’énergie Ă  critiquer les aspects du systĂšme français, particuliĂšrement la religion, qu’il mĂ©prise.

Voltaire Ă©tait un vrai EuropĂ©en en ce sens qu’il voyait la race humaine comme ayant plus en commun que la cĂ©citĂ© nationaliste de son temps ne le permettait.

Les contes philosophiques

Il a Ă©crit environ 25 courts romans. Son Ă©criture est satirique, bien sĂ»r – il se moque des faiblesses de la race humaine – mais pour prendre son Ɠuvre la plus populaire aujourd’hui, “Candide”, il satirise avec une chaleur et une humanitĂ©, et une tolĂ©rance amusĂ©e peut-ĂȘtre, qui rend son Ɠuvre merveilleuse Ă  lire.

Voltaire n’était pas un saint lui-mĂȘme et il ne manquait pas de connaissance de soi, donc les Ă©checs de ses hĂ©ros et hĂ©roĂŻnes sont traitĂ©s de maniĂšre si amusante et sympathique que nous sommes avec eux jusqu’à la fin.

Ces contes, gĂ©nĂ©ralement courts et accessibles, sont peut-ĂȘtre ce qui reste aujourd’hui le plus connu de son Ɠuvre. D’autres Ɠuvres qui mĂ©ritent d’ĂȘtre lues sont “Zadig”, “MicromĂ©gas”, “La Vision de Babouc” et “Babouc”. Cette derniĂšre parle des fakirs, ou des personnes que Voltaire a choisi d’appeler fakirs, des personnes qui essaient d’impressionner les autres par leur caractĂšre unique.

L’écriture de tous ces textes est imaginative, subtile et parfois touchante, et bien sĂ»r souvent hilarante. À travers ces contes, Voltaire parvient Ă  transmettre sa vision du monde tout en divertissant ses lecteurs.

L’HĂ©ritage de Voltaire

Un penseur des LumiĂšres

Voltaire a montrĂ© que la plume est en effet plus puissante que l’épĂ©e. Dans ses Ă©crits, il a encapsulĂ© les idĂ©es du siĂšcle des LumiĂšres d’une maniĂšre facilement comprĂ©hensible par l’homme ordinaire. Sa capacitĂ© Ă  rendre accessibles des idĂ©es complexes a contribuĂ© Ă  leur diffusion bien au-delĂ  des cercles intellectuels.

Il nous encourage avant tout Ă  ĂȘtre absolument clairs dans nos idĂ©es et notre expression de celles-ci. Cette clartĂ© de la pensĂ©e et du style demeure l’une de ses plus grandes contributions Ă  la culture occidentale.

Un Défenseur de la tolérance

Mais peut-ĂȘtre nous souvenons-nous de Voltaire surtout parce qu’il est si rassurant de savoir qu’il y a eu quelqu’un dans notre monde qui n’avait pas peur de dĂ©bunker les modes et fantaisies idiotes de l’humanitĂ© ou de dĂ©masquer les personnes sinistres qui essaient d’assumer une autoritĂ© sur nous et de nous dire ce que nous devrions penser ou ne pas penser. Son combat contre l’intolĂ©rance et le dogmatisme fait de lui une figure toujours actuelle.

Voltaire Ă©tait un vrai EuropĂ©en en ce sens qu’il voyait la race humaine comme ayant plus en commun que la cĂ©citĂ© nationaliste de son temps ne le permettait. Cette vision universaliste de l’humanitĂ© annonce les valeurs modernes de respect mutuel et de comprĂ©hension interculturelle.

Un Style inimitable

Voltaire n’était pas un saint lui-mĂȘme et il ne manquait pas de connaissance de soi, donc les Ă©checs de ses hĂ©ros et hĂ©roĂŻnes sont traitĂ©s de maniĂšre si amusante et sympathique que nous sommes avec eux jusqu’à la fin. Cette authenticitĂ© et cette humanitĂ© dans son Ă©criture expliquent en partie pourquoi ses Ɠuvres continuent Ă  trouver un Ă©cho auprĂšs des lecteurs modernes.

Le grand sculpteur Houdon l’a parfaitement capturĂ© dans ce sourire Ă  la fois mĂ©prisant et bienveillant en mĂȘme temps. Il n’est pas facilement oubliĂ©. Cette dualitĂ© – la critique acerbe et l’humanitĂ© profonde – caractĂ©rise l’ensemble de son Ɠuvre et de sa personnalitĂ©.

