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Marie-Antoinette : grand-tante par alliance de Napoléon Ier

Publié le 18/06/2022
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Marie-Antoinette (1755 – 1793), reine de France à partir de 1774, épouse de Louis XVI (règne de 1774 à 1792) est, en forçant un peu le trait, la grand-tante par alliance de Napoléon Ier (1804 – 1815). En effet, Marie-Antoinette est la grand-tante de Marie-Louise d’Autriche (1791 – 1847). Or, Marie-Louise a épousé Napoléon Ier en 1810, et est devenue jusqu’en 1815 impératrice des Français. Le père de Marie-Louise, François Ier d’Autriche (r. 1792 – 1835), est le neveu de Marie-Antoinette. Le père de François Ier, Léopold II (1790 – 1792), est en effet un frère Marie-Antoinette.

Napoléon est donc devenu par alliance, de manière posthume, un petit-neveu par alliance de Marie-Antoinette et de Louis XVI. Au reste, le fils de Napoléon et de Marie-Louise, « Napoléon II », né 20 mars 1811, était lié par le sang à Marie-Antoinette parce qu’il était son arrière-petit-neveu. Napoléon épousait aussi de fait l’arrière-petite-fille de l’avant-dernier duc de Lorraine (François III, ou François Ier d’Autriche, époux de Marie-Thérèse).

Cette alliance matrimoniale avec les Habsbourg place Napoléon dans le sillage des Bourbons et le fait entrer dans le cercle des grandes monarchies princières d’Europe, ce qui altère son image de défenseur de l’héritage révolutionnaire. Par ailleurs, il fait le choix d’accueillir Marie-Louise à Compiègne, où Louis XV (r. 1715 – 1774) avait accueilli l’épouse de son petit-fils, Marie-Antoinette, à son arrivée en France, en mai 1770. Cependant, cet usage des symboles historiques par Napoléon est surtout instrumental. Marie-Louise n’a peut-être pas été son premier choix, du moins avait-il été mis en balance avec une alliance avec la dynastie régnante en Russie, les Romanov, par un mariage avec la grande-duchesse Anna Pavlovna (1795 – 1865), pour intégrer ce pays à une alliance destinée à affaiblir la Grande-Bretagne. En même temps, Napoléon s’allie à une famille qui a laissé un fort souvenir dans nombre de régions qui sont désormais sous son administration : les Pays-Bas autrichiens (Bruxelles avait été l’une des villes de résidence habsbourgeoise), la Toscane, et en Rhénanie où certains États du Saint Empire lui avaient été favorables.