Avoir une peur bleue signifie : avoir très peur, une peur violente.
Avoir une peur bleue : origine de l’expression
Pour le Dictionnaire d’expressions et locutions, cette expression est une invention de Zola dans L’Assommoir (1877). Ce n’est pas la bonne explication, car l’expression est antérieure :
Vous nous permettrez de n’être pas de la partie, vos grands mots nous font une peur bleue.
On m’a si étranzement réçou dans ce castel que z’ai oune peur bleue de dire qui ze souis.
Selon Patrice Bourdelais et Jean-Yves Raulot, auteurs d’une Histoire du choléra en France (1987), sous-titrée une peur bleue, 1832 et 1854, cette expression renvoie en réalité au teint des malades atteint du choléra, qui touche Paris en 1832. C’est une référence à l’aspect cyanosé (bleuté ou violacée) des cholériques, notamment de leurs doigts et de leurs lèvres.
La « peur » est probablement liée à la peur de mourir. Toutefois, le décalage entre l’origine de cette expression (la mort lente provoquée par la maladie) et la signification de l’expression (une peur violente) est remarquable.
Voir ici : pourquoi dit-on « rire jaune » ?
L’expression argotique « en être bleu », « être stupéfait d’une chose, n’en pas revenir, se congestionner en apprenant une nouvelle » (Delvau, Dictionnaire de la langue verte, 1866), est peut-être de même origine.
Exemples
C’était encore pis pour les courants d’air, il en avait une peur bleue, il engueulait tout l’établissement, si une porte restait entr’ouverte.
Soupçonnant une tentative d’homicide par défenestration, les forces de l’ordre décident de les placer en garde à vue. Mais l’audition de l’auteur de la chute dimanche va rapidement lever les doutes. Il déclare qu’il a une peur bleue des chiens, et que c’est en voyant l’animal qu’il a lui-même décidé de sauter. Le père et la fille sont remis en liberté dans la foulée. Aucune poursuite ne sera engagée à leur encontre.
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