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La bataille d’Andrinople : 9 août 378

Publié le 10/02/2021
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Le 9 août 378, une armée romaine, avec à sa tête l’empereur Valens (règne de 364 à 378), dirigeant la partie orientale de l’Empire romain, affronte à Andrinople (l’Édirne actuelle en Turquie) une armée formée pour la plus grande part de Goths, peuple germanique originaire de la rive occidentale de la mer Noire (autour de l’embouchure du Dniestr). La bataille d’Andrinople tourne au désastre pour les Romains : leur armée est détruite et Valens est tué.

La documentation sur la bataille et ses circonstances est parcellaire. Les historiens modernes s’appuient surtout sur l’Histoire (connue comme Res Gestae) laissée par l’historien grec d’Antioche de langue latine Ammianus Marcellinus (nommé dans cet article, pour suivre l’usage, Ammien Marcellin, IVe siècle), et dans une moindre mesure sur celles produites par Eunape (IVe – Ve siècle) et Zosime (Ve – VIe siècle). Les citations du livre XXXI de l’Histoire d’Ammien Marcellin présentées dans cet article sont tirées d’une traduction du XVIIIe siècle disponible sur Gallica.

Les Goths demandent leur entrée dans l’Empire

La présence massive de Goths dans le diocèse (division administrative qui regroupe plusieurs provinces) de Thrace (partie orientale de la péninsule balkanique) remonte à leur admission officielle sur le territoire de l’Empire en 376. En effet, au printemps de cette année, des Goths Tervinges, une branche du peuple goth, sous direction de Fritigern et d’Alaviv, se massent à la frontière de la Thrace, le long du Danube, et demandent le droit de s’installer dans l’Empire et d’y cultiver des terres, en échange de la fourniture de soldats à l’armée romaine. La migration des Goths s’explique notamment par la pression exercée au nord de leur territoire par l’expansion d’un peuple nomade, les Huns, qui a déjà soumis un peuple voisin des Goths, les Alains. En 375, le suicide du roi Greutheunges, autre branche du peuple goth, Ermanaric, après avoir échoué à défendre les siens, a aussi poussé des Goths à migrer vers les terres de l’Empire.

Ces Goths surnommés Thervigiens [Tervinges] vinrent donc sous la conduite d’Alaviv sur les bords du Danube ; de là ils envoyèrent des députés à Valens pour le prier humblement de les recevoir, s’engageant à vivre tranquillement, et même, s’il en avait besoin, à lui fournir secours.

Ammien Marcellin, XXXI, 4

Les Goths Tervinges sont un peuple connu des Romains, et en relation étroite avec l’Empire. Ils forment un « État-client » (Benoît Rossignol) après un traité signé en 332 (annulé par un second en 369), et certains sont déjà installés sur les terres impériales : les Goths chrétiens menés par l’évêque Ulfila ont été accueilli vers 348 dans la région de Nicopolis (le long du Danube), et les régions danubiennes ont connu un afflux important d’esclaves Goths dans les années 369 – 376 (comme le rapporte Claire Sotinel). Les Tervinges exercent néanmoins une pression sur la frontière tout au long du IVe siècle, jusqu’à représenter une menace peut-être inquiétante, située non loin de la capitale, Constantinople, qu’il aurait pu être judicieux de canaliser : ils se sont livrés à des incursions en 364 – 365, et ont fourni des contingents à un usurpateur, rival de Valens, Procope, fidèle à la religion traditionnelle « polythéiste ». De 367 à 369, Valens mène une guerre en territoire tervinge, qui se conclut sur un traité. 

L’admission des Goths dans l’Empire

La demande des Tervinges d’être admis dans l’Empire est finalement acceptée par Valens à l’automne. L’empereur a peut-être été rassuré par la conversion de Fritigern à l’arianisme, courant minoritaire du christianisme auquel il était lui-même fidèle, et a sans doute été motivé par l’idée d’installer les Goths sur des terres fiscales abandonnées. Surtout, depuis Antioche en Orient où il est installé, Valens a sûrement vu dans les Goths un afflux de recrues pour sa guerre contre les Perses, lui évitant des ponctions locales qui auraient accru des conflits avec les propriétaires terriens.

