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Les 10 merveilles de la Russie à visiter dans sa vie

Publié le 15/08/2018 (m.à.j* le 22/03/2022)
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La Russie n’abrite pas que le trou le plus profond du monde. Sortie de longues années de fermeture sous le communisme, elle n’a pas encore acquis le statut de « pays touristique » aux yeux des amoureux du voyage. Pourtant, sa civilisation millénaire et son immense étendue regorgent de trésors qui méritent une visite. 

Cet articles vous présente 10 sites à visiter en Russie, 10 merveilles de la Russie contemporaine à visiter absolument !

Приятного путешествия!

Les 10 merveilles de la Russie à visiter dans sa vie


 

1. Saint-Pétersbourg

Saint-Pétersbourg est, avec ses 5,2 millions d’habitants, la deuxième ville de Russie. Mais elle est sans doute la première dans le cœur de ceux qui la visite grâce à son patrimoine exceptionnel.

À elle seule, la ville justifie un départ pour la Russie.

 

La fondation de la ville 

La ville est une création ex nihilo, un projet urbanistique qui sort de l’esprit d’un seul homme : le tsar Pierre le Grand (1692 – 1725).

Saint-Pétersbourg est fondée en 1703 comme future capitale par le tsar pour être une « fenêtre sur l’Europe». En effet, le tsar, qui a voyagé à l’Ouest dans sa jeunesse, souhaite arrimer son pays à la civilisation européenne. Le nom « Saint-Pétersbourg », d’origine allemande (il signifie « ville de Saint Pierre »), témoigne de cette orientation.

Le tsar fait donc bâtir sa future capitale à l’embouchure de la Neva, sur la mer Baltique, en face des possessions du rival suédois, qui en contrôle presque toutes les côtes. La bataille de Poltava en 1709 débarrasse le tsar de ce concurrent et lui laisse les mains libres pour poursuivre son projet.

De Russie, Pierre le Grand fait venir des dizaines de milliers d’hommes pour mener son chantier titanesque : il faut faire sortir une cité de basses terres marécageuses, menacées par les inondations.

Saint-Pétersbourg est un acte contre nature, issu d’un désir ­impérieux de voir triompher la volonté sur les éléments.

Magali Cartigny

Cette situation géographique fera que la ville, riche de 400 ponts, sera irriguée par de nombreux canaux, ce qui lui vaudra son surnom (partagé avec Bruges) de « Venise du Nord». C’est aujourd’hui, d’ailleurs, l’un des principaux ports de Russie.

 

Saint-Pétersbourg : une ville italienne en Russie

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La grande cascade du Peterhof | Wikimedia Commons

D’Europe, le tsar fait venir des architectes. Saint-Pétersbourg est bâtie comme une ville européenne : c’est une cité italienne dans une océan russe.

Le style baroque domine d’abord. 

Premier grand achèvement, la forteresse Pierre-et-Paul, dans laquelle on trouve la monnaie nationale, la crypte grand-ducale et surtout, la cathédrale Pierre-et-Paul, nécropole de tous les tsars, dont la flèche s’élève à 123 mètres au-dessus du sol.

En 1712, Saint-Pétersbourg devient capitale. Il faut donc à Pierre le Grand un palais. Inspiré par le plus grand roi de l’époque, Louis XIV, il demande au grand architecte italien Rastrelli, ainsi qu’à Jean-Baptiste Alexandre Le Blond, un palais qui dépasse Versailles en magnificence.

Ce sera le Peterhof, visite quasi-obligatoire pour tous ceux qui se rend à Saint-Pétersbourg : inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1990, ce complexe contient cinq palais, d’immenses jardins et un canal qui le relie à la mer baltique. Malheureusement, le bâtiment originel, achevé après la mort de Pierre le Grand, a beaucoup souffert pendant la Seconde Guerre mondiale.

