L’islam a une tradition intellectuelle très riche. La connaissez-vous sur le bout des doigts ? Ce quiz de 15 questions vous permettra de mettre vos connaissances à l’épreuve. Si vous avez des questions ou des remarques, n’hésitez pas à les formuler dans la section « commentaires ». Des réponses détaillées se trouvent sous le quiz. Cliquez ici pour revenir à la liste de tous les quiz

Quiz : la civilisation islamique

#1. Quelle école juridique, favorisée par les Ottomans, tolère la consommation de « vin de dattes » (nabidh) lorsqu’il n’y pas ébriété, et utilise « la recherche de la meilleure solution » (istihsân) ?

#2. Au cours de quelle bataille Aïcha fut-elle vaincue par Ali ?

#3. Quel calife joua un rôle légendaire dans les recueils des Mille et Une Nuits ?

#4. Quel fut le principal apport d’al-Kindi ?

#5. Le croissant, présent sur le drapeau de nombreux pays islamiques, est évoqué comme symbole de l’islam dans le Coran.

#6. Quel mot arabe désigne la vertu de « patience, persévérance, constance » et qui figure dans le verset « Dieu est avec les constants » (II,148) ?

#7. Quel terme du Coran sert à désigner « l’ordre de Dieu » qui a été à l’origine de la création ?

#8. Qui est ce penseur islamique, proche des Frères musulmans, auteur d’« À l’ombre du Coran », qui plaidait pour le gouvernement de Dieu contre les systèmes reposant sur des valeurs humaines ?

#9. En quoi la bataille Badr fut-elle importante ?

#10. Quelle est la différence entre muhâjirûn et ansar ?

#11. Sur quel fondement la pratique du prêt à intérêt (ribâ) est-elle condamnée en islam ?

#12. À quel savant doit-on l'ouvrage « Le Vivant Fils du vigilant » (ou le Philosophe autodidacte, Hayy ibn Yaqzân) ?

#13. Qu’est-ce que l’ijtihâd ?

#14. Quel est le principal centre religieux de l’Iran ?

#15. Le mot algorithme vient du nom du mathématicien et astronome perse Al-Khwârizmi.

