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Orthographe
On peut écrire au féminin : « tout ouïe » ou « toute ouïe » (son sens est « écouter quelqu’un attentivement »). Il n’y a pas de norme sur cette question. L’adverbe « tout » sert ici à renforcer le nom « ouïe » (la faculté d’entendre). Ce cas est assez rare, et il est plus courant de voir « tout » avec un adjectif, où il ne varie que devant un nom féminin qui commence par une consonne (« elle est toute fatiguée »).
La logique voudrait qu’avec un nom, « tout » reste invariable, parce qu’il exprime une idée de plénitude, et qu’il est équivalent à « entièrement » ou « complètement ». Surtout, d’autres expressions du même genre, aujourd’hui vieilles, ne varient pas : « elle est tout yeux, tout oreilles », « ils sont tout feu, tout flamme », « elles sont tout sucre tout miel » (on ne rencontre pas ces expressions au féminin sur Gallica). Leur féminisation serait assez peu euphonique « toute feu, toute flamme ».
Toutefois, « toute ouïe » choque moins, et « tout » peut être considéré dans ce cas comme un adjectif qui s’accorde, même s’il n’a pas vraiment de sens comme adjectif. La forme féminine correspond mieux à la prononciation, qui sépare bien les deux termes. Les dictionnaire usuels ne relèvent pas la forme féminine, sauf le TLF. On relève enfin assez peu d’occurrences de « toute ouïe » dans les textes, mais cela s’explique par le fait que cette expression était considérée autrefois comme familière, ce que relèvent encore les dictionnaires. Cela ne semble plus être le cas aujourd’hui. Elle semble appartenir à un langage archaïsant ou soutenu. « Tout ouïe » n’est ainsi pas bien plus courante (800 résultats environ contre 159 retournés par Gallica). On trouve « toute ouïe » dans certaines éditions de Paul et Virginie (1788) de Bernardin de Saint-Pierre, mais cette locution se rapporte à un homme et à une femme. L’auteur ou le typographe a dû suivre la prononciation (ici ou ici). Si l’on se fie à Google Ngram, l’usage à l’écrit « toute ouïe » ne se développe que depuis les années 2000.
Exemples
- Elle était tout ouïe quand je donnais mes leçons.
- J’étais tout ouïe devant le brame des cerfs dans la forêt.
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Bonjour, je cherche une personne pour donner des cours à ma fille qui est en classe de première pour préparer sciences po.
Connaissez-vous quelqu’un qui pourrait correspondre ?
En vous remerciant par avance
Hélène
Tout serait pour tout à votre (ouïe), toute pour à toute (ouïe), il y a t il plusieurs sens de l’ouïe, oui et non, il y a certainement plusieurs manières, pour plusieurs niveaux d’entendre.
Ouïe est un substantif, féminin, serions nous tout entente, ou toute entente ?
De plus le terme ouïe est ici employé comme synonyme d’oreille, davantage que comme sens permettant la perception des sons, par extension et en synonyme.
Tout yeux, tout oreille tendrait à considérer être tout (à mes) yeux, comme être tout à son ouïe, et non ses ouïes bien qu’au pluriel ce substantif n’est plus le même sens, cependant cela est implicite et paraît redondant.
Il me semble qu’il y a aussi une autre approche pour privilégier le “toute” dans cette expression : celle qui considérer qu’il est mis plutôt pour “ouïe” que pour le sujet. Auquel cas il ne subsisterait plus aucun doute quant à la façon de l’orthographier.
Je pense que c’est moi ( dans ce cas homme masculin)qui suis “tout” et non l’ouie.
Bonjour,
Vos exemples sont étranges, il doit manquer des mots.
La règle est de ne pas accorder au féminin l’adverbe « tout » lorsque l’adjectif commence par une voyelle. Si on étend cette règle à « ouïe » (qui n’est pas un adjectif, je vous l’accorde), on devrait préférer « je suis tout ouïe » à « je suis toute ouïe ». Il semble qu’il y ait consensus sur ce point d’après plusieurs opinions.
DM
Je pense que ‘toute ouïe’ est tout aussi acceptable que l’autre version car le ‘ouïe’ n’est pas adjectif mais un substantif. Dans ce cas précis, le mot ‘tout’ pourrait aussi se rattacher à son pronom personnel sujet. D’où l’accord au féminin.
Attention: la question à se poser est : quelle est la nature de “tout”. Soit il s’analyse comme adverbe : “je suis [complètement] ouïe” (“tout” modifie donc le verbe être), ou il s’analyse comme adjectif : “je suis [tout entier] ouïe” (“tout” modifie le pronom personnel “je”). La différence sémantique est presque nulle ; il s’agit donc d’une distinction subtile, ce qui explique que la seconde analyse soit parfois retenue et que “tout” s’accorde en genre (“toute ouïe”). C’est cependant la première analyse qui est la plus correcte : on accepterait en effet difficilement “ils sont tous ouïe”…