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Le palais d’Hiver côté Neva | Wikimedia Commons

La marque baroque Rastrelli sur Saint-Pétersbourg ne s’arrête pas au Peterhof. La ville lui doit ainsi le superbe palais d’Hiver, témoin de la révolution de 1917, qui accueille aujourd’hui l’un des plus grands musées du monde, le musée de l’Ermitage. Ajoutons à cette liste le pont Panteleïmon, le lumineux palais Vorontsov, le palais Stroganov et enfin, chef-d’oeuvre de l’art baroque, le couvent Smolny, devenu cathédrale de la Résurrection.

Sur l’initiative de Pierre le Grand, on dégage en outre la célèbre perspective Nevski, avenue enracinée dans la littérature russe. C’est la principale artère de Saint-Pétersbourg, où toutes les boutiques de luxe et lieux de prestiges s’affichent.

 

Le Saint-Pétersbourg : capitale impériale éclectique 

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La cathédrale Notre-Dame-de-Kazan | Wikimedia Commons

Catherine II (1762 – 1796) rend hommage à Pierre le Grand en faisant bâtir une statue monumentale en son honneur, le Cavalier de Bronze, sur la place du Sénat. Son avènement annonce cependant l’adoption d’un style aux façades plus sobres, inspirées par les frontons et colonnades grecques, mais aux dimensions tout aussi démesurées : c’est l‘architecture néoclassique.

Le palais de Marbre (palais Constantin), destiné à un favori l’impératrice, le comte Orlov, en est un des premiers exemples. Son style épuré, qui tranche avec l’exubérance baroque, est pensé par Antonio Rinaldi.

On peut citer aussi le palais Ioussoupov, réalisé par le rival de Rinaldi, le Français Jean-Baptiste Vallin de La Mothe. Il est resté dans l’histoire pour avoir été le théâtre de l’assassinat de Raspoutine.

L’italien Giacomo Quarenghi, inspiré par le style palladien, est un des principaux maître d’œuvre du style néoclassique à Saint-Pétersbourg. On lui doit le manège de Saint-Pétersbourg, la façade jaune de l’Institut Smolny (qui a accueilli des personnages comme Lénine ou Vladimir Poutine) ou le palais Alexandre, dernière résidence du dernier des tsars, Nicolas II (1894 – 1917).

Enfin, on oubliera ni l’imposante cathédrale Notre-Dame-de-Kazan qui embrasse le visiteur, telle Saint-Pierre de Rome, de ses 96 colonnes, ni le palais Marie, siège du Conseil d’État sous l’Empire, ni l’Amirauté et sa façade longue de 400 mètres.

En réalité, l’architecture russe du XIXe est éclectique : elle mêle époques et styles.

La place du Palais et le palais de l’état-major

Carlo Rossi est le dernier italien à marquer Saint-Pétersbourg de son empreinte. Rattaché au style néoclassique et Empire, il planifie la construction du palais Elaguine, du palais Michel, du théâtre Alexandra, de la bibliothèque nationale russe et conçoit le colossal palais de l’état-major, etc.

 

Des trésors indénombrables

Le milieu et la fin du XIXe siècle ne sont pas en reste, avec la création du palais du grand-duc Michel, du théâtre Mariinsky, du musée Russe, de la cathédrale Saint-Isaac (inspirée de Saint-Paul de Londres), ou la plus traditionnelle cathédrale du Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé, bâtie dans un style néo-médiéval avec ses clochers en forme de bulbes.

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cathédrale du Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé

Il est impossible de citer l’intégralité de l’immense patrimoine de Saint-Pétersbourg, qui s’étend dans les villes alentours. Cet héritage grandiose lui a valu de voir ses ensembles monumentaux être inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1990.

La question de la préservation de Saint-Pétersbourg est importante quand on connaît les remous de l’histoire. Celle qui s’est nommée Pétrograd de 1914 à 1924, puis Léningrad sous le communisme (l’oblast, c’est-à-dire la région dans laquelle se trouve la ville, porte toujours le nom de Léningrad), a failli être détruite après avoir été assiégée pendant 872 jours par la Wehrmacht (1 million de morts). 