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Réponses détaillées

  1. L’école juridique islamique (Madhhab) du hanafisme a été développée à partir de la pensée du théologien de Koufa Abu Hanifa (699 – 769) et de certains de ses disciples. Cette école a été dominante sous les Abbassides et sous l’Empire ottoman, et reste prédominante en Turquie, en Asie Centrale, en Inde et au Pakistan, dans une partie du Proche-Orient et de l’Égypte. Elle a recours pour l’élaboration du fiqh (فقه, le droit sacré) à la réflexion personnelle ou opinion personnelle, le ra’y (رَأْي). Leur affection pour Ali, le gendre du Muhammad, a pu faire que les hanafites étaient plus proches du chiisme que d’autres.
  2. La bataille du Chameau de décembre 656, qui eut lieu près de Bassorah en Irak, fut le premier grand affrontement fratricide entre membres de la communauté musulmane. Elle tire son nom du palanquin porté par des chameaux sur lequel se trouvait Aïcha, la veuve de Muhammad.
  3. Haroun ar-Rachid (~ 765 – 809), cinquième calife de la dynastie des Abbassides, est un personnage récurrent du recueil de contes proche-orientaux, iraniens et indiens Les Mille et Une Nuits.
  4. Al-Kindi (~800 ~ 870) peut-être considéré comme le fondateur de la falsafa, فلسفة, terme dérivé du grec philosophia, φιλοσοφία. La falsafa est la branche proprement islamique de la philosophie, née directement de l’étude des textes de l’Antiquité grecque, de Platon, d’Aristote, de Plotin ou de penseurs péripatéticiens (comme la Théologie d’Aristote, qui n’était pas d’Aristote mais plutôt néoplatonicienne). Son développement fut notamment initié sous l’impulsion du calife Al-Ma’mūn (786 – 833), fils d’Haroun ar-Rachid, qui en fit l’une des missions de sa « maison de la sagesse » (sa bibliothèque). Les grands représentants de la falsafa furent entre autres Al-Farabi (VIIIe – XIXe siècle), Avicenne (980 – 1037) et Averroës (1126 – 1198).
  5. Le croissant de lune, en arabe hilâl, هلال, n’est apparu que relativement tardivement sur les bannières des États musulmans (selon Janine et Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l’islam), sur celle de l’Empire ottoman notamment. Il renvoie notamment au début du mois lunaire du calendrier musulman.
  6. Le nom arabe sabr, صبر, signifie « patience, persévérance, constance, contrôle de soi ». Ce mot apparaît dans un célèbre verset, « Dieu est avec les constants/endurant » (II, 153).
  7. Le terme arabe amr, أَمْر , « ordre, commandement, autorité », est un terme très courant dans le Coran où il renvoie à « l’ordre de Dieu ». Ce mot a donné l’arabe amyr, أمير, en français « émir », celui qui donne les ordres.
  8. Sayyid Qutb (1906 – 1963) était un penseur et militant égyptien, membre des Frères musulmans, qui eut une grande influence sur le développement de l’islamisme (le mouvement politique et social qui prône l’organisation totale de la société selon les préceptes de la loi islamique). Son magnum opus est À l’ombre du Coran (1952 – 1963).
  9. La bataille de Badr de mars 624, an II de l’hégire, au sud-ouest de Médine, fut la première victoire de Muhammad. Les musulmans vainquirent un convoi mecquois protégé par une troupe.
  10. Les muhajirun furent les compagnons de Muhammad arrivés en même temps que lui dans l’oasis de Yathrib (Médine) au moment de l’hégire, et les ansars (« les soutiens », الأنصار) furent ceux de Yathrib et de sa région qui accueillirent les premiers musulmans.
  11. Le prêt à intérêt, riba, ربا, ou « usure », a été interdit dès les débuts de l’islam dans Coran, par les versets 276 à 281 de la deuxième sourate, et par le verset 125 de la troisième. Des détournements ont toutefois existé. L’emprunteur pouvait faire un achat « fictif » d’un élément auprès d’un prêteur à un certain prix, puis lui revendre cet élément à un prix inférieur : la différence de prix représentait l’intérêt. En outre, les chrétiens et les juifs pouvaient se consacrer aux métiers de l’argent. Aujourd’hui, avec le développement du système bancaire moderne, l’intérêt est présenté comme une participation à des profits ou la rémunération d’un service (cf. Dictionnaire historique de l’islam).
  12. Ibn Tufayl (1105 – 1185) était un penseur andalou. Le Vivant fils du vigilant est une nouvelle philosophique.
  13. Ijtihad, اجتهاد, désigne usuellement « l’effort de réflexion », effectué par un juriste musulman pour produire une prescription sur une question lorsque les textes sont peu clairs pour le musulman ou absents sur une question. Le juriste musulman se fonde avant tout sur le Coran et, selon son courant d’appartenance, les hadiths (recueils d’actes et paroles de Muhammad).
  14. Bien que Machad, ville du mausolée de l’imam Reza, soit une ville de pèlerinage pour les chiites duodécimains (le courant majoritaire en Iran), c’est à Qom que se trouve le plus grand séminaire religieux chiite (hawza, حوزة). Karbala, ville sainte pour les chiites, se trouve en Irak.
  15. Algorithme de l’espagnol alguarismo « art de compter, arithmétique » (TLFi, attesté au XIIIe siècle), qui est une transcription du nom arabe du mathématicien iranien Al-Khuwârizmi الخوارزمي. La forme originelle française augorisme a été altérée en « algorithme » sous l’influence du grec arithmos, ἀριθμός, « nombre ». Voir ici les termes français venus de l’arabe.

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