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Wesh : définition et origine de ce mot

Publié le 16/01/2021
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Wesh (ou plus rarement ouèche, abrévié en « wsh »), qui se prononce « ouèche », est une interjection argotique. Elle peut servir à saluer quelqu’un (Wesh, bien ou quoi ?), à apostropher quelqu’un (Wesh ! t’as pas du feu steuplai ?), à marquer l’exclamation, que ce soit de colère ou d’amusement (Mais t’es fou, wesh !), à souligner le dépit (Wesh, je suis dégoûté), à inciter quelqu’un (Wesh viens avec nous !), etc. Cette interjection permet notamment de moduler la tonalité d’un discours, en lui donnant du relief.

L’origine de wesh : l’arabe algérien

C’est un adverbe interrogatif de l’arabe algérien qui est équivalent à « comment » ou « qu’est-ce … ». Seul, il signifie « quoi ? ». Ainsi, « wesh kaïn ? » peut se traduire en « qu’est-ce qu’il y a ? », « wesh rak » en « comment vas-tu ». Ce terme s’est donc transformé quand il s’est introduit en France, puisque son utilisation est bien différente. Il s’est francisé.

Un mot banal

Son utilisation est très courante, comme celles de seum ou de kiffer. Ce terme est d’ailleurs si banal que son emploi s’est diffusé au-delà des Algériens présents en France ou des jeunes des banlieues, descendants d’immigrés algériens, pour s’introduire notamment dans le langage des adolescents en général. Le rappeur Jul en a fait une chanson à succès, Wesh alors (2015). Toutefois, l’emploi de ce terme reste un marqueur social, à tel point que l’on désigne, parfois, les jeunes de banlieues, à l’habillement caractéristique (en streetwear) et à l’accent marqué comment les « weshs » ou les « weshs-weshs » (parce qu’ils prononcent souvent ce mot).

Putain, négro, t’es un ouf ! Balna. Tête d’ampoule. Un même là avec une double tête, comme une cacahuète. Un renoi wesh ! Le prophète aux yeux bleus ! Celui qui nourrit toute la France du sous-sol ! Tu connais pas ? T’es pas sérieux ? C’est lui qu’a tout niqué avec le Che noir ! Wesh c’est une légende, t’es sérieux là ?

Disiz, René

À lire

  • Salah Guemriche, Petit dico à l’usage des darons et des daronnes qui désespèrent de comprendre leurs enfants
  • Nabil Wakim, L’Arabe pour tous: Pourquoi ma langue est taboue en France