 

2. Moscou

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La cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux, symbole de Moscou et de la Russie | Photo de Nikolay Vorobyev

Moscou est un mastodonte, une ville mondiale de près de 12 millions d’habitants qui concentre une partie importante des richesses du plus grand État du monde (en superficie). La chute de l’URSS en 1991 n’a pas remis en cause son statut de capitale, récupéré des mains de Saint-Pétersbourg après la Révolution d’Octobre 1917.

Si Moscou n’a pas la réputation de sa rivale sur la Baltique, elle possède néanmoins d’un patrimoine culturel magistral. C’est bien normal : même si son aura a été éclipsée pendant deux siècles par Saint-Pétersbourg, Moscou est depuis 800 ans au centre de l’histoire de la Russie.

 

Le Kremlin de Moscou

Ce centre est incarné par le Kremlin, situé entra le place Rouge et la Moskova. La Russie dispose de nombreux kremlins, ces cités fortifiées traditionnelles rassemblant des bâtiments religieux, civils et politiques. Celui de Moscou dépasse en célébrité les autres.

Le Kremlin est le cœur du pouvoir en Russie : c’était autrefois la résidence officielle des tsars, puis des dirigeants de l’URSS et, aujourd’hui, du président de la Fédération de Russie. D’ailleurs, par métonymie, on désigne par « Kremlin » le pouvoir dirigeant de Russie, comme on pourrait parler de la Maison blanche aux États-Unis, ou de l’Élysée en France.

Bref, le Kremlin est une des plus vieilles fortification en activité au monde. Saint-Pétersbourg, elle, n’en a pas.

Bien heureusement, il est possible de visiter le Kremlin de Moscou. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, il regorge de nombreux bijoux à l’intérieur de ses imposants remparts et de ses tours de garde.

Autour de la place des cathédrales, on trouve en effet, pour citer les bâtiments les plus notables :

  • la cathédrale de l’Archange-Saint-Michel, construite au début de XVIe siècle par l’italien Alosius le Jeune. C’est la nécropole des tsars jusqu’à Pierre le Grand ;
  • la cathédrale de la Dormition, construite au début du XVe siècle par un architecte italien, Aristotile Fioravanti ;
  • la cathédrale de l’Annonciation ;
  • le clocher d’Ivan-le-Grand, qui trône sur Moscou du haut de ses 82 mètres ;
  • le palais des Térems ou du Belvédère, résidence officielle du président de la République et donc inaccessible au public ;
  • le palais à Facettes, construit par des Marco Ruffo et Pietro Antonio Solari à la fin du XVe siècle.

Ces édifices, inspirés par le Renaissance italienne et construits pour certaines par des Italiens, montrent que la Russie était ouverte à l’influence européenne (au moins architecturale) bien avant les débuts des travaux de Saint-Pétersbourg.

On trouve aussi au Kremlin des bâtiments construits selon des style plus tardifs, comme le grand palais du Kremlin et le palais des Armures de Constantin Theon, le palais du Sénat de style néoclassique ou le palais d’État, datant de l’époque soviétique.

 

La place Rouge

La place Rouge, jamais vide, borde le Kremlin. C’est là qu’étaient organisés les grands défilés soviétiques et que sont toujours organisés les défilés du 9 mai, commémorant la victoire de l’URSS sur le Troisième Reich. En plus de remparts du Kremlin, on y trouve :

  • l’imposant Goum (le « magasin principal universel »), centre commercial ouvert au XIXe siècle et en activité même sous l’URSS ;
  • le mausolée de Lénine, où l’on peut voir le corps embaumé du fondateur de l’URSS ;
  • le musée historique d’État, construit dans un style baroque et pourvu de riches collections sur l’histoire de la Russie ;
  • la sublime cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux, de l’architecte Postnik Yakolev, dont les clochers colorés en forme de bulbes incarnent la Russie aux yeux de nombre de touristes. Construite au XVIe siècle en souvenir de la prise de Kazan par Ivan le Terrible, elle allie le style médiéval russe à des influences Renaissance.

