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Tranquille comme Baptiste : définition & origine

Publié le 17/02/2021
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Tranquille comme Baptiste signifie : être serein, être calme, être d’une grande tranquillité. Le succès de cette expression pourrait reposer sur sa musicalité, produite par l’allitération en « t » et l’assonance en « i ».

L’origine de « tranquille comme Baptiste »

tranquille comme baptiste origine expression
Le Jeune Saint Jean-Baptiste, Piero di Cosimo, vers 1480 | Wikimedia Commons

L’emploi du prénom « Baptiste » viendrait du fait qu’il était donné à des personnages récurrents du théâtre, souffre-douleurs niais et passifs. Une autre hypothèse, présentée par le TLF, voit en « Baptiste » le mime Jean-Gaspard / Jean-Baptiste Deburau (1796 – 1846). Cette hypothèse est cependant fragile, car les occurrences les plus anciennes de l’expression sur Gallica remontent à la première moitié du XIXe siècle, moment peut-être trop précoce pour que la célébrité naissante de l’artiste ait pu se fixer sur une expression.

« Tiens-toi tranquille, mon vieux grognard, lui dit l’aubergiste, et cache-toi dans ce cabinet. » V’la M. Tillard qui arrive tranquille comme Baptiste, sans se douter de rien.

Auguste Imbert, Voyage autour du Pont-Neuf, 1825

Quant à Charles IV, il disparut de la scène politique ; et après avoir résidé à Fontainebleau, à Compiègne, à Marseille, il finit par s’installer à Rome, où il vécut comme un bon propriétaire, sans s’inquiéter des affaires publiques, et tranquille comme Baptiste.

Paul-Émile Debraux, Biographie des souverains du XIXe siècle, par deux rois de la fève, 1826

Faut-il voir alors dans la tranquillité de Baptiste celle du prophète Jean le Baptiste ?

À LIRE ICI : 300 expressions de la langue française expliquées

Un exemple chez Zola (L’Assommoir, 1876) :

Coupeau, après avoir roulé les boulevards extérieurs et regardé sous le nez tous les torchons qui passaient, fumait de nouveau sa pipe, tranquille comme Baptiste ; seulement, quand il était à table, il se levait parfois, les bras en l’air, un couteau au poing, en criant qu’il était déshonoré ; et il se rasseyait pour finir sa soupe.

À lire

Sylvie Claval, Claude Duneton, Le Bouquet des expressions imagées