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Toucher le pactole : dĂ©finition & origine (expression) đŸ’¶

Publié le 26/05/2020
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Définition

Toucher le pactole signifie : toucher beaucoup d’argent, obtenir une grande richesse. Le pactole est une source de richesse.

L’origine de l’expression : « toucher le pactole »

Ce terme est une antonomase tirĂ©e du Pactole, riviĂšre de l’ancienne Lydie, dans l’ouest de l’Anatolie, en Turquie actuelle. Le Pactole, ou Sart Çayı en turc, est un affluent du fleuve Hermos, ou Gediez en turc.

Chez les Grecs, le fleuve avait la rĂ©putation de charrier de l’or dans son lit. Selon Plutarque (46 ~125), les Grecs l’avaient d’abord nommĂ© Chrysorrhoas, “qui charrie de l’or” (khrussos, or en grec ancien). Selon l’historien grec, le fleuve aurait tirĂ© son premier nom d’un mythe dans lequel Chius, fils d’Apollon et d’ApathippĂ©, a sautĂ© avec plein d’or dans le Pactole pour Ă©chapper aux gardes de CrĂ©sus, roi de Lydie, dont il avait dĂ©robĂ© une partie du trĂ©sor. Il aurait pris le nom de Pactole (Paktolos) d’aprĂšs celui du fils d’Iolis et de LeucothĂ©e, qui a violĂ© sa sƓur DĂ©modicĂ© sans savoir qui elle Ă©tait, et s’est jetĂ© dans la riviĂšre par dĂ©sespoir aprĂšs s’ĂȘtre rendu compte de son crime.

Ovide (43 av.J-C. – 17/18 ap. J.-C.) rapporte une autre lĂ©gende au livre XI des MĂ©tamorphoses. Le roi de Phrygie, Midas, ramĂšne Ă  Bacchus (Dionysos), sĂ©journant alors prĂšs du Pactole, son vieux prĂ©cepteur, SilĂšne. En remerciement, Bacchus promet Ă  Midas d’exaucer ses voeux. Le roi de Phrygie, avide, demande que tout ce qu’il touche soit transformĂ© en or. Mais le nouveau pouvoir de Midas menace de le faire mourir de faim et de soif : sa nourriture aussi se change en or. ApitoyĂ©, Bacchus lui permet d’ĂȘtre dĂ©liĂ© de son vƓu s’il se plonge dans le Pactole, qui hĂ©rite de ce pouvoir particulier.

Les Lydiens semblaient en effet tirer du Pactole des paillettes d’or pour produire un type de monnaie frappĂ©e en un mĂ©tal jaune, mĂ©lange d’or et d’argent, nommĂ©es â€œĂ©lectrum“. Le roi historique CrĂ©sus (VIe siĂšcle av. J.-C.) disposait d’or trĂšs pur grĂące Ă  cette riviĂšre (on dit toujours aujourd’hui : “riche comme CrĂ©sus”). L’historien grec HĂ©rodote (Ve siĂšcle av. J.-C.) indique d’ailleurs au livre premier de son Histoire :

La Lydie n’offre pas, comme certains autres pays, des merveilles qui mĂ©ritent place dans l’histoire, sinon les paillettes d’or dĂ©tachĂ©es du Tmolus par les eaux du Pactole.

Exemples 

  • La mission Ă©tait risquĂ©e mais le pactole offert Ă©tait si Ă©levĂ© (deux millions d’euros) que je n’ai pas pu rĂ©sister !

[
]
Coûte par an six cent soixante-quatre mille
Soixante-six ducats ! — c’est un pactole obscur
OĂč, certes, on doit jeter le filet Ă  coup sĂ»r.
Eau trouble, pĂȘche claire.

Hugo, Ruy Blas, III, 1, Le Comte De Camporeal

À lire

  • Pierre Chuvin, Riche comme CrĂ©sus, Lhistoire.fr
  • HĂ©lĂšne Nicolet-Pierre, Numismatique grecque