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Qu’est-ce qu’une coquecigrue ? Définition et sens du mot
La coquecigrue désigne un animal imaginaire et chimérique, une créature fantastique évoquée dans la littérature française depuis le XVIe siècle. Ce terme s’emploie également pour qualifier des propos absurdes, des histoires invraisemblables ou des promesses qui ne se réaliseront jamais. Vous entendrez cette expression dans des tournures comme « attendre la venue des coquecigrues », signifiant qu’un événement n’arrivera probablement jamais.
Au-delà de sa dimension littéraire, la coquecigrue incarne tout ce qui relève du conte fantaisiste et de la pure invention. Elle symbolise les balivernes et les sornettes que l’on raconte pour amuser ou tromper. Cette créature fabuleuse reste ancrée dans l’imaginaire collectif comme le symbole même de l’impossible et du grotesque.
Ce qu’il faut retenir
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La coquecigrue désigne une créature fantastique totalement imaginaire évoquée par Rabelais
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Expression « à la venue des coquecigrues » signifie jamais ou impossible
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Étymologie mystérieuse combinant possiblement coq, grue et ciguë en mot-valise
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Terme littéraire pour qualifier des propos absurdes ou promesses irréalisables
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Synonymes courants : baliverne, sornette, chimère, faribole et billevesée
Origines étymologiques du mot coquecigrue
L’étymologie de coquecigrue demeure mystérieuse et suscite plusieurs hypothèses. Le mot apparaît pour la première fois sous la plume de François Rabelais en 1534, dans son célèbre Gargantua, où il évoque la défaite du roi Picrochole. Une vieille sorcière lui prédit alors que son royaume lui sera rendu « à la venue des coquecigrues », autrement dit jamais.
Selon certaines interprétations, ce terme fantaisiste résulterait de la fusion de trois éléments : le coq, la grue et la ciguë (plante toxique). D’autres lexicographes préfèrent y voir la combinaison du coq et de la cigogne. Cette créature composite incarnerait ainsi un mélange absurde et burlesque, impossible à rencontrer dans la nature.
D’autres théories évoquent une origine latine obscure. Charles Nisard suggérait que le mot proviendrait du latin cicus (chose sans valeur) associé au grec ancien signifiant également « rien ». Quelle que soit sa genèse réelle, la coquecigrue s’impose comme une invention linguistique géniale, riche en sonorités comiques et en évocations loufoques.
Exemples d’utilisation du mot coquecigrue
Voici plusieurs exemples originaux illustrant l’usage de ce terme dans différents contextes :
Votre projet ressemble à une coquecigrue : vous promettez monts et merveilles sans jamais apporter la moindre preuve concrète.
Nous discutions de politique quand il s’est mis à raconter des coquecigrues sur une révolution imminente que personne d’autre ne voyait venir.
Elle attendait son retour comme on attend la venue des coquecigrues, sachant pertinemment qu’il ne reviendrait plus.
Le mot s’utilise surtout dans un registre littéraire ou soutenu. Vous l’entendrez rarement dans la conversation courante, mais il garde toute sa saveur dans les textes écrits. Son emploi confère une touche d’humour et de raffinement linguistique à vos phrases.
Emplois figurés et expressions courantes
L’expression « à la venue des coquecigrues » demeure la tournure la plus célèbre. Elle équivaut à notre moderne « quand les poules auront des dents ». Vous pouvez également dire « débiter des coquecigrues » pour désigner quelqu’un qui accumule les mensonges ridicules ou les récits fantaisistes.
Dans un registre plus rare, on qualifie parfois une personne de « coquecigrue » pour souligner son comportement étrange ou ses raisonnements absurdes. Cette utilisation reste toutefois marginale et réservée aux amateurs de vocabulaire recherché.
Synonymes et mots proches de coquecigrue
Si vous souhaitez varier votre vocabulaire, plusieurs termes peuvent remplacer coquecigrue selon le contexte. Voici une liste de synonymes adaptés :
- Baliverne – propos futile et sans fondement
- Billevesée – idée creuse et dénuée de sens
- Sornette – affirmation ridicule ou mensongère
- Faribole – chose sans importance ni sérieux
- Chimère – projet irréalisable ou illusion vaine
Chacun de ces mots partage avec coquecigrue cette notion d’irréalité et d’absurdité. Vous pouvez les employer pour qualifier des discours creux, des promesses en l’air ou des inventions fantaisistes. La nuance réside dans le degré d’ironie ou de moquerie que vous souhaitez exprimer.
Antonymes et termes opposés
À l’opposé de la coquecigrue, vous trouverez des mots évoquant la vérité, la réalité tangible et les faits vérifiables. Voici quelques antonymes pertinents :
| Antonyme | Signification |
|---|---|
| Réalité | Ce qui existe effectivement |
| Vérité | Conformité aux faits établis |
| Certitude | Conviction fondée sur des preuves |
| Évidence | Fait manifeste et indiscutable |
Ces termes incarnent tout ce que la coquecigrue n’est pas : des éléments concrets, vérifiables et ancrés dans le monde réel. Leur emploi permet de marquer le contraste entre l’imaginaire fantaisiste et la rigueur factuelle.
Traductions du mot coquecigrue dans d’autres langues
Traduire « coquecigrue » représente un véritable défi linguistique. Ce mot typiquement français ne possède pas d’équivalent exact dans la plupart des langues. Voici néanmoins quelques propositions de traduction :
| Langue | Traduction | Sens littéral |
|---|---|---|
| Anglais | Tall tale / nonsense | Histoire exagérée / absurdité |
| Espagnol | Patraña / cuento chino | Mensonge / conte chinois |
| Italien | Frottola / fanfaluca | Bobard / baliverne |
| Allemand | Lügengeschichte / Hirngespinst | Histoire mensongère / chimère |
Aucune de ces traductions ne capture parfaitement la richesse fantaisiste et l’humour contenu dans le mot français. La coquecigrue reste une spécificité culturelle qui témoigne de la créativité linguistique française et de son goût pour les images burlesques.
Questions fréquemment posées sur la coquecigrue
Pourquoi Rabelais a-t-il inventé ce mot ?
François Rabelais n’a probablement pas inventé le terme de toutes pièces. Il l’a plus vraisemblablement emprunté au langage populaire de son époque pour créer une image comique et mémorable. Son génie réside dans l’intégration de ce mot dans un contexte narratif qui lui a donné une portée universelle.
Peut-on employer « coquecigrue » au pluriel ?
Absolument. Vous écrirez « des coquecigrues » lorsque vous évoquez plusieurs histoires invraisemblables ou plusieurs créatures imaginaires. L’orthographe reste identique, seul le déterminant change. Si vous avez un doute sur l’accord, n’hésitez pas à consulter notre correcteur d’orthographe pour vérifier vos textes.
Existe-t-il une représentation visuelle de la coquecigrue ?
Quelques artistes et illustrateurs se sont essayés à représenter cette créature composite. Les interprétations varient considérablement : certains imaginent un volatile improbable mêlant plumes de coq et pattes d’échassier, d’autres privilégient une approche plus abstraite et symbolique. Aucune version ne fait autorité, ce qui préserve le mystère fantastique entourant cet animal légendaire.
La coquecigrue apparaît-elle dans d’autres œuvres littéraires ?
Après Rabelais, le mot a été repris par plusieurs auteurs classiques et modernes, notamment dans des contextes ironiques ou satiriques. Madame de Sévigné l’emploie dans sa correspondance pour se moquer de récits qu’elle juge fantaisistes. La coquecigrue traverse ainsi les siècles comme un emblème de l’absurde et du merveilleux burlesque.










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