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Les trois capitales de l’Afrique du Sud : Le Cap, Pretoria & Bloemfontein

Publié le 24/06/2018 (m.à.j* le 27/12/2024)
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Les trois capitales de l’Afrique du Sud

Quelle est la capitale de l’Afrique du Sud ? L’Afrique du Sud n’a pas de capitale officielle. Dans la constitution de la RĂ©publique d’Afrique du Sud, promulguĂ©e en 1996, au chapitre 4 (Parliament), il est fait mention du fait que le Parlement siĂšge au Cap. Cependant, le Parlement peut modifier son siĂšge par un acte. Cependant, on considĂšre gĂ©nĂ©ralement que l’Afrique du sud a trois capitales :

  • Le Cap comme capitale lĂ©gislative puisqu’elle accueille le Parlement ;
  • Pretoria comme capitale administrative ;
  • Bloemfontein comme capitale judiciaire (malgrĂ© la prĂ©sence de la Cour constitutionnelle Ă  Johannesbourg). 

Pretoria et Bloemfontein sont donc des capitales de fait, et non de droit.
capitale afrique du sud

  • Pretoria joue le rĂŽle de capitale nationale. SituĂ©e dans la province du Gauteng, au nord-est du pays, elle accueille le pouvoir exĂ©cutif, c’est-Ă -dire la rĂ©sidence du prĂ©sident de la RĂ©publique et les ministĂšres, ainsi que les ambassades.
  • Bloemfontein, situĂ©e au centre du pays, dans le province de Free State, est le siĂšge de Cour suprĂȘme d’appel.

À ces trois villes, il convient au reste d’ajouter Johannesbourg, plus grande ville et poumon Ă©conomique de l’Afrique du Sud. Y siĂšgent aussi la bourse et la Cour constitutionnelle. Elle se trouve Ă  50 km de Pretoria, et forme une agglomĂ©ration avec cette derniĂšre (12 millions d’habitants pour la province du Gauteng).

 

Pourquoi y a-t-il plusieurs capitales en Afrique du Sud ?

Cette rĂ©partition gĂ©ographique du pouvoir est un hĂ©ritage du passĂ© sud-africain. FondĂ©e en par les NĂ©erlandais 1652, Le Cap (Cape Town en anglais, Kaapstad en afrikaans) est la colonie Ă  partir de laquelle l’Afrique du Sud est nĂ©e. Cette derniĂšre Ă©tait d’ailleurs nommĂ©e Colonie du Cap. Ă€ la faveur des guerres napolĂ©oniennes, la Colonie du Cap passe aux mains britanniques. En 1910, ils crĂ©ent un Parlement qu’ils installent au Cap.

Pour fuir l’administration britannique, les Boers, descendants des colons nĂ©erlandais (les Afrikaners d’aujourd’hui), s’exilent au nord de l’Afrique du Sud actuelle (le Grand Trek, en 1834 et 1840). Ils fondent alors trois rĂ©publiques : Natalia, l’État libre d’Orange et la RĂ©publique sud-africaine (Transvaal). L’État libre d’Orange a pour capitale Bloemfontein et la RĂ©publique sud-africaine Pretoria. Elles ont donc conservĂ© leur prééminence passĂ©e lorsque les Britanniques ont conquis tous ces États pour fonder l’Union d’Afrique du Sud (1910). 

L’histoire de l’Afrique du Sud a donnĂ© naissance Ă  plusieurs capitales potentiellement rivales et aucune ne s’impose Ă  l’autre. 

La rĂ©publique moderne d’Afrique du Sud, nĂ©e aprĂšs la fin de l’apartheid (1991 – 1994), est un grand État (1 219 912 km2) dont le territoire est rĂ©parti entre plusieurs cultures : les 56 millions d’habitants du pays se divisent en Afrikaners, Zoulous, Xhosas, Coloureds (mĂ©tis), Indiens, etc. Il paraĂźt donc toujours nĂ©cessaire de rĂ©partir le pouvoir en sĂ©parant dans diffĂ©rentes villes le siĂšge des instances du pays. En outre, Bloemfontein est au centre du pays : il paraĂźt alors judicieux d’y placer la plus haute instance judiciaire, Ă  laquelle chacun peut avoir affaire.

En 2016, le président de la République Jacob Zuma annonce sa volonté de regrouper la capitale législative et la capitale administrative en une seule ville. Mais cette proposition suscite des oppositions.

Enfin, le projet de changement du nom de Pretoria (pour un Ă©ventuel Tshwane, qui est dĂ©jĂ  le nom d’une circonscription qui comprend Pretoria) a Ă©tĂ© abandonnĂ©. Pretoria a Ă©tĂ© nommĂ©e en l’honneur de Andries Pretorius, commandant des Boers au cours de la bataille de Blood River (1838), qui les a opposĂ©s aux Zoulous, une ethnie importante de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui. 

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