Faire la grasse matinée signifie : se lever tard, prolonger le sommeil jusque tard dans la matinée.
Faire la grasse matinée : origine de l’expression
Le Dictionnaire d’expressions et locutions (Sophie Chantreau, Alain Rey) le dit : la raison de l’emploi de l’adjectif gras reste un mystère. Le « gras » pourrait renvoyer à ce qui se développe ou à ce qui s’allonge. Mais l’image semble être un peu trop subtil. Ici, il renverrait plus probablement à un moment plaisant, onctueux, agréable, comme un repas bien gras. Les « jours gras » étaient d’ailleurs des jours où l’Église permettaient de manger de la viande, contrairement aux jours maigres. Claude Duneton, dans La Puce à l’oreille, recourt au latin pour expliquer la citation : gras vient de crassus, « épais ». Le sommeil a donc été épais, c’est-à-dire long.
Elle a été employée dès le XVIe siècle.
[…] où dès le grand matin les femmes du voisinage venaient prendre de l’eau pour leur commodité ; & meneret tel bruit, pendant que le Sieur Gaulard y était, qui désirait dormir la grasse matinée, qu’il fut contraint de s’en resveiller à son grand regret […]
Étienne Tabourot, Les bigarrures du seigneur des Accords. Quatriesme livre, 1585
La forme « dormir la grasse matinée » a disparu.
Exemples
Mon sommeil et ma grasse matinée du lendemain n’étaient plus qu’un charmant conte de fées. Charmant ; bienfaisant peut-être aussi. Je me disais que les pires souffrances ont leur lieu d’asile, qu’on peut toujours, à défaut de mieux, trouver le repos. Ces pensées me menaient fort loin.
C’était Suzanne, la fille aux Lengaigne, qui risquait brusquement une réapparition dans son village, après trois ans de folle existence à Paris. Débarquée de la veille, elle avait fait la grasse matinée, laissant sa mère et son frère partir en vendange, se promettant de les y rejoindre plus tard, de tomber parmi les paysans au travail, dans l’éclat de sa toilette, pour les écraser.
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