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Impossible n’est pas français : origine et signification

Publié le 12/10/2019
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« Impossible n’est pas français » : cette expression nous dit que rien n’est impossible aux Français, qu’ils peuvent tout accomplir, que rien ne résiste à leur audace. Elle est drapée de la nostalgie de la grandeur de la France et de son peuple, et porte en elle une puissance de dynamisme, ou peut être employée avec légèreté, par ironie ou par amusement, pour mimer un patriotisme exalté. Cette expression fait pendant au latinisme ad impossibile nemo tenetur« à l’impossible nul n’est tenu ».

Impossible n’est pas français : un mot de Napoléon ?

« Impossible n’est pas français » est attribué à Napoléon Ier (1804 – 1815) personnage conquérant et énergique, stéréotype du nouvel Alexandre, qui semble bien incarner son adage. Cependant, aucune source ne permet de lui attribuer avec certitude. 

Une version fait naître ce mot d’une réponse de Napoléon à une lettre du général Le Marois (1776 – 1836) de juillet 1813. Ce dernier craignait de ne pas pouvoir résister à la coalition ennemie en marche vers la place qu’il tenait, Magdebourg, en Allemagne. Napoléon aurait cherché à galvaniser son esprit de résistance par une formule frappante. 

Joseph Fouché (1759 – 1820), ministre de la Police de Napoléon, lui donne une autre origine dans ses Mémoires : Napoléon lui aurait assené dans une remontrance pour son attitude dans une affaire avec la Russie.

« Quoi ! me dit l’empereur, c’est un vétéran de la révolution qui emprunte une expression si pusillanime ! ah monsieur ! est-ce à vous d’avancer qu’il est quelque chose d’impossible ! à vous qui, depuis quinze ans, avez vu se réaliser des événements qui, avec raison, pouvaient être jugés impossibles ? l’homme qui a vu Louis XVI baisser sa tête sous le fer d’un bourreau ; qui a vu l’archiduchesse d’Autriche, reine de France, raccommoder ses bas et ses souliers en attendant l’échafaud ; celui enfin qui se voit ministre quand je suis empereur des Français, un tel homme ne devrait jamais avoir le mot impossible à la bouche. » Je vis bien que je devais cette brusque sortie à ma censure du meurtre du duc d’Enghien, dont on avait pas manqué d’instruire l’empereur, et je lui répondis, sans me déconcerter : En effet, j’aurais dû me rappeler que Votre Majesté nous a appris que le mot impossible n’est pas français.

À lire 

  • Gilbert Guislain, Pascal Le Pautremat, Jean-Marie Le Tallec, 500 citations de culture générale
  • Michèle Ressi, Histoire de France en 1000 citations
  • Renaud Thomazo, Les Grandes Citations de l’histoire de France