 

Moscou : bien plus que le Kremlin et la place Rouge

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La station Komsomolskaya-Koltsevaya | Wikimedia Commons

Moscou ne se résume par au Kremlin et à la place Rouge. La capitale n’a pas l’Ermitage, mais elle peut s’enorgueillir des très riches collections de peinture de la galerie Tretiakov et du musée Pouchkine. Elle n’a pas les canaux, mais l’animation de ses rues piétonnes comme la touristique rue Arbat, le « Montmartre moscovite ». Elle n’a pas tous les palais baroques et éclectiques de sa rivale, mais un immense palais néogothique datant de Catherine II : le palais de Tsarisyno.

On trouve en outre un autre symbole qui incarne la Russie aux yeux du monde : le fameux théâtre Bolchoï, dont le ballet est l’un des plus prestigieux au monde.

Si elle n’a pas la beauté chamarrée de Saint-Basile, la cathédrale du Christ-Sauveur, que l’on doit à Constantin Thon, émeut néanmoins le visiteur par le puissant contraste créé entre sa façade blanche et ses bulbes dorée. Détruite en 1931 par Staline, elle a été reconstruite à l’identique à la fin des années 1990, comme un symbole de la renaissance russe. La cathédrale est aujourd’hui le siège de l’Église orthodoxe russe.

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La cathédrale du Christ-Sauveur | Wikimedia Commons

Le métro, héritage soviétique, est un trésor architectural inattendu de la ville : certaines stations sont de véritables palais  à l’architecture travaillée. Au reste, le métro de Moscou a été construit à de très grandes profondeurs comme abri anti-atomique.

Autre héritage de l’URSS qui, lui, ne fait (peut-être) pas venir de visiteurs : l’architecture stalinienne, dont théâtre académique central de l’Armée russe et l’université d’État de Moscou sont des exemples éminents.

 

3. « L’anneau d’or » de Russie

La Russie ne se limite pas à ses deux plus célèbres cités.

Au nord-est de Moscou, au sud de la Volga, se trouve une région stratégique aux terres très fertiles (tchernoziom) qui ont attiré une population importante dès le Moyen-Âge. Un ensemble de cités princières au patrimoine culturel remarquable s’y est développé.

Les 8 principales d’entre elles ont été regroupées dans un « anneau d’or », appellation inventée par Yuri Bychkov dans les années 1960. Mais elles sont réalités plus nombreuses.

Les villes de l’anneau d’or sont des musées à ciel ouvert. Leur visite est incontournable. En voici 7 exemples : 

 

Iaroslavl

Située sur la Volga, Iaroslav est une ville importante de près 600 000 habitants. Elle compte de nombreux édifices religieux du XVIIe siècle qui en justifient la visite :

  • l’église du Prophète Élie, ses bulbes verts et ses superbes fresques ;
  • le monastère de Tolga qui est aussi un couvent de femmes : il impressionne par ses remparts ;
  • le monastère de la Transfiguration du Sauveur ;
  • l’église Saint-Jean-Chrysostome ;
  • l’église Saint-Jean-Baptiste de Iaroslavl ;
  • l’église de l’Épiphanie ;
  • l’église de l’archange Mikhaïl ;
  • l’église de l’Ascension ;
  • l’église Saint-Théodore de Iaroslavl ;

Iaroslavl compte en outre un musée d’art aux collections importantes (d’icônes notamment) dans l’ancien palais du gouverneur.

 

Pereslavl

Pereslavl, ville de naissance d’Alexandre Nevski, est surtout célèbre pour l’église de la Transfiguration, église de pierre blanche construire au XIIe siècle, avant l’invasion mongole. On peut aussi noter la présence du monastère monastère Troïtse-Danilov aux bulbes bleu et gris.

