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Vous hésitez entre « nous nous sommes dit » et « nous nous sommes dits ». Rassurez-vous. Cette interrogation révèle une compréhension profonde des subtilités de notre langue. La réponse dépend entièrement de la fonction grammaticale que le pronom occupe dans la phrase. Voyons cela en détail.
Le français possède une particularité avec les verbes pronominaux. Ils se conjuguent avec l’auxiliaire être. Mais leur accord ne suit pas systématiquement celui du sujet. Cette exception crée la difficulté. Pour éliminer définitivement vos doutes, utilisez notre correcteur d’orthographe qui détecte automatiquement ces erreurs fréquentes.
Ce qu’il faut retenir
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Le COD après le verbe impose un participe invariable. Exemple : « nous nous sommes dit bonjour ».
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Le COD avant exige l’accord du participe passé. Exemple : « les paroles que nous nous sommes dites ».
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Construction attributive : accord systématique avec le sujet. Exemple : « nous nous sommes dits satisfaits ».
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Méthode infaillible : posez la question « nous nous sommes dit quoi ? » pour identifier le COD.
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Évitez la confusion en remplaçant par « nous avons convenu » ou « nous avons échangé ».
La règle fondamentale de l’accord
L’accord du participe passé « dit » dépend de la position du complément d’objet direct. Cette règle constitue le socle de la compréhension. Le COD représente ce qui est dit, transmis ou communiqué. Sa place dans la phrase détermine tout. Observons deux situations distinctes.
Première situation : le COD se trouve après le participe passé. Dans ce cas, aucun accord ne s’opère. Le participe reste invariable au masculin singulier. Deuxième situation : le COD précède le participe. L’accord devient alors obligatoire. Cette logique s’applique universellement aux verbes pronominaux occasionnels.
Dans ces trois exemples, le COD apparaît après le verbe. « Bonjour », « que la réunion commencerait » et « des mots doux » sont les compléments. Ils répondent à la question « nous nous sommes dit quoi ? ». Le participe reste donc invariable. Aucune marque d’accord ne s’ajoute.
Les cas où l’accord devient nécessaire
L’accord s’impose quand le COD précède le participe passé. Cette règle découle directement de la grammaire du participe conjugué avec avoir. Les verbes pronominaux occasionnels suivent exactement ce principe. Le pronom « nous » peut parfois représenter ce COD antéposé.
Analysons maintenant des contextes où l’accord s’effectue. Le COD se trouve avant le verbe dans plusieurs configurations. Un pronom relatif « que » peut l’introduire. Une construction avec antécédent également. Ces structures modifient radicalement l’orthographe du participe.
Remarquez comment « les confidences », « les promesses » et « les reproches » précèdent le verbe. Le pronom relatif « que » reprend ces antécédents. Le participe s’accorde donc avec eux. Cette logique explique « dites » au féminin pluriel et « dits » au masculin pluriel.
Le cas particulier de l’attribut du sujet
Une troisième situation mérite votre attention. Le verbe « se dire » peut signifier « se déclarer » ou « se considérer ». Dans ce contexte, le pronom réfléchi fonctionne comme COD. Il représente les personnes elles-mêmes. L’accord avec le sujet devient alors systématique.
Cette construction relève d’un emploi attributif. Le participe s’accorde car le pronom « nous » désigne directement les sujets. Ils effectuent l’action sur eux-mêmes. Cette interprétation modifie radicalement la nature grammaticale de la phrase.
Vous pouvez remplacer mentalement par « nous nous sommes déclarés ». Cette substitution confirme la nature attributive. Le participe s’accorde donc avec « nous ». Si le groupe est exclusivement féminin, utilisez « dites ». Pour un groupe mixte, privilégiez le masculin pluriel « dits ».
Les erreurs fréquentes à éviter
Certaines fautes reviennent régulièrement dans les écrits. Elles proviennent d’une confusion entre les différentes règles. Examinons les pièges les plus courants. Comprendre ces erreurs vous immunise contre leur répétition.
La première erreur accorde alors que « que le projet aboutirait » suit le verbe. La deuxième oublie l’accord avec l’antécédent « mensonges ». La troisième ignore la nature attributive. La quatrième ajoute un accord superflu car « des secrets » est après. La cinquième utilise le féminin sans justification grammaticale si le groupe est masculin.
Méthode pratique de vérification
Appliquez cette technique infaillible pour choisir la bonne orthographe. Posez-vous la question « nous nous sommes dit quoi ? ». La réponse indique la nature du COD. Sa position détermine alors l’accord ou non.
