Nous sommes au XVIe siĂšcle. Câest lâĂąge dâor des sultans ottomans. La progression de leur puissant empire semble irrĂ©sistible. Au mĂȘme moment, un autre Empire, encore plus riche et raffinĂ©, Ă©merge Ă lâautre extrĂ©mitĂ© du monde musulman, en Inde. Ce sont les Moghols !
Le Taj Mahal, plus beau chef dâĆuvre de lâart indo-musulman, illustre toute la splendeur de la dynastie moghole. Elle prĂ©side aux destinĂ©es de la majeure partie de lâInde de 1526 Ă 1707, avant de connaĂźtre une longue agonie jusquâen 1857. Ă cette date, la Grande-Bretagne renverse le dernier des Moghols.
Les Anglais achĂšvent un mourant. CâĂ©tait pourtant une des plus grandes dynasties de lâhistoire mondiale, arrivĂ©e dâAsie centrale vers lâInde plus de trois siĂšcles auparavant.
Les Moghols, héritiers de Tamerlan

LâEmpire moghol est le fruit de temps troublĂ©s. Ă la fin du XIVe siĂšcle, Tamerlan (rĂšgne de 1370 Ă 1405), un chef turco-mongol, ravage la majeure partie de lâOrient par ses conquĂȘtes dĂ©vastatrices. Reprenant le flambeau de Gengis Khan, le conquĂ©rant passe plusieurs dĂ©cennies Ă affronter ses ennemis en Asie centrale, en Iran, en MĂ©sopotamie, au Levant, en Anatolie (oĂč il bat les Ottomans Ă Ankara en 1402) et en Inde du nord. Il fonde la dynastie des Timourides.
Son empire, fragile et mal administrĂ©, ne survit pas au rĂšgne de son fils Shahrokh (mort en 1447). Plusieurs fĂ©dĂ©rations tribales turques se disputent alors le pouvoir Ă la suite des Timourides. Elles ne rĂ©sistent toutefois pas Ă lâexpansion vers lâest de lâEmpire ottoman sous le rĂšgne du sultan Bayezid II (r. 1481 â 1512), ni Ă lâĂ©mergence des Perses safavides, dirigĂ©s par Shah IsmaĂ«l, au dĂ©but du XVIe siĂšcle.

En Asie centrale, des guerres Ă©clatent entre diverses branches de la famille de Tamerlan. Babur, lâambitieux souverain de Ferghana, souhaite restaurer lâempire de son ancĂȘtre et se lance ainsi Ă la conquĂȘte de son ancienne capitale, Samarkand. Il rĂ©ussit Ă lâoccuper briĂšvement en 1497 mais, aprĂšs divers revers de fortune, il finit par perdre son royaume en 1501.
Babur ne se laisse pas dĂ©monter et part vers le sud. En 1504, il prend Kaboul dont il fait sa base. Mais ses tentatives pour reconstituer un empire en Asie centrale buttent sur lâavance des Ouzbeks, malgrĂ© des succĂšs ponctuels. Contraint de renoncer Ă lâAsie centrale, Babur se tourne vers lâInde.
Babur, conquĂ©rant moghol de lâInde

Le conquĂ©rant turc prend la tĂȘte dâune armĂ©e peu nombreuse, mais mobile !
Au dĂ©but des annĂ©es 1520, il attaque lâInde avec audace ! La chance sourit aux audacieux, comme dirait lâautre. Babur veut aussi jouer sur lâimpopularitĂ© du sultan de Delhi, Ibrahim Lodi. En 1526, les armĂ©es de Babur se rendent maĂźtresse du nord de lâInde aprĂšs avoir Ă©crasĂ© 100 000 ennemis Ă la bataille de Panipat. LâannĂ©e suivante, ce conquĂ©rant dĂ©fait le Rajput Rana Sangha Ă Khanwa, malgrĂ© la nette supĂ©rioritĂ© numĂ©rique des troupes de ce dernier. GrĂące Ă son incroyable audace et sa dĂ©termination, Babur est devenu le nouvel empereur de lâ« Hindoustan », câest-Ă -dire lâInde du nord.
Mais il nâa pas le temps de gouverner le pays, puisquâil meurt en 1531. Une lĂ©gende dit quâil aurait priĂ© Dieu de prendre sa vie pour sauver celle de son fils, Humayun, gravement malade.
Babur, un amoureux des arts

