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Quiz : l’Ancien Régime (avec réponses)

Publié le 05/04/2023
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Ce quiz sur l’Ancien Régime de 15 questions se concentre surtout sur la période allant du XVIe au XVIIIe siècle en France. Sa source principale est le Dictionnaire de l’Ancien Régime établi sous la direction de Lucien Bély. À vous de jouer maintenant !

Quiz : l’Ancien Régime

#1. Sous l’Ancien Régime, qu’était la mort civile ?

La reprise du concept romain de damnatio memoriae, une condamnation post-mortem à l’oubli.
Le fait de décéder dans un état qui ne permettait pas d’être enterré en chrétien.
Le fait d’avoir perdu presque tous les attributs de sa personnalité juridique.
Le fait de voir tous ses privilèges suspendus en entrant dans l’armée.

La mort civile concernait ceux qui entraient dans les professions religieuses (afin de limiter les acquisitions de leurs biens par l’Église) et ceux qui étaient condamnés à des peines capitales.

#2. Contre quel mouvement Louis XIV a-t-il demandé au pape la bulle Unigenitus ?

Le Jansénisme
La Fronde
Le Jésuitisme
La Polysynodie

Cette bulle fulminée par le pape Clément XI en septembre 1713 à la demande Louis XIV (r. 1643 – 1715) présentait ce qu’elle considérait comme les thèses jansénistes et les condamnait. Le jansénisme fut un courant du catholicisme, d’inspiration augustinienne, qui fut durement combattu par la monarchie et Rome. La bulle Unigenitus fut combattue pendant tout le XVIIIe siècle en France, par les jansénistes, mais aussi par les évêques gallicans et les courants richéristes.

#3. Qu’était le Conseil d’en haut ?

Le conseil des affaires relatives à la personne du roi.
Le conseil gouvernemental restreint (sous Louis XIV).
Le conseil des affaires religieuses à partir du XVIIIe siècle.
Le conseil des affaires relatives aux provinces (au XVIe siècle).

Le Conseil d’en haut a pris cette dénomination à partir de 1643, parce qu’il se tenait au premier étage des résidences royales (le « conseil des Affaires » sous François Ier). Il prit par la suite le nom de Conseil d’État.

#4. Comment peut-on caractériser, peu ou prou, le mercantilisme ?

Un courant économique qui encourageait la constitution de barrières intérieures, pour protéger les industries naissantes, et la limitation de la production de monnaie, afin de ne pas faire baisser sa valeur.
Un courant économique qui insistait sur le développement des échanges maritimes, de la production des manufactures et de l’accroissement des réserves d’or et d’argent.
Un courant économique qui insistait sur la nécessité, pour un État, d’accroître sa production agricole et de développer des techniques nouvelles, tout en libérant, à l’intérieur des frontières, les échanges de marchandises, et unifiant les poids et les mesures.

Le mercantilisme ne fut pas à proprement dit une école de pensée, mais sa figure de proue, en France, est bien sûr Colbert (1619 – 1683), ministre de Louis XIV, qui voyait l’économie comme une compétition internationale. Il a poussé le développement de la marine, des manufactures et des compagnies de commerce.

#5. À la veille de la Révolution, quelle est, environ, la part de sujets alphabétisés (qui peuvent signer leur nom ) ?

Environ 40%
Environ 10%
Environ 60%
Environ 90%

L’alphabétisation a augmenté au cours du XVIIIe siècle, mais ce chiffre cache des disparités : de genre (l’alphabétisation des femmes est bien inférieure) et géographiques (l’alphabétisation est plus forte au nord d’une ligne allant de Saint-Malo à Genève). Cf. Vincent Milliot, Philippe Minard, La France d’Ancien Régime : pouvoir et société

#6. Parmi les lois fondamentales du roi royaume, qu’était l’indisponibilité ?

Que les règles de dévolution du trône sont atypiques, et ne peuvent faire l’objet d’une décision conventionnelle ou testamentaire.
Qu’en cas de maladie du roi qui le rend incapable de gouverner, son héritier ou un régent désigné par lui règne en son nom.
Qu’en cas d’absence d’héritier mâle direct, la couronne est indisponible aux héritières femmes.

D’autres règles ont découlé de l’indisponibilité : le domaine est inaliénable, le roi est obligé de régner, etc.

#7. Quelle différence entre commissaire et officier ?