 

Rostov-le-Grand

Rostov-le-Grand, alias Rostov Veliki (à distinguer de Rostov-sur-le-Don), située au bord du lac Nero, est l’une des plus anciennes villes de Russie.

Elle doit être visitée pour son superbe Kremlin, protégé par 11 tours, qui abrite notamment la cathédrale de la Dormition et cinq autres églises.

La ville compte deux monastères notables, le monastère Saint-Jacques et le monastère Saint-Abraham.

 

Souzdal

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Les clochers de la cathédrale de la Nativité

Souzdal, voisine de Vladimir, possède un patrimoine exorbitant ! Cela lui a valu l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. En effet, la ville compte 40 monastères, un nombre record pour une ville de 10 000 habitants. Le plus grand et le plus célèbre, le monastère du Sauveur-Saint-Euthyme, est un musée.

Au cœur de cette ville médiéval, on trouve un Kremlin remarquable pour sa cathédrale de la Nativité aux enchanteurs bulbes bleus étoilés.

 

Vladimir

Avec sa voisine Souzdal, Vladmir est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

L’architecture traditionnelle de pierres blanches de Vladmir fait la réputation de la ville avec celle de Souzdal.

On y peut y trouver la cathédrale Ouspenski de style néorusse, la cathédrale de la Dormition, ancienne cathédrale reine de la principauté de Vladimir-Souzdal et de la principauté de Moscou (XIIe siècle), la cathédrale Saint-Dimitri à la façade sculptée (XIIe siècle), et la porte dorée, qui fait aussi office d’arc de triomphe.

 

Serguiev Possad

Serguiev Possad est une ville de la périphérie éloignée de Moscou.

Le monastère de la Trinité-Saint Serge, la « la perle » de l’architecture religieuse russe, fait la célébrité de la ville. En effet cet ensemble architectural unique a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il suffit de regarder une photo du mariage clochers en forme de bulbes dorés et ceux en bleu étoilé pour le comprendre.

La Trinité-Saint Serge est le plus important monastère en activité de Russie.

 

Kostroma

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Le monastère Ipatiev

Bordant la Volga, Kostroma est une ville importante de près de 300 000 habitants.

Le monastère Ipatiev, qui compte la cathédrale de Trinité, est le joyau de la ville, avec ses facades blanches et ses bubles écaillés. Elle compte aussi de remarquables fresques.

 

On peut ajouter à cette liste Ouglitch, Rybinsk, Ples, etc.

 

4. Nijni Novgorod

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Le Kremlin de Nijni Novgorod | Wikimedia Commons

Située au confluent de la rivière Oka et de la Volga, à 400km à l’est de Moscou, Nijni Novgorod est la cinquième ville de Russie pour la population. La ville natale de Maxime Gorki, qui prit son nom de 1932 à 1990 (et dont la maison est désormais un musée), a connu une croissance spectaculaire au XXe siècle grâce à une rapide l’industrialisation (bien qu’elle ait été une « ville fermée »). Sa situation géographique en a fait le lieu idéal pour que les compagnies fluviales de la Volga s’y installent.

L’histoire de la ville remonte toutefois bien avant le XXe siècle. En témoigne le Kremlin de la ville, construit au début du XVIe siècle comme défense face au khanat de Kazan. Cependant, c’est de refuge contre la Pologne voisine qu’a servi Nijni Novgorod au XVIe siècle : alors que Moscou était sous occupation polonaise pendant le Temps des troubles, la résistance s’organisait à Nijni Novgorod autour de Dmitri Pojarski et Kouzma Minine. Aujourd’hui dépourvu de sa vocation défensive, le Kremlin offre toujours une belle vue sur le Volga depuis son promontoire. La tour Dmitrovskaïa est un des symboles de la ville.

La réputation de la ville en Europe tenait surtout à la foire commerciale de la ville, la plus grande de Russie, tenue de 1817 à 1917.

