« Pallier » ou « pallier à » quelque chose ?
On écrit : pallier quelque chose (sans la préposition « à »).
Pallier (avec deux « l », penser à palliatif), du latin palliare, « couvrir d’un manteau », par extension « cacher », signifie remédier à quelque chose de manière provisoire (comme on couvrirait d’un manteau quelque qui a froid).
C’est un verbe transitif (il admet un complément d’objet) direct (il n’y a pas de préposition entre le verbe et le complément d’objet).
Cependant, la forme « pallier à » se diffuse, sous l’influence peut-être de « parer à » ou de « remédier à » (cf. le Grevisse). Elle a été employée quelques fois dans la littérature.
Les événements lamentables que je vous ai dits m’enseigneraient, s’il en était encore besoin, l’horreur du péché de la chair ; ils sont la condamnation du divorce et de tout ce que l’homme a inventé pour essayer de pallier aux conséquences de ses fautes. Voici qui suffit, n’est ce pas !
À LIRE ICI : « quelques fois » et « quelquefois », quelle différence ?
Exemples avec pallier
Le Soir, Jules Breton, 1860
L’Empire, la Restauration, les divisions, les querelles de la France, que m’eût fait tout cela ? Je n’aurais pas eu chaque matin à pallier des fautes, à combattre des erreurs.
Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe
Pour les vieillards dont les traits avaient changé, ils tâchaient pourtant de garder fixée sur eux à l’état permanent, une de ces expressions fugitives qu’on prend pour une seconde de pose et avec lesquelles on essaye, soit de tirer parti d’un avantage extérieur, soit de pallier un défaut ; ils avaient l’air d’être définitivement devenus d’immutables instantanés d’eux-mêmes.
L’excellence des sentiments palliait les défaillances oratoires et l’on entendait se moucher nombre de membres de l’assistance
Gide, Les Faux-Monnayeurs
Des grandes entreprises aux collectivités, en passant par des agriculteurs ou des séries médicales américaines… les dons de masques de protection se multiplient pour tenter de pallier la pénurie de ces équipements indispensables aux personnels soignants, face à l’épidémie due au coronavirus.