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« Emprunt » et « empreint » : quelle différence ?

Publié le 25/04/2020
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Emprunt et empreint peuvent être considérés soit comme des homophones (des mots dont la prononciation est identique), soit comme des paronymes (des mots dont la prononciation est très proche). Théoriquement, la prononciation de ces mots est légèrement différente mais, dans les faits, à l’oral, elle se confond. De là le fait que certains orthographient « emprunt » quand il faudrait écrire « empreint », et vice versa.

Emprunt

Se prononce comme : « parfum, brun ou un ». « Emprunt » est un nom masculin dérivé du verbe « emprunter » (un déverbal, un mot formé à partir d’un verbe) qui désigne le fait de recevoir quelque chose à titre de prêt, ou la chose prêtée elle-même. L’adjectif dérivé de ce nom est « emprunté » (qui peut aussi signifier maladroit, manquant de naturel, etc.). 

Exemples 

  • Les États doivent souvent s’endetter pour financer les intérêts de leurs emprunts passés, ce qui crée un cercle vicieux.
  • « Un jour vient où l’être vrai reparaît, que le temps lentement déshabille de tous ses vêtements d’emprunt. » (Gide, Les Faux-Monnayeurs)
  • « […] si bien qu’un jour elle lui montra le modèle d’une autorisation générale pour « gérer et administrer ses affaires, faire tous emprunts, signer et endosser tous billets, payer toutes sommes, etc. » Elle avait profité des leçons de Lheureux. » (Flaubert, Madame Bovary)

Empreint

Se prononce comme : « Agen, vin ou main ». « Empreint » est le participe passé du verbe « empreindre », qui signifie « marquer quelque chose » (du latin imprimere, « appuyer sur, appliquer sur »). On connaît le dérivé « empreinte ». « Être empreint de », toujours suivi par la préposition « de », signifie « être marqué de ».

Exemples : 

  • Mon père me racontait les histoires d’une façon si singulière qu’elles me paraissaient toujours empreintes d’un profond mystère. 
  • Ce pays est empreint de nombreuses traditions qu’il faut bien connaître pour n’y froisser personne.
  • La joie qui était empreinte sur son visage ne devait pas tromper sur son véritable tempérament de nostalgique (tournure ancienne et littéraire).
  • « Comme, dans l’obscurité, il promenait sa main sur la terre molle pour s’assurer que l’empreinte était entièrement effacée […] » (Stendhal, Le Rouge et le Noir)
  • « Il était impossible de méconnaître dans l’accent de ces paroles les espérances d’un cœur à son insu passionné. Aussi madame Grandet jeta-t-elle à sa fille un regard empreint de maternité […] » (Balzac, Eugénie Grandet)