Aujourd’hui, la ville offre notamment la tranquillité des rives de l’Oka et de la Volga. Cette dernière peut être traversée grâce au plus grand téléphérique d’Europe, long de 3660 mètres.

Autres symboles de la ville, la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski datant du XIXe siècle, ainsi que les marches Chkalov, immense escalier de 560 marches.

Il faut visiter aussi le bâtiment de la banque d’État de Novgorod, réalisé en style néo-russe et achevé en 1913, sur la grande rue piétonne, la Bolchaïa Pokrovskaïa, et le monastère Pechersky, sur les rives de la Volga.

 

5. Kazan

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La mosquée Qolsharif, nouveau symbole de Kazan

Kazan, ville de plus d’un million d’habitants, est la capitale de la république du Tatarstan, un territoire relativement autonome de l’est de la Russie européenne, traversé par la Volga et peuplé en partie par les Tatars, un peuple turc et musulman. La république du Tatarstan a son propre président et ses ministères.

Le Tatarstan est un des premiers territoires non-russe conquis par la principauté de Moscou, devenue la Russie. Kazan est prise par Ivan le Terrible (1533 – 1584), le premier tsar, en 1552. Jusque là, Kazan était la capitale du Khanat, le khanat de Kazan, un royaume turc.

 

Le Kremlin de Kazan

Notre-Dame de Kazan

Ivan le Terrible y impose le pouvoir de la Russie dans l’espace de la ville en créant le Kremlin de Kazan, dont les pièces maîtresses sont la cathédrale de l’Annonciation (bulbes bleus étoiles) de l’architecte Postnik Yakolev, érigée à la place d’une mosquée, et l’étonnante tour Söyembikä, haute de 58 mètres et penchée comme la tour de Pise.

La cathédrale de l’Annonciation abrite une copie d’une des icônes les plus révérés dans l’église orthodoxe russe, Notre-Dame de Kazan. Elle a été offerte au patriarcat de Moscou par Jean-Paul II en 2004.

 

 

De nombreux monuments étonnants

Le temple de toutes les religions à Kazan
Le temple de toutes les religions

La ville en elle-même a été entièrement reconstruite au XVIIIe siècle, après avoir été incendiée pendant la rébellion de Pougatchev. La cathédrale Pierre-et-Paul date de cette époque.

Au-delà du Kremlin, ce sont surtout les constructions modernes qui valent le détours vers Kazan. En effet, la ville s’est enrichie de plusieurs monuments étonnants depuis la chute du communisme.

Tout d’abord, la moquée Qolsharif, pendant tardif à la cathédrale de l’Annonciation. Les pointes bleues de ses minarets répondent aux bulbes de la cathédrale de l’Annonciation. La mosquée Qolsharif, l’une des plus grandes mosquées d’Europe, dont la construction a été achevée en 2005, est un musée consacré à l’islam. Il est à supposer que sa construction fait partie d’une politique d’apaisement et maintien de l’ordre social venue du Kremlin, craignant les soulèvements comme en Tchétchénie. Le passé musulman de la ville est revalorisé.

Autre exemple du revalorisation du passé antérusse de la ville, le Kazan’ Family Center, ou « palais du mariage », surprenante construction en forme de chaudron achevée en 2013 sur les rives de la Kazanka. Le nom de la ville aurait signifié « chaudron » dans la langue des Bulgares de la Volga, qui peuplaient autrefois la région.

Le palais de l’Agriculture

La construction rapide de 2008 à 2010 de palais de l’Agriculture a, elle, donné naissance un débat. Loin de répondre aux canons de l’architecture contemporaine, ce bâtiment est un revival de la Russie du XIXe siècle, semblable aux bâtiments néoclassiques. Autre originalité : l’arbre de vie, illuminé de vert la nuit, qui se trouve sous l’arche principale du bâtiment.

