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« Je me suis permise » ou « je me suis permis » (accord féminin) ?

Publié le 07/10/2022 (m.à.j* le 15/03/2024)
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On écrit : « je me suis permis » ou « je me suis permise ». Cela dépend du contexte.

➜ « Je me suis permis » à la forme féminine : « se permettre » est un verbe occasionnellement pronominal. Il peut admettre un pronom réfléchi ou non (on dit aussi bien « se permettre » que « permettre »). La règle est que le participe passé de ces verbes doit être accordé si complément d’objet direct (COD, qui répond aux questions « qui ? quoi ? ») précède le verbe, comme on le fait avec les verbes qui s’emploient avec l’auxiliaire « avoir ». Or, dans « je me suis permis [de faire quelque chose] », aucun COD ne précède le verbe. Il ne faut donc pas accorder. Le pronom réfléchi « me » est complément d’objet d’indirect (il répond aux questions « à/de qui ? de quoi »). Par exemple, la phrase « je me suis permis de regarder la télévision » est à équivalente à « j’ai permis à moi-même de regarder la télévision ». « Me » représente « moi-même » et répond à la question « à qui ». Autres exemples :

  • Je me suis permis de vous contacter à propos de notre entrevue d’hier soir.
  • Je me suis permis de vous écrire pour vous demander un renseignement à propos de vos offres.
  • Moi, ta soeur, je me suis permis de te mettre en garde sur ce que tu t’apprêtes à faire.

➜ « … je me suis permise » : le participe passé « permis » doit varier dans les cas où le COD précède le verbe. Cela arrive dans les propositions subordonnées. Exemple :

  • La folie que je me suis permise m’a rendue heureuse.

Dans cet exemple, un COD, le pronom relatif « que » précède le « je me suis permise ». Ce pronom reprend son antécédent, « la folie », qui est un nom féminin. Le participe passé s’accorde donc à la forme féminine. Autres exemples :

  • Les dépenses que je me suis permises ont été très utiles.
  • Les libertés que je me suis permises étaient absolument nécessaires en ce moment de crise.
  • Voilà, monsieur, les réflexions que je me suis permises depuis ma première lettre et à laquelle je joins celle-ci. (Diderot, Correspondance)

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