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En lice : définition & origine de l’expression

Publié le 07/06/2021 (m.à.j* le 07/10/2023)
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« Être en lice » signifie : engagé dans un débat ou dans une compétition. Exemples :

  • Malgré deux défaites à l’issue de deux matchs de poules, cette équipes est toujours en lice pour passer en seizième de finale.
  • Cinq partis politiques étaient entrés en lice au premier tour de cette élection, mais un sixième parti pourrait être aussi candidat.
  • « C’est dans cet esprit que, dès le commencement des assemblées, ils avaient prudemment ordonné que si M. Arnauld venait en Sorbonne, ce ne fût que pour exposer simplement ce qu’il croyait, et non pas pour y entrer en lice contre personne. » (Pascal, Les Provinciales)
  • « Il s’agit de Mikaël Journo (47 ans), rabbin de la synagogue parisienne Chasseloup-Laubat, aumônier général des hôpitaux de France et secrétaire général de l’Association des rabbins français, et Laurent Berros (53 ans), grand rabbin de Sarcelles (Val-d’Oise), déjà en lice il y a sept ans. » (Lemonde.fr)

 

En lice : origine de l’expression

Lice est le plus probablement l’évolution d’un mot francique (une langue germanique occidentale), listia, que l’on retrouve notamment dans l’anglais list, le néerlandais lijst et l’allemand Leiste. Il désignait en moyen français une barrière ou une palissade. Au Moyen Âge et à la Renaissance, la « lice » était notamment le champ clos où se déroulaient les joutes et les tournois, et par métonymie les joutes en elles-mêmes :

En ce dict an, mil cinq cens cinquante & six, au moys d’Avril, en signe de rejouyssance, & congratulation de la confirmation de la dicte treve, fut fait un Tournoy, en grand triumphe & magnificence, en la ville & chasteau de Blois, auquel le Treschrestien Roy Henry monstra combien il estoit adroict à la lice. 

Nicole Gilles, Les Croniques et annales de France, depuis la destruction de Troye, jusques au Roy Loys onziesme, 1562 – 1566

L’expression « entrer en lice » apparaît au XVIe siècle et est vite employée au figuré à partir de l’idée de « combattre » (d’abord aux tournois, puis pour des idées, etc.) :

C’est premierement le seul & vray moyen de se faire cognoistre & à autruy, & bien mieux à soy-mesme. Que sçait & dequoy peut s’assurer & promettre celuy, qui ne s’est point essayé, qui n’est jamais entré en lice, qui n’a rien souffert ny couru fortune aucune ?

Pierre Charron, 1593

Voir ici : pourquoi dit-on « des lustres » ?