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Quelle est la capitale de l’Afrique du Sud ?

Publié le 24/06/2018
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Quelle est la capitale de l’Afrique du Sud ? L’Afrique du Sud n’a pas de capitale officielle. Dans la constitution de la République d’Afrique du Sud, promulguée en 1996, au chapitre 4 (Parliament), il est fait mention du fait que le Parlement siège au Cap. Cependant, le Parlement peut modifier son siège par un acte. Cependant, on considère généralement que l’Afrique du sud a trois capitales :

  • Le Cap comme capitale législative puisqu’elle accueille le Parlement ;
  • Pretoria comme capitale administrative ;
  • Bloemfontein comme capitale judiciaire (malgré la présence de la Cour constitutionnelle à Johannesbourg). 

Pretoria et Bloemfontein sont donc des capitales de fait, et non de droit.
capitale afrique du sud

  • Pretoria joue le rôle de capitale nationale. Située dans la province du Gauteng, au nord-est du pays, elle accueille le pouvoir exécutif, c’est-à-dire la résidence du président de la République et les ministères, ainsi que les ambassades.
  • Bloemfontein, située au centre du pays, dans le province de Free State, est le siège de Cour suprême d’appel.

À ces trois villes, il convient au reste d’ajouter Johannesbourg, plus grande ville et poumon économique de l’Afrique du Sud. Y siègent aussi la bourse et la Cour constitutionnelle. Elle se trouve à 50 km de Pretoria, et forme une agglomération avec cette dernière (12 millions d’habitants pour la province du Gauteng).

 

Pourquoi y a-t-il plusieurs capitales en Afrique du Sud ?

Cette répartition géographique du pouvoir est un héritage du passé sud-africain. Fondée en par les Néerlandais 1652, Le Cap (Cape Town en anglais, Kaapstad en afrikaans) est la colonie à partir de laquelle l’Afrique du Sud est née. Cette dernière était d’ailleurs nommée Colonie du Cap. À la faveur des guerres napoléoniennes, la Colonie du Cap passe aux mains britanniques. En 1910, ils créent un Parlement qu’ils installent au Cap.

Pour fuir l’administration britannique, les Boers, descendants des colons néerlandais (les Afrikaners d’aujourd’hui), s’exilent au nord de l’Afrique du Sud actuelle (le Grand Trek, en 1834 et 1840). Ils fondent alors trois républiques : Natalia, l’État libre d’Orange et la République sud-africaine (Transvaal). L’État libre d’Orange a pour capitale Bloemfontein et la République sud-africaine Pretoria. Elles ont donc conservé leur prééminence passée lorsque les Britanniques ont conquis tous ces États pour fonder l’Union d’Afrique du Sud (1910). 

L’histoire de l’Afrique du Sud a donné naissance à plusieurs capitales potentiellement rivales et aucune ne s’impose à l’autre. 

La république moderne d’Afrique du Sud, née après la fin de l’apartheid (1991 – 1994), est un grand État (1 219 912 km2) dont le territoire est réparti entre plusieurs cultures : les 56 millions d’habitants du pays se divisent en Afrikaners, Zoulous, Xhosas, Coloureds (métis), Indiens, etc. Il paraît donc toujours nécessaire de répartir le pouvoir en séparant dans différentes villes le siège des instances du pays. En outre, Bloemfontein est au centre du pays : il paraît alors judicieux d’y placer la plus haute instance judiciaire, à laquelle chacun peut avoir affaire.

En 2016, le président de la République Jacob Zuma annonce sa volonté de regrouper la capitale législative et la capitale administrative en une seule ville. Mais cette proposition suscite des oppositions.

Enfin, le projet de changement du nom de Pretoria (pour un éventuel Tshwane, qui est déjà le nom d’une circonscription qui comprend Pretoria) a été abandonné. Pretoria a été nommée en l’honneur de Andries Pretorius, commandant des Boers au cours de la bataille de Blood River (1838), qui les a opposés aux Zoulous, une ethnie importante de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui. 

Voir ici :