Loin de nâĂȘtre quâun guerrier brutal, Babur sâest Ă©galement distinguĂ© par son amour des arts etâŠde la boisson. Ce vice, il le transmettra dâailleurs Ă plusieurs de ses descendants !
MalgrĂ© son admiration pour la culture persane, il est restĂ© toute sa vie fidĂšle Ă son hĂ©ritage turco-mongol. Il choisit par exemple dâĂ©crire son Ă©popĂ©e autobiographique, le Baburnameh, en turc chaghatai. Nostalgique de ses terres dâAsie centrale, il trouve que lâInde est un « pays manquant de charme. »
Le rĂšgne de Humayun : les Moghols en eaux troubles

Humayun (r. 1531 â 1540) a participĂ© activement aux conquĂȘtes de son pĂšre. Mais, une fois au pouvoir, il ne fait pas preuve du mĂȘme caractĂšre que son pĂšre. CultivĂ© et fin lettrĂ©, le nouvel empereur moghol manque de dynamisme. Son penchant marquĂ© pour lâopium nâarrange pas les choses. Rapidement, il perd ses territoires au nord devant lâavancĂ©e du chef pachtoune Sher Khan. Ce dernier force Humayun Ă se replier sur Kaboul, avant de fuir vers la Perse safavide. Ce sĂ©jour Ă la brillante cour de Shah Tahmasp renforce considĂ©rablement la dilection des Moghols pour la culture persane.
Pour lâheure, leur fortune semble avoir tournĂ©. Heureusement, le fragile Ătat de Sher Khan se dĂ©sintĂšgre rapidement aprĂšs sa mort. Humayun peut alors entamer la reconquĂȘte de lâInde grĂące Ă la direction efficace de son gĂ©nĂ©ral Bairam Khan. Humayun meurt en 1556, laissant Ă son hĂ©ritier le soin de reconquĂ©rir le reste des territoires.

Câest Ă son fils Akbar (ce qui signifie en arabe « le grand ») quâil revient dĂ©sormais de reconstituer le grand empire de Babur. AprĂšs la mort de son pĂšre, Akbar reprend Agra et entre triomphalement dans Delhi. En 1559, câest au tour de la puissante forteresse de Gwalior de tomber sous ses coups.

Le rĂšgne dâAkbar, le grand Moghol

Le nouvel empereur ne se contente pas de restaurer le domaine moghol.
Il lâagrandit.
Akbar, un grand conquérant moghol

Le rĂšgne dâAkbar (1556-1605) est en effet marquĂ© par de grandes guerres dâexpansion dans toutes les directions.
- Ă lâouest, il repousse ses ennemis afghans au-delĂ de Kaboul et Kandahar.
- Ă lâest, il annexe la riche province du Bengale en 1575.
- Au sud, Akbar sâempare du Gujarat et progresse vers le plateau central du Deccan. Mais il se heurte lĂ Ă partir de 1590 Ă la rĂ©sistance de sultans locaux Ă©nergiques.
Akbar, grand administrateur et mécÚne

Akbar ne se contente pas de conquĂ©rir des territoires. Le souverain moghol créé Ă©galement un systĂšme administratif efficace qui sâappuie en large partie sur des forces locales. Il se rapproche ainsi des Rajputs, lâĂ©lite militaire de lâInde septentrionale. Akbar est Ă©galement lâun des plus grands mĂ©cĂšnes de son temps. Ne sachant pas lire (probablement du fait dâune dyslexie), il entretient cependant de nombreux poĂštes de langue persane Ă sa cour, organise de somptueuses cĂ©rĂ©monies et fait bĂątir des monuments grandioses.
Une des ses plus belles construction est la ville de Fatehpur Sikri qui lui sert de capitale durant quelques annĂ©es. Ses autres capitales, Agra, Delhi et Lahore, deviennent des centres culturels de premiĂšre importance, admirĂ©s dans lâensemble du monde musulman.
Un Moghol tolérant

