On écrit : je
me permets. La conjugaison de la première personne du
singulier du présent de l’indicatif du verbe « permettre » est : «
permets ». Le fait que « permettre » soit à la
forme pronominale (« se permettre ») ne change pas
l’orthographe : le sujet de la phrase est le pronom « je
». Le pronom « me » quant à lui n’influence par la
terminaison. Il vaut mieux
apprendre cette conjugaison par
cœur pour ne plus se tromper.
À la deuxième personne, la
terminaison compte aussi un « s » (« tu te permets »).
En revanche, à la troisième personne
du singulier, la terminaison ne prend pas de « s » (« il se permet
»).
« Permettre » est un verbe du troisième groupe. Les verbes avec une terminaison en -re prennent à la première personne du singulier du présent : je vends (vendre), j’attends (attendre), je mets (mettre), je réponds (répondre), etc.
À lire en cliquant ici : « je vous transmet » ou « je vous transmets » ?
Ce qu’il faut retenir
-
Toujours « je me permets » avec un s final
Exemple : je me permets de vous écrire -
Première personne du singulier conserve le s terminal
Exemple : comme « je mets » ou « je vends » -
Pronom réfléchi « me » n’influence pas la terminaison
Exemple : le sujet reste « je » -
Registre soutenu pour demandes polies et respectueuses
Exemple : correspondance professionnelle -
Verbe du troisième groupe suit les règles de conjugaison
Exemple : terminaison en -re comme « permettre »
Pourquoi cette confusion orthographique ?
Cette hésitation provient de la ressemblance phonétique entre les terminaisons. À l’oral, « permets » et « permet » se prononcent de manière identique. Cette homophonie crée une zone d’incertitude pour de nombreux locuteurs.
L’influence de l’infinitif « permettre » complique également la situation. Certains associent à tort la forme pronominale avec l’infinitif, négligeant ainsi les règles de conjugaison spécifiques à chaque personne.
Les erreurs les plus fréquentes
Ces erreurs révèlent une mécompréhension fondamentale du fonctionnement des verbes pronominaux. Le pronom réfléchi « me » ne constitue pas le sujet grammatical de la phrase.
Analyse grammaticale approfondie
Dans « je me permets », la structure grammaticale suit ce schéma : sujet + pronom réfléchi + verbe conjugué. Le pronom personnel « je » demeure le véritable agent de l’action.
Cette construction pronominale exprime une action réflexive. Le locuteur s’accorde à lui-même la permission d’accomplir une action. Cette nuance sémantique distingue « se permettre » de « permettre à quelqu’un ».
Tableau comparatif des conjugaisons
Personne | Forme pronominale | Terminaison |
---|---|---|
1ère personne singulier | Je me permets | -s |
2ème personne singulier | Tu te permets | -s |
3ème personne singulier | Il/Elle se permet | – |
1ère personne pluriel | Nous nous permettons | -ons |
2ème personne pluriel | Vous vous permettez | -ez |
3ème personne pluriel | Ils/Elles se permettent | -ent |
Nuances d’usage et registres
L’expression « je me permets » appartient principalement au registre soutenu. Elle introduit souvent une demande polie ou une intervention respectueuse dans la conversation.
Dans la correspondance professionnelle, « je me permets » constitue une formule de politesse établie. Elle atténue le caractère direct d’une sollicitation.
Cette tournure évite l’impératif brutal. Au lieu de « Contactez-moi », vous préférez « Je me permets de vous demander de me contacter ». La courtoisie linguistique transforme l’injonction en suggestion.
Pour vérifier votre orthographe dans d’autres situations délicates, consultez notre correcteur d’orthographe et ajoutez-le à vos favoris.
Exemples avec « je me permets »
- Je me permets de vous contacter à propos de ma candidature au poste de chargé de mission.
- Il se permet des choses que je ne me permets pas.
- « Je me permets de trouver qu’on a payé très cher, beaucoup trop cher, les coups portés par le nationalisme à la Démocratie, dans ce petit monde intellectuel, jadis anarchisant, aujourd’hui communiste ou fasciste, qu’importe » (Bernanos, Scandale de la vérité)
- « — Il est enjoint au sieur Hugo de par le roi De quitter le royaume. » – Et je m’en vais. Pourquoi ? Pourquoi ? mais c’est tout simple, amis. Je suis un homme Qui, lorsque l’on dit : Tue ! hésite à dire : Assomme ! Quand la foule entraînée, hélas ! suit le torrent, Je me permets d’avoir un avis différent ; (Hugo, L’Année terrible)
- Quand je suis Océane, je me juge beaucoup, sur mes écritures, sur beaucoup de choses… En étant “quelqu’un d’autre”, je me permets beaucoup plus de choses. (rfi.fr)
- Ces jours-là, je me permets de faire une deuxième séance douce l’après-midi, entre une et deux heures. Par contre, si je pars plus de six, sept ou huit heures le matin, je ne ressors pas l’après-midi. (Lequipe.fr)
Exemples supplémentaires dans différents contextes
Dans le contexte familial, cette formulation conserve sa valeur atténuative tout en marquant le respect :
« Papa, je me permets de te faire remarquer que tu as oublié ton rendez-vous chez le médecin. »
Le monde académique privilégie également cette construction pour introduire des objections argumentées :
« Je me permets de contester cette interprétation des données statistiques. »
Mémorisation efficace
Pour ancrer définitivement cette règle, associez « je me permets » à « je mets ». Ces deux verbes du troisième groupe suivent la même logique orthographique. La première personne du singulier conserve toujours le « s » final.
Cette astuce mnémotechnique fonctionne avec l’ensemble des verbes en « -mettre » : je promets, je soumets, je transmets. La cohérence grammaticale facilite l’apprentissage.
L histoire des langues et leur évolution est passionnante. Leur orthographe en est le témoignage. Si des générations ont réussi à s y adapter pourquoi pas la nôtre ?
Bravo et merci de votre commentaire ! À force de vouloir simplifier,
employer un terme approximatif au lieu du mot exact, nous ne nous comprenons plus … exemple qui m’agace :” c’est trop mignon” … dommage, “très” c’est bien, “trop” c’est négatif!!
Tout comprendre …… ce serait tout pardonner !!!! …. ( Citation de Mme de Stael ) .. Alors pardonnons sinon la langue française perdra ses exceptions bizarres qui sont une part de son essence…. Pourquoi “imbécillité” avec deux “l” et imbécile un seul ?.. Joyeuses Pâques !!
– Je suis partisan de simplifier. Pourquoi ” je me permets ” et ” il se permet “, alors que le “S” n’a pas de réelle fonction dans l’affaire.
Permettre est un verbe du troisième groupe comme courrir ou mourir ou sentir et pour ces verbes il y a un s à la 1ere personne du singulier.Je nourris je cours,je sens..etc
Oui mais alors pourquoi pas « je sents » ?