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La question de savoir s’il faut écrire “elle s’est trompée” ou “elle s’est trompé” révèle une subtilité grammaticale essentielle. Les deux formes existent bel et bien. Leur utilisation dépend d’un élément précis : la présence et la position du complément d’objet direct. Cette règle s’applique à tous les verbes pronominaux occasionnels conjugués avec l’auxiliaire être au passé composé.
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Ce qu’il faut retenir
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Avec COD après le verbe : « elle s’est trompé de numéro » (invariable)
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Sans COD : « elle s’est trompée complètement » (accord obligatoire avec sujet)
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Le pronom « se » devient COI quand un COD suit le verbe
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Posez la question « tromper quoi ? » pour identifier le COD facilement
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Règle identique pour tous les verbes pronominaux occasionnels (se laver, etc.)
La règle fondamentale expliquée simplement
Le verbe “se tromper” appartient à la catégorie des verbes pronominaux occasionnels. Son accord suit une logique précise. Lorsque le pronom réfléchi “se” joue le rôle de complément d’objet direct, le participe passé s’accorde avec le sujet. Dans le cas contraire, il reste invariable.
Premier cas : accord du participe passé
Quand aucun autre complément d’objet ne suit le verbe, le pronom “se” devient automatiquement le COD. Le participe s’accorde alors en genre et en nombre avec le sujet féminin ou masculin.
Dans ces trois exemples, le pronom réfléchi “se” ou “s'” représente le COD. La question “elle a trompé qui ?” trouve sa réponse : elle-même. L’accord se fait naturellement.
Second cas : invariabilité du participe passé
La situation change radicalement quand un complément d’objet direct suit le verbe. Ce COD prend la place de complément direct. Le pronom “se” devient alors complément d’objet indirect. Le participe reste invariable, quelle que soit la nature du sujet.
Ici, les COD apparaissent clairement : “de chemin”, “de numéro”, “d’adresse”, “de porte”, “de jour”. Le pronom “se” signifie “à elle-même”. Il devient COI. Aucun accord ne s’effectue.
Les erreurs courantes à éviter absolument
Certaines confusions persistent même chez les francophones expérimentés. Voici les pièges les plus fréquents.
Ces phrases contiennent toutes un COD placé après le verbe. L’accord devient impossible. La règle du participe passé reste inflexible sur ce point.
Sans COD après le verbe, l’accord devient obligatoire. Ces deux phrases violent la règle fondamentale.
Tableau récapitulatif des différences
| Situation | Forme correcte | Explication |
|---|---|---|
| Sans COD après le verbe | Elle s’est trompée | Le pronom “se” est COD, accord obligatoire |
| Avec COD après le verbe | Elle s’est trompé de bus | “de bus” est COD, pas d’accord |
| Avec complément circonstanciel | Elle s’est trompée hier | “hier” n’est pas un COD, accord nécessaire |
| Avec COD “de + nom” | Elle s’est trompé de direction | COD présent après, invariabilité |
Exemples concrets dans des contextes variés
La maîtrise de cette règle nécessite une pratique régulière. Observons des situations authentiques.
Contexte professionnel
La directrice s’est trompée en estimant les coûts du projet.
La comptable s’est trompé de colonne dans son tableau.
Le premier cas ne comporte aucun COD après “trompée”. Le second présente “de colonne” comme complément d’objet direct. Vous remarquez la différence ?
Contexte quotidien
Ta mère s’est trompée en croyant que nous partions demain.
Ta sœur s’est trompé d’heure pour le rendez-vous.
Ces exemples illustrent parfaitement la logique grammaticale. L’identification du COD détermine instantanément la forme correcte.
Contexte académique
L’étudiante s’est trompée dans son raisonnement mathématique.
La candidate s’est trompé de salle d’examen.
Même dans un registre soutenu, cette règle ne souffre aucune exception. Sa compréhension facilite considérablement la rédaction académique.
Synonymes et expressions alternatives
Enrichir votre vocabulaire permet d’éviter les répétitions. Plusieurs verbes expriment l’idée d’erreur.
- S’égarer : Elle s’est égarée dans ses explications (avec accord) ou Elle s’est égaré de son sujet (sans accord selon le contexte)
- Se fourvoyer : Elle s’est fourvoyée en acceptant cette proposition
- Commettre une erreur : Elle a commis une erreur de jugement
- Se méprendre : Elle s’est méprise sur ses véritables motivations
- Faire fausse route : Elle a fait fausse route dans son analyse
Traductions dans d’autres langues
Comprendre comment d’autres langues expriment cette nuance enrichit votre perspective linguistique.
En anglais
L’anglais utilise principalement “she was wrong” ou “she made a mistake”. La distinction française entre les deux formes d’accord n’existe pas. On dira “she was wrong” dans tous les cas, que ce soit “elle s’est trompée” ou “elle s’est trompé de chemin”.