Les officiers sont inamovibles et irrévocables, les commissaires exercent une mission temporaire.
Le commissaire était le dépositaire direct de l’autorité du roi, tandis que l’officier était un magistrat nommé par une juridiction.
Les charges de commissaires étaient vénales (achetables) contrairement à celles d’officiers.
Les commissaires sont des agents du roi qui étaient chargés, exclusivement, des missions de police, alors qu’on trouvait des officiers à tous les échelons de l’État.

Sans que cela soit uniforme pour toutes les charges et dans toutes les provinces, les offices étaient en général héréditaires et vénales, leurs titulaires inamovibles. Les commissaires étaient chargés par le roi de mener une mission temporaire.

#8. On peut dire que la plupart des métiers, pendant l’Ancien Régime, étaient libres, plutôt que réglés par le système des corporations.

Non
Oui

Le terme de corporation n’était pas employé dans l’Ancien régime. La plupart des métiers étaient libres, même dans des villes importantes. Cependant, il existait des métiers jurés, érigés branche par branche selon des statuts sur l’ensemble des royaumes, et des métiers réglés (à Lyon, Dijon, Châlons, etc.), sous la garantie et le contrôle de la municipalité et du seigneur (cf. Dictionnaire de l’Ancien Régime). 

#9. Que fut le richérisme ?

Un courant philosophique des Lumières, inspiré par les écrits de John Locke, qui demandait une modération du pouvoir monarchique et défendait les parlements.
Un mouvement social vivace au nord du royaume, qui promouvait la solidarité entre les paysans, « bénis du Seigneur », et les bourgeois des villes.
Un mouvement religieux, épanoui au XVIIIe siècle, qui défendait une Église démocratique, et était favorable à l’autorité supérieure de l’Église de France plutôt qu’à celle du pape.
Un mouvement religieux né au XVIIIe siècle, contestataire du l’autorité du roi, qui défendait l’autorité pontificale et la supériorité de cette autorité à celle du roi.

Le richérisme a été inspiré par l’œuvre du théologien français Edmond Richer (1559 – 1631), défenseur de la monarchie, de l’autorité des conciles, et de l’Église comme une aristocratie où même les simples prêtres devaient avoir part au gouvernement.

#10. Qu’était le « Code Savary » ?

Une ordonnance qui institua, dans chaque paroisse, une école d'alphabétisation.
Un code qui a révolutionné le droit de propriété en France.
Le nom officiel du Code noir.
Une grande ordonnance sur le commerce.
Une codification du droit pénal.

 Le « Code Savary » de mars 1673, nommé informellement en l’honneur de Jacques Savary (1622 – 1690) qui fit l’essentiel du travail, s’inscrit dans une série d’ordonnances de rationalisation prises sous Colbert (procédure civile en 1667, procédure criminelle en 1670, Eaux et Forêts en 1669, Marine en 1681). 

#11. Comment nommait-on l’ensemble de ceux qui servaient directement la personne du Roi, comme domestiques ou assistants ?

#12. À partir du XVIe siècle environ, à quel âge la majorité du roi se fixe-t-elle ?

À sa quinzième année.
À sa huitième année.
À sa quatorzième année.
À sa vingtième année.

Le lit de majorité de Louis XIII se fit alors qu’il avait treize ans et cinq jours, celui de Louis XIV treize ans et deux jours, celui de Louis XV treize ans et cinq jours.

#13. Quel titre nobiliaire prestigieux était réservé aux grands nobles, aux grands officiers, membres du Conseil d’État, etc. ? (Ne donnez que le titre)

La marque la plus commune de noblesse était le titre d’« écuyer », dont le prestige s’est toutefois dévalué jusqu’au XVIIIe siècle.

#14. Quel est le corps qui était chargé, au XVIIIe siècle, du développement du réseau routier en France ? Le corps des… (attention aux accents)

L’école des Ponts et Chaussées  fut fondée en 1747, à l’instigation de Daniel-Charles Trudaine (1703 – 1769) et Jean-Rodolphe Perronet (1708 – 1794).

#15. Qu’est-ce qu’un lit de justice ?

Le « lit » (dais) sous lequel le roi se plaçait pour rendre la justice.
Une séance d’un parlement en présence du roi.
Le fait, pour un conseil souverain, de casser une décision d’une juridiction inférieure.
Une lettre du roi, contenant un ordre, remis à un officier, qui devait l’exécuter, et qui portait le plus souvent sur la résolution d’un contentieux important.