Un nombre inconnu de Goths (avec, probablement, des Alains et des Greuthunges), en familles, traverse la frontière à Durostorum (Claire Sotinel). Eunape propose le chiffre de 200 000, mais les estimations modernes ont revu le chiffre à moins 100 000, en plusieurs vagues (selon l’Histoire romaine de Mireille Cébeillac-Gervasoni, Alain Chauvot, Jean-Pierre Martin). Ammien Marcellin, chez qui ressort le mépris pour les Barbares (désignation méprisante des étranges aux cultures grecques et romaines), donne un indice à ce stade de son récit du « drame » à venir :

Aussitôt donc qu’ils eurent obtenu de l’Empereur la permission de passer le Danube et d’habiter les contrées de la Thrace, on les traversa nuit et jour par pelotons, dans des bateaux, dans des troncs d’arbres creusés, et sur des radeaux : cependant, leur nombre était si grand, que plusieurs d’entre eux qui tentèrent de nager périrent, ne pouvant résister à la violence de ce fleuve le plus dangereux de tous, et que l’abondance des pluies avait encore enflé. C’est ainsi qu’un zèle aveugle et imprudent préparait la ruine de Rome. Car il n’était ni certain ni douteux que les malheureux officiers chargés du soin de faire passer cette populace barbare, ayant essayé d’en faire le dénombrement, furent obligés de s’arrêter, ne pouvant en venir à bout.

Ibid

Une installation mal contrôlée

Cependant, la traversée des Goths est mal contrôlée du fait de l’effet de masse. D’autres populations pourraient avoir profité de l’aubaine pour traverser sans être controlées par les troupes romaines. Ammien Marcellin rejette la faute sur les officiers romains qui avaient la charge de cette opération, le comes rei militaris (commandant dans l’armée) Lupicinus et Maximus.

[…] mais comme si quelque divinité peu favorable eût préside à ce choix, ce furent précisément des hommes méprisables qu’on revêtit des premières charges de l’armée : à leur tête se trouvaient Lupicin et Maxime, l’un comte des Thraces, l’autre général et d’un caractère malfaisant […]

Le désarmement, demandé par Valens, n’est pas effectué. Surtout, les autorités romaines maltraitent les réfugiés en limitant leur approvisionnement en nourriture, soit parce qu’elles étaient débordées et mal préparées, soit pour les contrôler, par crainte du potentiel danger qu’ils pouvaient constituer. Une partie des vivres pourrait avoir été de pauvre qualité, et une autre pourrait avoir été détournée pour être vendue ailleurs, afin que les dignitaires romains financent leurs propres dépenses. Ammien Marcellin évoque, lui, la vente de viande chien contre des esclaves :

[…] lorsque les Barbares qu’ont avait menés, manquèrent de vivres, ces indignes chefs firent un commerce si honteux, que tous les chiens que leur insatiable activité put ramasser, ils les donnèrent en échanges d’esclaves, au nombre desquels se trouvèrent comptés des fils des premières familles.

Ibid

Eunape parle d’échange de pains contre des esclaves, femmes ou enfants. En même temps, un groupe de Greuthunges, dirigé par Alatheus et Saphrax, qui avait lui aussi demandé son admission sur le territoire, est refoulé à la frontière danubienne, sans que la raison en soit connue. 

La situation se dégrade rapidement en 377. Au printemps, les Goths sont déplacés de la frontière danubienne à Marcianopolis, capitale de la Mésie seconde (au sud de Durostorum), où Lupicinus rencontre Fritigern et Alavivus, peut être pour les assassiner. L’échec de ce projet, et la présence d’un puissant contingent romain, mobilisé par crainte des Goths harassés, peut avoir fait monter les tensions jusqu’à un point de non-retour.

