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Bonté divine : définition · exemples · étymologie

Publié le 17/01/2025
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Définition

Vous l’avez sûrement déjà entendue dans la bouche de votre grand-mère ou dans un vieux film français. Bonté divine, cette expression charmante et désuète, est bien plus qu’une simple exclamation. Elle traduit la surprise, l’étonnement, parfois même la stupéfaction face à l’inattendu.

Imaginez un instant. Vous rentrez chez vous après une longue journée. La porte s’ouvre sur un salon totalement réaménagé par votre conjoint. “Bonté divine !” s’échappe naturellement de vos lèvres. Cette interjection, contrairement à ses cousines plus familières, garde une certaine noblesse, une élégance qui la distingue.

Cette expression versatile peut colorer votre discours de différentes nuances émotionnelles :

  • Une surprise pure et simple, comme lorsque vous découvrez un cadeau inattendu sur votre bureau
  • Une inquiétude polie, quand vous apercevez des nuages menaçants au-dessus du pique-nique familial
  • Une admiration mêlée d’étonnement, face à un tour de magie particulièrement réussi
  • Une exaspération contenue, lorsque votre chat renverse pour la troisième fois votre tasse de café

Origine et étymologie

Au XVIIe siècle, époque où la religion imprégnait chaque aspect de la vie quotidienne, l’expression bonté divine voit le jour. Elle fait référence à la miséricorde de Dieu, nous apprend le Trésor de la Langue Française.

Cette expression est un mariage linguistique parfait entre :

– “Bonté” : héritée du latin “bonitas”, l’essence même de ce qui est bon

– “Divine” : issue du latin “divinus”, ce qui appartient au domaine de Dieu

À l’origine, invoquer la bonté divine revenait à solliciter la bienveillance céleste face à l’adversité. Le temps a fait son œuvre. L’expression s’est doucement détachée de ses racines sacrées, tout en préservant sa délicate retenue.

Exemples d’utilisation

Dans la littérature

Bonté divine ! La plume tremblait entre les doigts noueux de Madame Dubois. Son petit-fils venait d’annoncer son intention de traverser l’Atlantique à la rame.

-Bonté divine, chuchota le docteur Martin en découvrant les radiographies. Comment avez-vous pu marcher avec une telle fracture ?

Dans le langage courant

Bonté divine, j’ai complètement oublié notre anniversaire de mariage !

Bonté divine, cette robe vous va à ravir ! Quel changement depuis la dernière fois !

Expressions similaires

Notre “bonté divine” n’est pas seule. Elle fait partie d’une grande famille d’expressions qui puisent dans le divin :

  • “Doux Jésus !” – Sa cousine plus décontractée, qu’on entend souvent dans les campagnes
  • “Mon Dieu !” – Sa version moderne, qui a conquis toutes les générations
  • “Juste Ciel !” – Sa sœur jumelle en élégance, tout aussi raffinée
  • “Miséricorde !” – Sa parente proche, qui partage ses origines religieuses

Usage moderne

De nos jours, “bonté divine” trouve sa place dans trois contextes bien distincts :

1. Elle brille dans la littérature, donnant vie aux personnages d’une certaine époque ou d’un certain rang social

2. Elle s’invite dans l’humour, où elle devient le clin d’œil malicieux d’une surprise feinte

3. Elle persiste dans le langage soutenu, comme une alternative raffinée aux “oh!” et “ah!” du quotidien

Les jeunes générations la délaissent peut-être, mais elle garde ce je-ne-sais-quoi d’intemporel. Comme une vieille dentelle précieusement conservée, elle traverse les époques sans perdre de son charme ni de sa pertinence.