En espagnol
L’espagnol emploie “se equivocó” pour traduire “elle s’est trompée” ou “elle s’est trompé”. Le verbe “equivocarse” fonctionne comme un verbe pronominal. On écrira “ella se equivocó” ou “ella se equivocó de camino” sans distinction d’accord comme en français.
En italien
L’italien utilise “si è sbagliata” avec accord du participe passé. La phrase “lei si è sbagliata” correspond à “elle s’est trompée”. Pour “elle s’est trompé de numéro”, on dira “ha sbagliato numero”, changeant parfois la construction grammaticale.
| Français | Anglais | Espagnol | Italien |
|---|---|---|---|
| Elle s’est trompée | She was wrong | Se equivocó | Si è sbagliata |
| Elle s’est trompé de route | She took the wrong way | Se equivocó de camino | Ha sbagliato strada |
Questions fréquemment posées
Peut-on toujours mettre l’accord avec un sujet féminin ?
Non, absolument pas. L’accord dépend uniquement de la présence d’un COD après le verbe. Le genre du sujet ne suffit pas à déterminer la forme correcte. Vous devez systématiquement identifier le complément d’objet direct.
Comment identifier rapidement le COD dans la phrase ?
Posez la question “tromper qui ou quoi ?” après le verbe. Si la réponse est “elle-même” (le pronom se), accordez le participe. Si la réponse désigne un autre élément placé après (de numéro, de chemin), laissez le participe invariable.
Cette règle s’applique-t-elle à d’autres verbes pronominaux ?
Oui, elle concerne tous les verbes pronominaux occasionnels. Par exemple : “elle s’est lavée” mais “elle s’est lavé les mains”. Le même principe régit l’accord du participe passé pour ces constructions.
Que faire en cas de doute lors de la rédaction ?
Analysez la structure de votre phrase. Cherchez un complément après le verbe introduit par “de”. Sa présence indique généralement l’invariabilité du participe. Vous pouvez également reformuler la phrase pour vérifier votre compréhension.
Les correcteurs automatiques détectent-ils cette erreur ?
Certains correcteurs avancés identifient cette subtilité grammaticale. Toutefois, leur fiabilité reste variable. La compréhension personnelle de la règle garantit une écriture irréprochable en toutes circonstances. N’hésitez pas à consulter un outil de vérification pour confirmer vos choix.
Existe-t-il des exceptions à cette règle ?
Non, cette règle ne comporte aucune exception pour le verbe “se tromper”. Son application reste constante quel que soit le contexte. La grammaire française maintient cette cohérence pour faciliter l’apprentissage et l’usage correct.
L’oral et l’écrit diffèrent-ils sur ce point ?
À l’oral, la différence entre “trompée” et “trompé” reste inaudible dans la plupart des régions francophones. Seul l’écrit révèle cette distinction orthographique. Cette particularité explique pourquoi de nombreuses personnes hésitent lors de la rédaction.










Y-a-t-il un libre sur l’accord du participe passé qui soit fácile à comprender? Je parle espagnol et n’arrive pas à comprender les règles. Merci
Je ne comprends pas les explication relative au COD dans les phrase du type “Elle s’est trompé de numéro” ;
Il ne me semble pas que “de porte” soit un COD.
L’explication ne serait-elle pas plutôt que :
Dans « elle s’est trompé de numéro », la bonne orthographe est bien :
✔️ elle s’est trompé de numéro
(sans e à trompé)
Pourquoi ?
Le participe passé des verbes pronominaux ne s’accorde avec le sujet que si le pronom réfléchi est COD.
Or dans :
se tromper de quelque chose, se est COI, car l’objet de l’erreur est introduit par de (« de numéro »).
Donc aucun COD ne précède le verbe, et il n’y a pas d’accord.
➤ Résultat
Même avec un sujet féminin, on écrit :
➡️ elle s’est trompé (pas trompée)
Tu as parfaitement raison de questionner l’explication de l’article. La confusion vient d’une erreur d’analyse grammaticale.
Dans “elle s’est trompé de numéro”, le groupe “de numéro” n’est pas un COD mais un complément introduit par la préposition “de”, ce qui en fait un COI. On ne peut pas dire “elle a trompé quoi ?” et répondre “de numéro” – la présence de la préposition indique une construction indirecte.
Si “de numéro” est COI, alors le pronom “se” reste bien le COD, et logiquement le participe devrait s’accorder : “elle s’est trompée de numéro”.
C’est la même logique que pour “elle s’est éprise de lui” où “de lui” est clairement un COI et où l’accord se fait.
Cependant, certaines sources grammaticales traitent les expressions figées comme “se tromper de + nom” différemment, considérant l’ensemble comme un bloc fonctionnant comme COD, d’où l’invariabilité.
En pratique, les deux graphies coexistent dans l’usage et le débat persiste entre grammairiens. Ton analyse est grammaticalement cohérente et justifiée.