Conclusion

L’hĂ©ritage de Voltaire demeure vivant et pertinent dans notre monde contemporain. On suppose que nous avons progressĂ© en matiĂšre d’ouverture et d’honnĂȘtetĂ© depuis l’époque de Voltaire, mais il y a peu ici qui soit vraiment si Ă©trange pour nous. Sa critique de l’intolĂ©rance, du fanatisme religieux et des privilĂšges injustifiĂ©s rĂ©sonne toujours avec force.

En dĂ©finitive, Voltaire nous a lĂ©guĂ© bien plus que des Ɠuvres littĂ©raires. Il nous a transmis une façon de penser, une maniĂšre d’ĂȘtre au monde : celle qui consiste Ă  examiner les idĂ©es reçues avec un regard critique, Ă  dĂ©fendre la libertĂ© de pensĂ©e et d’expression, et Ă  combattre l’injustice sous toutes ses formes. L’essence de Voltaire : lisez Candide et les Lettres philosophiques.

FAQ

Quelles sont les Ɠuvres les plus connues de Voltaire?

Parmi les Ɠuvres les plus cĂ©lĂšbres de Voltaire figurent “Candide”, “Zadig”, les “Lettres philosophiques”, “Dictionnaire philosophique”, et certaines de ses piĂšces de théùtre comme “ZaĂŻre” et “Mahomet”. Cependant, il est maintenant connu que par quelques Ɠuvres, et encore moins d’entre elles se trouvent en traduction.

Pourquoi Voltaire a-t-il été emprisonné à la Bastille?

Voltaire a Ă©tĂ© emprisonnĂ© Ă  la Bastille principalement pour ses Ă©crits satiriques dirigĂ©s contre les autoritĂ©s et pour sa critique ouverte de la religion et des institutions de son temps. Il dut ĂȘtre plus circonspect, alors il Ă©crivit une piĂšce appelĂ©e ƒdipe, basĂ©e sur la tragĂ©die grecque sur l’inceste d’ƒdipe. Il devait beaucoup Ă  Racine certainement, mais la piĂšce fut un Ă©norme succĂšs. Il parvint Ă  y vilipender l’Église, le RĂ©gent, l’ancien rĂ©gime et l’actuel.

Qu’est-ce que l’affaire Calas et pourquoi a-t-elle Ă©tĂ© importante pour Voltaire?

L’affaire Calas concerne un protestant de Toulouse, Jean Calas, accusĂ© Ă  tort du meurtre de son fils qui s’était en rĂ©alitĂ© suicidĂ©. Le fils aĂźnĂ© de la famille s’était suicidĂ© et son pĂšre, connu pour choyer tendrement son fils perdu et trĂšs respectĂ© Ă  Toulouse, une ville largement catholique du Languedoc dans le sud-est de la France, fut accusĂ© de meurtre, torturĂ© et finit par mourir en prison. Voltaire a utilisĂ© cette affaire pour dĂ©noncer l’intolĂ©rance religieuse et les dysfonctionnements de la justice, en menant une campagne qui a abouti Ă  la rĂ©habilitation posthume de Jean Calas.

Quelle a Ă©tĂ© l’influence de son sĂ©jour en Angleterre sur la pensĂ©e de Voltaire?

Il lut les Ɠuvres de Burke et de l’évĂȘque Berkeley, philosophes des LumiĂšres qui influençaient les esprits des Anglais partout. Il fut Ă©tonnĂ© qu’ils puissent Ă©crire comme ils le souhaitaient, la tolĂ©rance de diffĂ©rentes vues sur la moralitĂ© et la religion. Ce sĂ©jour lui a fait dĂ©couvrir un systĂšme politique et social diffĂ©rent, notamment en matiĂšre de libertĂ© d’expression et de tolĂ©rance religieuse, ce qui l’a amenĂ© Ă  critiquer plus vivement les institutions françaises dans ses Ă©crits ultĂ©rieurs.

Que représente Ferney dans la vie de Voltaire?

C’est le chĂąteau de Ferney, prĂšs de la frontiĂšre entre la France et la Suisse et proche de GenĂšve. C’est l’endroit oĂč Voltaire a passĂ© les 20 derniĂšres annĂ©es de sa longue vie. Ferney a Ă©tĂ© un refuge pour Voltaire, lui permettant d’échapper aux persĂ©cutions en France, mais aussi un lieu oĂč il a pu mettre en pratique ses idĂ©es philosophiques et sociales, en crĂ©ant des entreprises, en aidant la population locale et en accueillant des intellectuels du monde entier.

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