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Locution : définition · types · exemples

Publié le 10/12/2023 (m.à.j* le 15/03/2024)
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Définition de locution

Une locution est un groupe de mots qui fonctionne comme un mot unique. Exemple : le cours a eu lieu dans la grande salle (avoir lieu est une locution verbale, ce sont deux mots qui fonctionnent comme un seul verbe). En général, les mots ne sont formés que d’une composition de lettres qui ne forment qu’un seul élément ayant un sens, avec un blanc avant et un blanc après (comme « porte », « verre » ou « table »). Les mots composés (une unité liée par des traits d’union comme « un abat-jour ») et les locutions sont des exceptions à cette généralité. En termes plus techniques, on dit qu’une locution a unité de sens autonome ou une unité sémantique autonome, c’est-à-dire qu’elle a un sens en elle-même (autonome). Par exemple : c’est une Parisienne pur jus (« pur » et « jus » ne pourraient être analysés indépendamment, le sens est global). On peut en général remplacer la locution par un synonyme : ce groupe jouait du jazz fusion / ce groupe jouait du rock progressif.

On considère que la locution se distingue du mot composé en ce que les mots qui la composent sont séparés par des blancs. Cela s’explique par le fait que certains éléments à l’intérieur des locutions peuvent être variables, comme les noms ou les verbes.

Les expressions et proverbes sont considérées comme des locutions.

Types de locutions

  • Les locutions nominales (des noms). Exemples : temps libre, pomme de terre, front de mer, salle à manger, tapis roulant, mise en scène, etc.
  • Les locutions adjectivales (des adjectifs) qui s’accordent. Exemples : fleur bleue, tête en l’air, commis d’office, mal à l’aise, ni fait ni à faire, en attente, etc.
  • Les locutions verbales (des verbes), qui ne respectent pas, parfois, les règles habituelles de la syntaxe, ou comportent des éléments qui ne sont pas en usage. Exemples : perdre patience, avoir hâte, porter le chapeau, avoir beau, savoir gré, avoir maille à partir.
    • L’élément verbal de la locution se conjugue : ils tiennent compte, nous tirons profit, tu prends position.
    • Les éléments de la locution verbale peuvent être séparés par une négation : vous ne prenez pas en compte ce que je dis, je ne lui donne pas un coup de pouce.
    • Ils peuvent être séparés par un adverbe : avoir très peur, mettre lâchement les voiles.
  • Les locutions interjectives (des interjections) qui forment des phrases non verbales : à la bonne heure, bien entendu, mea culpa, tant pis, tout à fait, tant mieux, bien sûr, mon œil, etc.
  • On parle de locutions-phrases quand l’ensemble des mots de la phrase forment une locution (comme cela peut être le cas pour les locutions interjectives) : après moi le déluge, c’est peu dire, à bon chat, bon rat, mal lui en a prit, on n’a rien sans rien, etc.
  • Les locutions conjonctives qui agissent comme des conjonctions de subordinations : afin que, alors que, pour que, parce que, sans que, avant que, si bien que, de sorte que, etc. On peut intercaler « même » dans certaines locutions conjonctives (alors même que).
  • Les locutions prépositives (des prépositions) : avant de, à la façon de, loin de, indépendamment de, à la façon de, etc.
  • Les locutions adverbiales : malgré tout, de temps en temps, à peine, aussi bien, au moins, du moins, en vain, peut-être, sans doute, tout au moins, tout au plus, au fur et à mesure, etc.
  • Les locutions déterminatives (des déterminants): peu de, un tas de, n’importe quel.
  • Les locutions pronominales (des pronoms) : le mien, n’importe qui, quelque chose, celui qui, Son Altesse, Sa Majesté, Votre humble serviteur, etc.
  • Les locutions latines, dont l’usage est très courant en français : mea culpa, dura lex, sed lex, pro domo, ad vitam æternam, etc.