Définition
Mettre la viande dans le torchon signifie : aller se coucher.
Mettre la viande dans le torchon : origine de lâexpression
Cette expression cĂ©lĂšbre dâargot français est relevĂ©e par Alfred Delvau (Dictionnaire de la langue verte, 1866), sous la forme ârouler sa viande dans le torchon ». Câest selon lui un argot des faubouriens (les populations pauvres vivant dans les faubourgs de Paris). Aristide Bruant (Lâargot au XXe siĂšcle, 1901) note âmettre sa viande dans le torchonâ, et propose notamment comme variante âse mettre sous la bĂącheâ. Il existe aussi les variantes « mettre la viande dans les toiles », « mettre le lard au saloir » (version amusante et Ă©vocatrice qui pourrait renaĂźtre aujourdâhui), etc.
Cette expression est plutĂŽt employĂ©e aujourdâhui pour sa vulgaritĂ© argotique excessive, câest-Ă -dire pour plaisanter en imitant un pseudo-langage « beauf ». Câest une rĂ©plique dans La Vie est un long fleuve tranquille (1988).
Ă lire ici : dâoĂč vient lâexpression âfaire une partouzeâ ?
Exemples
- AprĂšs vingt-et-une heures, jâai lâhabitude de mettre la viande dans le torchon, et ce sans hĂ©siter ! Quand on se lĂšve Ă six heures chaque matin, on ne fait pas long feu le soir.
â DĂ©jĂ dix heures, les amis, dit Bertrand. On finira de monter Azor demain. Il est temps de mettre la viande en torchon. Chacun, alors, se couche, lentement. Le bavardage ne cesse guĂšre.
Barbusse, Le Feu / On a ici une forme alternative avec « en »
En effet, refaire son lit le matin favoriserait la prolifĂ©ration des acariens, vu que la literie nâa pas eu le temps de respirer, sâaĂ©rer et procĂ©der ainsi Ă lâholocauste par assĂšchement des bestioles en question. Solution : refaire son lit le soir, trois heures avant de mettre la viande dans le torchon. Torchon qui, selon dâautres statistiques Ă©pouvantables, ne serait changĂ© quâune fois toutes les trois semaines.
Lorsque je faisais mon service militaire, dans les camps, il nous Ă©tait distribuĂ© des âsacs Ă viandeâ sorte de grand drap cousu en forme de sac. SĂ»rement une variante de cette expression.
Souvenirs, souvenirs !