Lâessor de lâInde moghole dâAkbar est favorisĂ© par la grande tolĂ©rance religieuse du souverain. Lâempereur moghol nâhĂ©site pas Ă se marier Ă des femmes hindoues, ni Ă participer Ă des cĂ©rĂ©monies traditionnelles indiennes ou encore Ă accueillir des missionnaires chrĂ©tiens dans son palais. Il fonde mĂȘme sa propre religion, le DĂźn-e-Ilahi, quâil devra toutefois rapidement abandonner sous la pression des musulmans orthodoxes. Akbar manifeste Ă©galement une dĂ©votion toute particuliĂšre au saint soufi Salim Chishti qui lui a prĂ©dit la naissance de ses enfants.
La fin du rĂšgne du grand empereur est obscurcie par un conflit larvĂ© avec son fils aĂźnĂ©, Selim. Cet enfant adorĂ© de son pĂšre, au fur et Ă mesure quâil grandit, se montre en effet de plus en plus impatient de monter sur le TrĂŽne du Paon, dâautant quâil doit faire face Ă la compĂ©tition de son frĂšre Mourad. De 1601 Ă 1604, il prend ouvertement les armes avant de se soumettre Ă nouveau Ă son pĂšre. Dernier fils survivant du souverain, il accĂšde finalement Ă la dignitĂ© suprĂȘme en 1605.
Le rĂȘve de Jahangir
Devenu empereur, Selim prend le nom de Jahangir (r. 1605 â 1672), âle possesseur du mondeâ en persan. DĂšs sa montĂ©e sur le trĂŽne, Jahangir doit dĂ©faire une rĂ©bellion menĂ©e par son fils Khrosrow. Celui-ci, vaincu, est emprisonnĂ© en 1606. La suite du rĂšgne de Jahangir se rĂ©vĂšlera beaucoup plus pacifique, malgrĂ© quelques campagnes militaires dans le Deccan et le Mewar.
Jahangir ou la splendeur de la culture moghole

Le pouvoir de Jahangir sâappuie sur les richesses de lâInde du nord et lâefficace systĂšme administratif Ă©tabli par son pĂšre. Le Moghol a une grande ambition : faire briller de mille feux son empire en faisant resplendir ses arts et sa culture ! Le nouveau souverain, en effet, a un goĂ»t prononcĂ© pour les arts. Il sâintĂ©resse Ă©galement aux sciences, Ă la thĂ©ologie et Ă toutes les autres formes de savoirs. Câest sous son rĂšgne que la peinture moghole atteint son apogĂ©e. Jahangir a aussi un goĂ»t prononcĂ© pour les arts dĂ©coratifs, y compris europĂ©ens. Cet « empereur-artiste » fait ainsi construire les superbes jardins de Shalimar au Cachemire, rĂ©gion dont il apprĂ©cie les paysages montagneux et le climat agrĂ©able. Contrairement Ă de nombreux empereurs moghols, le monarque manifeste en revanche peu dâintĂ©rĂȘt pour lâarchitecture monumentale.
Jahangir, un empereur hédoniste

LâhĂ©donisme affichĂ© du souverain a plusieurs fois suscitĂ© le scandale. Il est rapidement affectĂ© par son addiction Ă lâalcool, un mal qui avait dĂ©jĂ emportĂ© son frĂšre Mourad. Cette dĂ©pendance le rend de moins en moins apte Ă gouverner son territoire. La relation de Jahangir avec sa femme Nour Jahan (« lumiĂšre du monde »), une musulmane sunnite trĂšs orthodoxe, a fortement marquĂ© ses contemporains. Dâune grande beautĂ©, cette Persane fait Ă©galement montre dâun grand sens politique. Elle parvient Ă dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts de ses proches et Ă accroĂźtre son influence auprĂšs de son mari, de plus en plus affaibli par son ivrognerie. Lorsque Jahangir meurt en 1627, Nour Jahan joue un rĂŽle clĂ© dans la guerre de succession qui Ă©clate alors entre ses fils.
Shah Jahan lâautoritaire

AprĂšs le dĂ©cĂšs de Jahangir, les princes Khurram et Sharyar sâaffrontent sans merci. Nour Jahan dĂ©cide dâappuyer le second : elle le juge manipulable. Mais câest bien Khurram qui lâemporte.
Khurram prend le nom de Shah Jahan. Le premier acte de son long rĂšgne de trente ans (1628-1658) est dâexiler sa belle-mĂšre fĂ©lonne.
Shah Jahan, un Moghol autoritaire
Le nouveau souverain est jaloux de son pouvoir. Câest un dirigeant autoritaire qui sâappliquera Ă perfectionner la machine bureaucratique mise en place par ses prĂ©dĂ©cesseurs. Ainsi, lâannexion des territoires rajputs de Baglana, Mewar et Bundelkhand tĂ©moignent de sa politique centralisatrice. Shah Jahan met en outre fin Ă la traditionnelle politique de tolĂ©rance des Moghols. Sa politique envers les non-musulmans se durcit. Enfin, plus belliqueux que son pĂšre, Shah Jahan reprend, avec un succĂšs trĂšs relatif, la politique dâexpansion traditionnelle des Moghols dans la rĂ©gion du Deccan au Sud. MĂ©fiant Ă lâĂ©gard des EuropĂ©ens, il chasse les Portugais du port de Hugli quâils occupaient depuis 1579.
Shah Jahan et lâapogĂ©e de lâarchitecture moghole