Le lit de justice est, sous l’Ancien Régime, une des grandes cérémonies de la monarchie, à côté du sacre, des entrées dans les villes et des funérailles. Elle consiste en une séance solennelle d’un parlement, soit celui de Paris (le plus souvent), soit de province, tenue en présence du roi. Ce dernier y impose l’enregistrement d’un texte de loi qui était contesté par les parlementaires. Il a le dernier mot.

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Réponses

  1. La mort civile concernait ceux qui entraient dans les professions religieuses (afin de limiter les acquisitions de leurs biens par l’Église) et ceux qui étaient condamnés à des peines capitales.
  2. Cette bulle fulminée par le pape Clément XI en septembre 1713 à la demande Louis XIV (r. 1643 – 1715) présentait ce qu’elle considérait comme les thèses jansénistes et les condamnait. Le jansénisme fut un courant du catholicisme, d’inspiration augustinienne, qui fut durement combattu par la monarchie et Rome. La bulle Unigenitus fut combattue pendant tout le XVIIIe siècle en France, par les jansénistes, mais aussi par les évêques gallicans et les courants richéristes.
  3. Le Conseil d’en haut a pris cette dénomination à partir de 1643, parce qu’il se tenait au premier étage des résidences royales (le « conseil des Affaires » sous François Ier). Il prit par la suite le nom de Conseil d’État.
  4. Le mercantilisme ne fut pas à proprement dit une école de pensée, mais sa figure de proue, en France, est bien sûr Colbert (1619 – 1683), ministre de Louis XIV, qui voyait l’économie comme une compétition internationale. Il a poussé le développement de la marine, des manufactures et des compagnies de commerce.
  5. L’alphabétisation a augmenté au cours du XVIIIe siècle, mais ce chiffre cache des disparités : de genre (l’alphabétisation des femmes est bien inférieure) et géographiques (l’alphabétisation est plus forte au nord d’une ligne allant de Saint-Malo à Genève). Cf. Vincent Milliot, Philippe Minard, La France d’Ancien Régime : pouvoir et société
  6. D’autres règles ont découlé de l’indisponibilité : le domaine est inaliénable, le roi est obligé de régner, etc.
  7. Sans que cela soit uniforme pour toutes les charges et dans toutes les provinces, les offices étaient en général héréditaires et vénales, leurs titulaires inamovibles. Les commissaires étaient chargés par le roi de mener une mission temporaire.
  8. Le terme de corporation n’était pas employé dans l’Ancien régime. La plupart des métiers étaient libres, même dans des villes importantes. Cependant, il existait des métiers jurés, érigés branche par branche selon des statuts sur l’ensemble des royaumes, et des métiers réglés (à Lyon, Dijon, Châlons, etc.), sous la garantie et le contrôle de la municipalité et du seigneur (cf. Dictionnaire de l’Ancien Régime). 
  9. Le richérisme a été inspiré par l’œuvre du théologien français Edmond Richer (1559 – 1631), défenseur de la monarchie, de l’autorité des conciles, et de l’Église comme une aristocratie où même les simples prêtres devaient avoir part au gouvernement.
  10.  Le « Code Savary » de mars 1673, nommé informellement en l’honneur de Jacques Savary (1622 – 1690) qui fit l’essentiel du travail, s’inscrit dans une série d’ordonnances de rationalisation prises sous Colbert (procédure civile en 1667, procédure criminelle en 1670, Eaux et Forêts en 1669, Marine en 1681). 
  11. La Maison du Roi fut la cible de nombreuses critiques.
  12. Le lit de majorité de Louis XIII se fit alors qu’il avait treize ans et cinq jours, celui de Louis XIV treize ans et deux jours, celui de Louis XV treize ans et cinq jours.
  13. La marque la plus commune de noblesse était le titre d’« écuyer », dont le prestige s’est toutefois dévalué jusqu’au XVIIIe siècle.
  14. L’école des Ponts et Chaussées  fut fondée en 1747, à l’instigation de Daniel-Charles Trudaine (1703 – 1769) et Jean-Rodolphe Perronet (1708 – 1794).
  15. Le lit de justice est, sous l’Ancien Régime, une des grandes cérémonies de la monarchie, à côté du sacre, des entrées dans les villes et des funérailles. Elle consiste en une séance solennelle d’un parlement, soit celui de Paris (le plus souvent), soit de province, tenue en présence du roi. Ce dernier y impose l’enregistrement d’un texte de loi qui était contesté par les parlementaires. Il a le dernier mot.