La rébellion des Goths

Quoi qu’il en soit, les réfugiés entrent à partir de cette période en rébellion. Un premier affrontement près de Marcianopolis se solde par la défaite des forces de Lupicinus. Fritigern parvient à entraîner dans la rébellion les Tervinges, mais aussi des Greuthunges ayant traversé la frontière, des unités soldats goths incorporées à l’armée romaine de Thrace, et à coaliser d’autres mécontents et opprimés de la régions, esclaves, travailleurs dans les mines impériales, ou prisonniers. Selon Ammien Marcellin, deux chefs Goths au service de l’empereur, Suéride et Colias, se joignent à Fritigern pour assiéger Andrinople. Les rebelles se répandent et mettent à sac la région sans avoir les moyens de prendre les villes.

Fritigerne, considérant que ces hommes, qui ignoraient comment il faut conduire un siège, s’exposaient sans fruit à tant de pertes, conseilla de laisser un corps suffisant devant la place, et de se retirer sans pousser plus loin l’entreprise : il ajoutait qu’il ne fallait pas faire la guerre aux murailles, mais qu’il valait mieux ravager indistinctement les contrées fertiles et dépourvues de troupes. Les Goths approuvèrent le conseil du roi, qui devenait pour eux un allié puissant, ils se répandirent avec précaution dans toute l’étendue des Thraces […]

XXI, 7

Valens réagit en négociant un trêve avec les Perses, et en envoyant en Thrace une armée dirigée par deux officiers, Trajan (magister peditum, commandant suprême des troupes à pied) et Profuturus, à la rencontre des Goths. Ils tentent d’abord selon A. Marcellin de contenir les Goths dans les monts Hémus, et de les affamer. Gratien, co-empereur, à la tête de la partie occidentale de l’Empire, envoie lui aussi des troupes avec à leur tête deux officiers, Frigeridus (dux Valeriae, commandant de l’armée de Pannonie Valeria) et Ricomeres (comes domesticorum, commandant de la garde impériale), indice peut-être de la gravité de la situation. À l’été ou l’automne 377, les troupes romaines, avec Ricomeres à leur tête (sans Frigeridus), affrontent les Goths en lieu nommé Ad Salices (Les Saules, peut-être une ville de Scythie Mineure), sans qu’un vainqueur clair n’en ressorte, mais au prix de lourdes pertes selon Ammien Marcellin :

On tira du milieu des morts quelques personnages distingués qu’on ensevelit, le reste devint la pâture des oiseaux de proie qui alors étaient accoutumés à cette forte nourriture, comme on peut en juger par les nombreux ossements qui couvrent encore à l’heure qu’il est, ces campagnes. Il est connu que les Romains qui étaient bien inférieurs en nombre, perdirent beaucoup dans cette bataille livrée aux Barbares, et que ce ne fut pas sans un échec considérable qu’ils les repoussèrent.

Ibid

S’ensuivent des affrontements sporadiques et des escarmouches, les Romains cherchant à résister aux raids Goths avant de pouvoir leur opposer une force conséquente avec l’arrivée de forces d’Occident.

La bataille d’Andrinople

bataille andrinople carte copie
La frontière balkanique de l’Empire suit le Danube

À l’hiver 377 – 378, un détachement dirigé par le magister peditum Sebastianus, envoyé à Valens par Gratien, tend une embuscade sur l’Hèbre (le fleuve Maritsa aujourd’hui) près d’Andrinople à un groupe de Goths chargé de butin, et parvient à le détruire. Ce succès pourrait être à l’origine de la décision de Valens, rentré aux alentours de sa capitale, de venir faire camper son armée aux environs Andrinople, vers laquelle se dirigent les rebelles de Fritigern renforcés par les Greuthunges d’Alatheus et de Saphrax. L’empereur décide de porter son armée à la rencontre des séditieux au cours d’une bataille rangée, sans attendre de renforts de Gratien, parce qu’il était peut-être mal renseigné par ses éclaireurs sur l’importance de l’armée adverse.