Shah Jahan demeure avant tout le souverain de lâapogĂ©e de lâarchitecture moghole. BĂątisseur passionnĂ©, lâempereur embellit considĂ©rablement les capitales mogholes dâAgra, Delhi et Lahore. Dans cette derniĂšre ville, aujourdâhui situĂ©e au Pakistan, il construit dâautres jardins de Shalimar, du mĂȘme nom que ceux de Jahangir au Cachemire. Il ajoute de nouveaux monuments au fort de Lahore bĂąti par son grand-pĂšre Akbar. Ă Delhi, Shah Jahan fait construire le Fort Rouge qui lui sert de rĂ©sidence Ă partir de 1648.
La plus belle rĂ©alisation de Shah Jahan est incontestablement le Taj Mahal, situĂ© prĂšs dâAgra. Il sâagit dâun mausolĂ©e bĂąti pour sa quatriĂšme femme, Mumtaz Mahal, morte en 1631. Inconsolable de la perte de son Ă©pouse favorite, lâempereur dĂ©cide de lui consacrer le plus beau des monuments de son empire, dont la construction durera vingt-deux ans. ClassĂ© au patrimoine mondial de lâUNESCO en 1983, le Taj Mahal accueille aujourdâhui plusieurs millions de touristes chaque annĂ©e.
Aurangzeb, dernier grand Moghol
Le rĂšgne de Shah Jahan avait Ă©tĂ© marquĂ© par lâautoritarisme croissant du pouvoir impĂ©rial.
Cette Ă©volution est encore plus nette Ă partir de 1658. Ă cette date, Aurangzeb renverse son pĂšre et vainc dĂ©finitivement ses frĂšres pour devenir le sixiĂšme empereur de la dynastie moghole. Il restera quarante-neuf ans au pouvoir jusquâĂ sa mort, en 1707, Ă prĂšs de quatre-vingt-dix ans.
Aurangzeb, la guerre plutĂŽt que la culture

Personnage austĂšre, musulman strict, Aurangzeb ne manifeste pas le mĂȘme intĂ©rĂȘt pour lâart que ses prĂ©dĂ©cesseurs. Son mode de vie, ascĂ©tique, entraĂźne le dĂ©clin de la cour impĂ©riale. La guerre lâintĂ©resse plus que la culture et il passe sa vie Ă Ă©tendre, souvent pĂ©niblement, ses territoires.
Vers 1700, lâEmpire moghol atteint son apogĂ©e territoriale, comprenant alors presque toute lâInde et le Pakistan actuels ainsi que des territoires en Afghanistan. Ce succĂšs apparent est obtenu au prix de dĂ©cennies de guerre contre les Marathes, dirigĂ©s par le redoutable Shivaji. Au cours de ce conflit, lâimmense armĂ©e impĂ©riale doit faire face Ă une guĂ©rilla dĂ©moralisante tandis que la trĂ©sorerie impĂ©riale se vide progressivement.
Ă partir de 1705, les Moghols doivent reculer en Inde mĂ©ridionale, mĂȘme sâils conservent le Deccan.
De nombreuses rébellions contre un Moghol intolérant
Les coĂ»teuses campagnes au sud de la pĂ©ninsule indienne nourrissent Ă©galement le mĂ©contentement dâautres provinces. Aurangzeb doit donc faire face Ă de nombreuses rĂ©bellions : celle des Jats en 1669 puis celles des Satnamis (1672), des Sikhs (Ă partir des annĂ©es 1670) ou des Pachtouns (Ă partir de 1672).
Ces rĂ©voltes sont en partie provoquĂ©es par la politique religieuse dâAurangzeb. Bien plus orthodoxe que ses prĂ©dĂ©cesseurs, Shah Jahan compris, Aurangzeb multiplie les vexations Ă lâĂ©gard des non-musulmans, en procĂ©dant notamment Ă la destruction dâimportants temples hindous. En mĂȘme temps, le droit en vigueur dans lâEmpire moghol subit une influence islamique croissante.
Ă sa dĂ©charge, lâempereur nâa pas procĂ©dĂ© Ă des conversions forcĂ©es de populations, pas plus quâil nâa exclu les fonctionnaires non-musulmans de son administration.
Quelques rares réalisations culturelles

