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Bizarre · Bizare · Bizard ? orthographe & étymologie

Publié le 06/06/2022
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On écrit : bizarre (adjectif des deux genres). Cet adjectif signifie « qui est étrange, singulier, extravagant, par son comportement, par ses paroles, par ses formes etc. » ; il peut être très péjoratif (il qualifie négativement ce qui déroge à l’ordre commun, à la norme). « Bizarre » prend toujours un seul « z » et deux « r », tout comme ses dérivés « bizarrement » (adverbe), « bizarrerie » (nom) et « bizarroïde » (adjectif amusant né à la fin du XIXe siècle).

Selon certains étymologistes, ce terme vient de l’italien ou bizzarro ou bizzaro (d’un sens différent, « irascible, capricieux » au XIVe puis « extravagant, original, étrange » au XVIe), cette dernière graphie étant symétriquement inverse : deux « z » et un seul « r » . Bizzaro/bizzarro est en revanche d’origine inconnue : il ne vient ni de l’espagnol (car les premières occurrences, datant du XVIIe siècle, sont trop récentes), ni du basque bizar (« barbe ») selon le TLFi et le Dictionnaire historique de la langue française). Il vient peut de bizza, « colère, irritation, emportement ».

Au reste, la graphie du terme français n’a pas été toujours telle qu’elle l’est aujourd’hui : on a relevé « bigarre » et « bigarre » (au XVIe siècle, au sens « extravagant, singulier »), par croisement avec « bigarré » (ce qui explique peut-être l’inversion de l’orthographe en français par rapport à l’italienne). La première édition du Dictionnaire de l’Académie française enregistre deux formes « bizarre » et « bigearre » (et définit le terme comme « fantasque, extravagant, capricieux »). Il devient courant (sous la forme « bizarre ») à partir du XVIIe siècle (cf. les résultats donnés sur Gallica et Google Ngram). La 2e édition du Dictionnaire (1718) privilégié la forme « bizarre ».

 

Exemples avec « bizarre »


Son comportement bizarre avait éveillé sa méfiance.

Cet église baroque a des formes bizarres pensées pour troubler et frapper le croyant.

En France, dans la musique comme dans les livres, on est tout fier quand on a étonné par une phrase bizarre

Stendhal, Vie de Haydn, de Mozart et de Métastase