[…] on ne sait par quelle erreur nos espions assurèrent que leur nombre ne passait pas les dix mille

XXI, 12

Fritigern tente, avant l’engagement, de négocier la paix avec Valens en lui demandant de pouvoir s’installer en Thrace ou demande même la cession même de la Thrace, mais sans succès.

La déroute romaine à Andrinople

La bataille d’Andrinople est engagée le 9 août 378. La question des chiffres des effectifs est discutée. Yann Le Bohec propose 10 000 fantassins et 5 000 cavaliers environ pour les Goths, 7 000 fantassins et 3 000 cavaliers environ pour les Romains. Ces derniers auraient donc été en infériorité numérique. Les Goths, suivant leur tactique ordinaire, se massent devant leurs chariots disposés en cercle. Ils attendent en outre un renfort de cavalerie.

L’engagement excessif de l’aile gauche romaine, qui s’est retrouvée isolée et à la merci des Goths, des erreurs de coordination, la fatigue et l’indiscipline de certaines troupes (des scholes, une unité d’élite) ou l’effet de surprise suscité par l’arrivée de la cavalerie des insurgés permettent aux Goths d’écraser leur ennemi. La bataille d’Andrinople est probablement très meurtrière pour les Romains, qui y perdent, selon Ammien Marcellin, des commandants importants, notamment Sebastianus et Trajan, 35 tribuns (commandant d’un régime ou d’une cohorte frontalière) et les deux tiers de leurs effectifs. Pis encore, Valens meurt au cours de la bataille, dans des circonstances non élucidées (son corps n’est pas retrouvé).

L’Empereur à l’approche des ténèbres [la nuit] tomba, à ce qu’on croît, au milieu de ses soldats, blessé d’une flèche mortelle (car personne ne put assurer l’avoir vu ou avoir été présent). […] D’autres dirent que Valens ne mourut pas d’abord, mais qu’il fut porté avec un petit nombre de candidats et d’eunuques dans une maison de paysan dont le second étage était assez solide, et que tandis que des mains peu habiles le pansaient, il fut environné et mis à mort par les ennemis qui ignorant qu’il était là, le sauvèrent ainsi de l’opprobre de la captivité. […] ils rassemblèrent des matières combustibles, et réduisirent en cendre cette maison et ceux qui y étaient.

XXXI, 12

Ammien Marcellien conclut son récit de la bataille en comparant cette défaite à celle de Cannes, en 216 av. J.-C., contre les Carthaginois d’Hannibal.

L’histoire, si l’en on excepte la bataille de Cannes, ne présente point d’action où le carnage ait été porté aussi loin, quelqu’échecs que les Romains ayent quelquefois soufferts dans les temps où la fortune leur était contraire, et quoi que les fables des Grecs puissent dire de plusieurs combats.

La reprise en main sous Théodose

Malgré cette déroute, le successeur de Valens, Théodose (379 – 395), avec Gratien, parvient à stabiliser la situation, dans des conditions qui ne sont toutefois pas encore bien déterminées (Histoire romaine). La rébellion des Goths pourrait avoir pris fin par le seul traité du 3 octobre 382, ou par des deux accords qui auraient permis aux Greuthunges de s’installer au nord-ouest de la Thrace, en Pannonie (selon l’historien Jordanès), et aux Tervinges en Thrace. La nature de ces traités fait aussi débat : était-ce des deditiones (singulier deditio, les déditices se déclarent vaincus et sont établis dans l’empire comme main-d’œuvre sous dépendance unique de l’empereur), ou des foedus (traité d’alliance ou de soumission, dont les modalités sont variables) ou des procédures de deditio suivies de foedus ? Payaient-ils l’impôt foncier et personnel ? Il semble en revanche établi que les Goths installés sur les terres de l’Empire jouissaient d’un certain degré d’autonomie, et fournissaient des contingents à l’armée impériale, selon des modalités à déterminer.