Si la réponse contient une proposition complète après le verbe, n’accordez pas. Si vous identifiez un mot avant le verbe, cherchez son genre et son nombre. Accordez ensuite le participe avec lui. Cette méthode fonctionne dans tous les cas.
| Type de construction | Position du COD | Accord | Exemple |
|---|---|---|---|
| COD propositionnel | Après le verbe | Aucun accord | Nous nous sommes dit que tout irait bien |
| COD nominal simple | Après le verbe | Aucun accord | Nous nous sommes dit au revoir |
| COD avec pronom relatif | Avant le verbe | Accord avec l’antécédent | Les paroles que nous nous sommes dites |
| Construction attributive | Pronom réfléchi = COD | Accord avec le sujet | Nous nous sommes dits heureux |
Alternatives et formulations synonymes
Vous pouvez contourner la difficulté en reformulant vos phrases. Cette stratégie évite les hésitations. Elle préserve le sens tout en simplifiant la structure. Plusieurs tournures équivalentes existent.
Remplacez « nous nous sommes dit » par « nous avons échangé ». Ou utilisez « nous avons convenu que ». Ces verbes non pronominaux suppriment la complexité de l’accord. Ils transmettent une signification identique. Votre message reste parfaitement compréhensible.
Nous avons convenu ensemble que le délai serait respecté.
Nous avons échangé nos impressions sur le spectacle.
Nous avons partagé nos points de vue durant la discussion.
D’autres verbes fonctionnent également. « Communiquer », « transmettre », « exprimer » ou « formuler » apportent des nuances. Choisissez selon le contexte précis. Cette diversité enrichit votre style rédactionnel.
Traductions dans d’autres langues
La complexité de cet accord n’existe pas dans toutes les langues. L’anglais simplifie considérablement la question. Il ne connaît pas l’accord du participe passé. L’espagnol présente des règles différentes mais également plus simples que le français.
| Français | Anglais | Espagnol | Allemand |
|---|---|---|---|
| Nous nous sommes dit au revoir | We said goodbye to each other | Nos dijimos adiós | Wir haben uns auf Wiedersehen gesagt |
| Les paroles que nous nous sommes dites | The words we said to each other | Las palabras que nos dijimos | Die Worte, die wir uns gesagt haben |
| Nous nous sommes dits satisfaits | We declared ourselves satisfied | Nos declaramos satisfechos | Wir erklärten uns zufrieden |
Observez comment l’anglais utilise systématiquement « said » sans variation. L’espagnol accorde avec le sujet dans « dijimos ». L’allemand emploie « gesagt » invariable. Ces différences illustrent la spécificité française. Notre langue possède une richesse morphologique unique.
Questions fréquemment posées
Écrit-on « nous nous sommes dit oui » ou « nous nous sommes dits oui » ?
On écrit « nous nous sommes dit oui » sans accord. Le mot « oui » constitue le COD placé après le participe passé. La règle impose donc l’invariabilité. Cette construction répond à « nous nous sommes dit quoi ? Oui ». Le participe reste au masculin singulier.
Comment accorder « nous nous sommes dit » au féminin ?
L’accord au féminin dépend de la construction. Si le COD est avant et féminin, écrivez « dites ». Exemple : « Les nouvelles que nous nous sommes dites ». Si c’est attributif et que le groupe est féminin, utilisez également « dites ». Exemple : « Nous nous sommes dites ravies ». Sinon, conservez « dit » invariable.
Peut-on écrire « nous nous étions dit » au plus-que-parfait ?
Absolument. Le plus-que-parfait suit exactement les mêmes règles d’accord. « Nous nous étions dit la vérité » reste invariable. « Les confidences que nous nous étions dites » s’accorde avec « confidences ». Le temps du verbe ne modifie pas la logique de l’accord.
Quelle différence entre « nous nous sommes dit » et « nous nous sommes parlé » ?
Les deux expressions sont proches mais grammaticalement distinctes. « Parler » construit son complément avec la préposition « à ». On parle à quelqu’un. Le pronom « nous » devient donc complément d’objet indirect. Le participe reste toujours invariable : « nous nous sommes parlé ». « Dire » accepte un COD direct. L’accord devient donc possible selon la position.
L’accord change-t-il si on utilise « vous » au lieu de « nous » ?
Non, la règle demeure identique. « Vous vous êtes dit » ou « vous vous êtes dits » obéit aux mêmes principes. La position du COD détermine l’accord. Le pronom personnel ne modifie pas la logique grammaticale. Seul le nombre de personnes concernées influe sur la terminaison.
Pourquoi cette règle est-elle si complexe en français ?
Cette complexité provient de l’histoire de la langue. Le français a conservé des règles héritées du latin. L’accord du participe passé avec le COD antéposé date du XVIe siècle. Les grammairiens ont codifié cette pratique par souci de logique morphologique. D’autres langues romanes ont simplifié ces accords au fil du temps.










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