168 Vues
Enregistrer

Au débotté : définition · exemples · origine de l’expression

Publié le 08/09/2021 (m.à.j* le 25/03/2023)
0 commentaire

« Au débotté » est une expression signifie : à l’improviste.  On écrit aussi « au débotter ». Exemples : 

  • Ils nous avaient annoncé au débotté qu’ils comptaient se marier et s’installer dans un petit appartement. Ce fut une surprise qui nous laissa ébahi.
  • Après m’avoir brièvement demandé des nouvelles de ma famille, elle changea de sujet, au débotté, pour me parler des événements d’hier.
  • Renversé au débotté, Clemenceau quitta le pouvoir sans affliction : « Je suis tout à la joie de la délivrance », confiait-il, sans doute soulagé après avoir dû, pendant trois ans, maintenir sa barque contre des coups de vent renversants.

    Michel Winock, Clemenceau

Au débotté : origine de l’expression

Le débotté est le moment où l’on quitte ses bottes, et notamment la cérémonie au cours de laquelle des valets débottent le roi. Ce terme apparaît au XVIIIe siècle.

Lorsque le Roy est der retour de la chasse, ou de la promenade, il trouve à sa Chambre des Officiers de sa Chambre & de sa Garderobe, qui lui changent les habits dont il a besoin, & font les mêmes fonctions qu’au lever de Sa Majesté. Un Valet de Chambre tire la botte du pied droit, un Valet de Garderobe celle du pied gauche.
Au débotté du Roy, peuvent entrer les personnes qui ont les entrées au lever de Majesté.

Paul Lucas Simplicien (?), L’État de la France, 1736

Par métonymie, le débotté est donc le moment où l’on arrive quelque part. 

Le pour, en France, c’était ceci : quand le roi était en voyage, le fourrier de la cour, le soir venu, au débotté à l’étape, assignait leur logement aux personnes suivant sa majesté.

Hugo, L’Homme qui rit

Le débotté n’est pas un moment où l’on attend de la visite. Cette arrivée est donc surprenante ; de là le sens « à l’improviste ».

Sur ces entrefaites, le ministre plénipotentiaire d’Autriche à Bruxelles, le comte Vitzthum, arriva à Paris et alla, au débotté, faire une visite au prince de Metternich.

Du Camp, Souvenirs d’un demi-siècle