499 Vues
Enregistrer

L’ironie : définition & exemples

Publié le 08/03/2023 (m.à.j* le 11/03/2023)
1 commentaire

L’ironie (du grec eirôneiaεἰρωνεία « interroger en feignant l’ignorance » ou « feinte dans la manière d’agir ») a plusieurs sens, mais désigne dans la langue de tous les jours le fait de dire le contraire de ce que l’on veut faire comprendre, tout en faisant comprendre à son auditoire que l’on dit le contraire de ce que l’on pense. L’ironie n’est pas de l’hypocrisie : on ne cache pas sa pensée, on l’exprime par une voie détournée pour lui donner plus de force. On fait souvent comprendre que l’on est ironique par un sourire, par un regard malicieux ou par un ton sarcastique ou railleur. Ainsi, si je vois un tableau très laid, et que je dis « elle est superbe, cette œuvre » à un compagnon qui le regarde avec le même dépit, je fais là de l’ironie. Cela me permet d’amuser mon compagnon, de donner plus de force à ma moquerie, de teinter de badinerie une visite décevante, etc. L’ironie peut aussi servir à soulager son cœur par l’humour. Si l’on est payé une somme dérisoire pour un travail, demander à ses collègues « que va-t-on faire de telles sommes ? » peut être une façon de plaisanter face devant la dureté du sort. Le sarcasme est une forme d’ironie.

L’ironie produit ce que l’on nomme des antiphrases. Une antiphrase est une figure de style qui se caractérise par le fait d’écrire le contraire de ce que l’on pense. L’ironie est le concept, la notion, l’antiphrase est la figure de rhétorique. Voltaire (1694 – 1778) incarne, en France, l’attitude ironique face à la vie, et surtout face aux pouvoirs tutélaires, politique et religieux, afin de mieux les critiquer. On imagine volontiers Voltaire avec un sourire, symbole de son ironie. La litote et l’hyperbole peuvent aussi permettre d’ironiser.

En philosophie, la notion d’ironie est associée à Socrate (470 – 399 av. J.-C.). Elle renvoie à l’attitude volontiers légère de Socrate dans les dialogues de Platon, qui n’hésite pas à feindre l’ignorance et la naïveté (« ce que je sais, c’est que je ne sais rien ») afin de pousser son interlocuteur à dévoiler ses opinions, afin d’attaquer ensuite cette opinion et ses erreurs pour avancer vers le dévoilement de la vérité. L’ironie est alors un instrument qui sert à déchirer le voile des fausses réalités.

L’ironie du sort désigne désigne un malheur ou un désagrément qui semble être survenu par une volonté qui sembler s’acharner contre soi, comme si un malin génie se raillait de nous. On dit usuellement que l’on  « goûte à l’ironie » d’une situation où le hasard a bien fait les choses au détriment de quelqu’un que l’on n’aime pas.

L’ironie dramatique consiste à accentuer la tension dans l’esprit d’un spectateur ou d’un lecteur en lui donnant une information dont un ou des personnages ne disposent pas, et qui peuvent courir à leur perte à cause de cette ignorance.

Un point d’ironie, « ⸮ », a été promu par l’écrivain Alcanter de Brahm (1868 – 1942) pour indiquer aux lecteurs quels passages sont ironiques, mais il n’est presque jamais employé. Sur les réseaux sociaux, l’ironie n’est souvent pas comprise par les individus.