Les conséquences de la bataille d’Andrinople

Pierre Cosme, insiste sur le caractère inédit de l’installation d’une population barbare si importante au cœur des terres de l’Empire, dotée d’une identité culturelle et religieuse (arienne) forte. Bruno Dumézil (dans une synthèse de son ouvrage Les Barbares) note en outre une inflexion du rapport des Romains aux Barbares : selon lui, Andrinople a causé un « traumatisme évident », interprété par les chrétiens comme par les païens comme un châtiment divin. La rébellion des Goths pourrait avoir été à l’origine d’une résurgence du sentiment anti-barbare, à l’encontre de la tendance connue depuis l’édit de Caracalla de 212, qui avait donné la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l’Empire. Il se retrouve dans des diatribes d’Ammien Marcellin et de Végèce, ou dans des lois impériales de 397 et 399 qui interdisent le port de vêtements barbares à l’intérieur de la ville de Rome.

Nos frontières étant ainsi ouvertes, et des escadrons de Barbares les inondant comme l’Etna répand au loin ses feux […]

AM, XXXI, 4

Si B.Dumézil et Magali Coumert soulignent la fragilisation de la frontière balkanique, et la transformation de l’Illyricum en région dangereuse, ce qui aurait contribué à l’éloignement des deux parties de l’Empire, l’historien antique Zosime, hostile pourtant à la politique conciliante de Théodose avec les Barbares, loue la protection offerte contre les intrusions par l’installation de Goths le long du Danube.

Malgré les conflits, la défaite d’Andrinople a sans doute rendu indispensable la présence de soldats barbares dans l’armée romaine. Yann Le Bohec, spécialiste de cette dernière, ne s’aventure pas à proposer des chiffres précis sur les pertes romaines lors de bataille, mais affirme, dans l’histoire qu’il consacre aux guerres romaines, qu’après la défaite d’Andrinople, l’armée romaine privilégie la prudence, et ne s’engage plus dans des grandes batailles contre les Barbares, qu’elle n’aurait d’ailleurs plus cherché à chasser hors de l’Empire, et qu’elle n’aurait plus jamais vaincu ensuite (excepté la victoire notable des champs Catalauniques en 451, mais dans laquelle l’élément barbare a dominé). Elle provoque, enfin, un débat en théorie militaire : l’écrivain romain Végèce (IVe – Ve siècles) propose de revenir à l’organisation militaire d’Auguste (27 av. J.-C. – 14 ap. J.-C.) et de Trajan (98 – 117), qui avait permis à l’Empire de connaître de grands succès. L’auteur inconnu de De rebus bellicis propose, quant à lui, l’amélioration des machines de guerre, de l’armement et la multiplication des fortifications. 

Voir ici : quelle est l’origine de « veni, vidi, vici »  ?

À lire

  • Mireille Cébeillac-Gervasoni, Alain Chauvot, Jean-Pierre Martin, Histoire romaine
  • Pierre Cosme (dir.), L’Armée romaine. VIIIe s. av. J.-C.-Ve s. ap. J.-C
  • Christopher J. Dart, Gothic War (376–382), In The Encyclopedia of War, G. Martel
  • Bruno Dumézil, Magali Coumert, Les Royaumes barbares en Occident
  • Bruno Dumézil, Les Barbares
  • Michael Kulikowski, Rome’s Gothic Wars
  • Yann Le Bohec (dir.), Histoire des guerres romaines
  • Douglas Lee, The Goths and the Romans, 376–378. In The Encyclopedia of Ancient Battle
  • Benoît Rossignol, « Qu’est-ce qu’un allié pour Rome ? », Inflexions, 2019/2, (N° 41), p. 19-25.
  • Claire Sotinel, Rome, La Fin d’un Empire