Le temple de toutes les religions, construit par l’artiste Ildar Khanov, est une autre bâtisse inattendue de Kazan. En effet, son architecture étrange, qui rappelle le style médiéval russe, cherche à mêler des éléments de toutes les grandes religions du monde. Débutée en 1992, sa construction est interrompue par la mort de Khanov en 2013.

Enfin, dernière œuvre excentrique de la ville, le théâtre de marionnettes Ekiyat, achevé en 2012, sorte de palais contrefait qui rappelle ceux des parcs d’attraction.

Enfin, la ville peut se targuer de son unique ligne de métro dont les dix stations sont décorées de fresques et mosaïques comme à Moscou, de son Ermitage, antenne du musée de Saint-Pétersbourg et de ses rues piétonnes, comme la rue Bauman.

En dehors de la ville, il est recommandé de visite les vestiges de la ville médiévale de Bolgar, classé au patrimoine mondiale de l’Unesco, le monastère de Raïfa, et l’ancien goulag de l’île de Sviyazhsk.

 

6. Veliky Novgorod

Veliky Novgorod (Novgorod-le-Grand), c’est « la » Novgorod historique (« Novogord » signifie ville neuve), la plus vieille ville russe, mentionnée pour la première fois en 859 et connue comme un important comptoir commercial.

 

La République de Novgorod

Située à 550 km au nord-ouest de Moscou, au bord du lac Ilmen, à l’embouchure de la rivière Volkohv, Novgorod était une des étapes importantes de la route commerciale gréco-varègue, reliant la mer Noire à la mer Baltique, mais aussi entre une étape entre l’Asie et l’Europe. C’était d’ailleurs l’un des principaux comptoirs de la ligue hanséatique.

Au Moyen Âge, la cité a donné naissance à un État, la République de Novgorod, qui contrôlait l’ensemble du nord-ouest de la Russie actuelle. En concurrence pour la suprématie sur la Russie avec la principauté de Moscou, elle est finalement vaincue et annexée par cette dernière au XVe siècle.

De ce passé glorieux, Novgorod a gardé un patrimoine excepionnel, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il d’abord possible de visiter Rurikovo Gorodische, les ruines de la première Novgorod, situées au bord du lac.

 

Le Kremlin de Novgorod

La cathédrale Saint-Sophie Sophie novgorod
La cathédrale Saint-Sophie Sophie

La ville est bien sûr défendue par un Kremlin, dans lequel on trouve l’une des plus vieilles églises de la Russie du Nord, la cathédrale Sainte-Sophie. Elle date du XIe siècle, avant l’invasion mongole. On trouve aussi au sein du Kremlin un monument de bronze de 1862, le Millénaire de la Russie, qui commémore l’arrivée du prince scandinave Riourik à la tête de Novgorod, événement considéré comme le point de départ de l’histoire russe.

 

Des églises exceptionnelles 

Fresque de Théophane le Grec à l'église de la Transfiguration-du-Sauveur-sur-Iline
Fresque de Théophane le Grec à l’église de la Transfiguration-du-Sauveur-sur-Iline

En dehors du Kremlin, il est indispensable de visiter l’église de la Transfiguration-du-Sauveur-sur-Iline pour ses fresques de Théophane le Grec, peintre et iconographe byzantin et maître d’Andreï Roublev.

On peut signaler aussi l’église du Sauveur de Neredica, dont les fresques n’ont pas pu être sauvées de la destruction pendant la guerre, le monastère Saint-Georges de Iouriev, lui a aussi endommagé par la guerre et par les Soviétiques, ainsi que la cour de Iaroslav, ensemble d’églises du Xe et XIe siècles qui compte notamment la cathédrale Saint-Nicolas, l’une des plus vieilles églises de la ville.

 

7. Irkoutsk

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Nous voilà hors de l’Europe, dans le « Paris de la Sibérie », l’un des arrêts principaux du Transsibérien.