Si le dĂ©clin culturel de lâInde est incontestable sous le rĂšgne dâAurangzeb, celui-ci nâen a pas moins construit quelques rares beaux monuments. Le plus imposant de tous est la mosquĂ©e Badshahi de Lahore, un joyau de lâarchitecture indo-musulmane. Ă lâinverse, le mausolĂ©e dĂ©diĂ© Ă sa premiĂšre Ă©pouse, Dilras Banu prĂ©sente un aspect Ă©trange du fait de ses proportions maladroites.
Aurangzeb reste aujourdâhui encore un personnage controversĂ©. Ce nâĂ©tait pas, de prime abord, un souverain dĂ©nuĂ© de qualitĂ©s : dynamique, efficace Ă lâarmĂ©e, brave, son austĂ©ritĂ© contrastait avec lâindolence de Jahangir ou la faiblesse de Humayun.
Mais, en rompant avec la politique prudente et tolĂ©rante de ses prĂ©dĂ©cesseurs, il a fragilisĂ© lâempire. De nombreux segments de la sociĂ©tĂ© indienne se satisfaisaient de moins en moins du pouvoir moghol et lâempire sâest appauvri, culturellement et financiĂšrement.
La fin des Moghols

Aurangzeb Ă©tait le dernier des grands empereurs moghols. Ses faibles successeurs ne parviendront pas Ă maintenir lâunitĂ© de lâEmpire. Au XVIIIe siĂšcle, cet ensemble de territoires disparates patiemment assemblĂ© par ces souverains dâorigine Ă©trangĂšre sâeffondre trĂšs rapidement. Il laisse place Ă la confusion. FragmentĂ©e, en proie Ă de violents conflits internes, lâInde nâa alors plus les moyens de rĂ©sister Ă la poussĂ©e coloniale britannique. La Compagnie des Indes orientales tire en effet parti du chaos qui rĂšgne dans la pĂ©ninsule pour y avancer ses pions et, petit Ă petit, la conquĂ©rir.
LâĂąge dâor des Moghols reprĂ©sente lâapogĂ©e de la civilisation islamique en Inde. Ce sommet, elle nâa pu lâatteindre que par lâabsorption dâinfluences locales et Ă©trangĂšres. Câest le miracle de la tolĂ©rance du pouvoir impĂ©rial.
Aujourdâhui, dans une Inde dominĂ©e par lâHindouisme, lâhĂ©ritage des Moghols porte toujours Ă controverse. Si lâempereur Akbar, considĂ©rĂ© comme un souverain tolĂ©rant et Ă©clairĂ©, est profondĂ©ment respectĂ©, ce nâest pas le cas pour tous les empereurs. Lâhistoriographie nationale indienne dĂ©nigre Aurangzeb et cĂ©lĂšbre mĂȘme son principal ennemi Shivaji. Ă lâinverse, au Pakistan musulman, cet hĂ©ritage est valorisĂ© et considĂ©rĂ© comme lâun des piliers dâune identitĂ© nationale par ailleurs trĂšs fragile.
Plus enrichissant que les reportages vus Ă la tĂ©lĂ©, mais je me demandais quâelle Ă©tait la diffĂ©rence entre tous les enturbanĂ©s (Sikhs et Moghols) plus le lien avec Alexandre le Grand ? De plus oĂč Ă©tait le Pays des milles nuits (Inde ou Asie Centrale). Pour un nĂ©ophite, beaucoup dâhistoires surgissent mais on ne voit pas le lienâŠ..
clair synthétique les moghols en peu de mots
RĂ©sumĂ© intĂ©ressant. Un petit anachronisme cependant : le trĂŽne du paon nâexistait pas encore Ă lâĂ©poque dâAkbar ?
Merci, câest Ă©clairant pour quelquâun de novice comme moi
TRĂS INTĂRESSANTâŠ..INSTRUCTIFâŠ.PASSIONNANT
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Merci đ