Irkoutsk, fondée en 1661 au point de rencontre de quatre rivières (Angara, Irkout, Ouchakovka, Kaia) sur la route du commerce entre la Russie et la Chine, est plus ancienne que Saint-Pétersbourg. Elle garde de son passé un patrimoine remarquable classé par l’UNESCO, caractérisé par la multiplicité des maisons en bois (isbas) et des vieilles constructions en pierre à façades peintes. Les maisons en bois d’Irkoutsk ont la particularité d’avoir des volets. 

la cathédrale de la Théophanie irkoutsk
la cathédrale de la Théophanie irkoutsk

Le symbole de la ville est la cathédrale de la Théophanie, construite au XVIIIe sur plusieurs étages, caractéristique du style baroque sibérien : la Russie exporte sa civilisation au-delà de l’Oural. L’intérieur est décoré par plus de 300 mosaïques.

Autre bâtisse importante de la ville, l’ancienne maison bleu terne du Prince Volkonsky, exilé à la suite de la répression de l’insurrection décembriste de 1825. Irkoutsk est depuis le XVIIIe siècle un lieu d’exil forcé pour les rebelles à l’autocratie russe.

On ne peut éviter non plus l’église Notre-Dame-de-Kazan, construction néobyzantine qui stupéfait le regard par le contraste entre le rouge-orange de sa façade et le bleu ciel de ses dômes. L’église Prince Vladimir est, avec ses formes complexes, un exemple du style ouzorotché.

L’Angara qui traverse Ikoutsk se jette dans le lac Baïkal, à 60 km au Sud-Est.

 

8. Le lac Baïkal

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Photo de Mickey O’neil

Le lac Baïkal est un des trésors naturels de la Russie. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Baïkal est le lac le plus ancien du monde (vieux de 25 millions d’années) et le plus profond (1700 mètres).

Il contient en outre 20% des réserves d’eau douce de la planète. Une faune particulière s’y est développée, notamment sur Olkhon, la plus grande de ses îles.

Pourtant, le lac Baïkal est aujourd’hui un lac malade : le niveau des eaux baisse et leur composition se modifie, des algues et des bactéries nuisibles s’y développant.

 

9. L’Altaï

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Photo de Alex Dukhanov

La Russie regorge bien sûr de merveilles naturelles. Mais les monts de l’Altaï, la plus haute chaîne de montagnes de Sibérie, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, ne sont pas les moindre d’entre elles. Situés à la rencontre de la Russie, de la Chine, de la Mongolie et du Kazakhstan, ils jouissent d’une biodiversité exceptionnelle et de paysages variés.

On y trouve notamment la deuxième réserve d’eau douce de Russie, le lac Teletskoïe aux eaux cristallines : il s’étend sur 78 km en longueur, 5 km en larguer et plus de 300 mètres à certains points en profondeur.

 

10. Le Transsibérien

Le Transsibérien est le plus célèbre chemin de fer du monde. Son aura singulière s’explique facilement : il traverse la Russie d’Ouest en Est, de Moscou à Vladivostok, sur plus de 9000 km. Il relie 990 stations.

Financé en partie par les emprunts français, sa construction, qui a demandé 1 million de tonnes de rail, s’étale de la dernière décennie du XIXe siècle à 1916, date de l’ouverture d’un pont sur l’Amour à Khabarovsk, ville de l’Extrême-Orient russe. Sa construction s’explique par la volonté de mieux intégrer la Sibérie à l’Empire.

Cependant, le Transsibérien ne désigne pas une ligne particulière, mais un réseau de chemins de fers. Plusieurs lignes relient Moscou à Vladivostok, et même à la capitale de la Chine, Pékin.

 

Bonus : le pogost de Kiji

Le pogost de la petite île de Kiji, sur le lac Onega, en Carélie, est un chef-d’œuvre de l’architecture de bois russe. Construire en pin, elle est ornée de 22 coupoles argentée.

Le pogost de Kiji classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1990.