« A » ou « à » : règle de grammaire
Gaspar Melchor de Jovellanos, Goya, 1798 | Wikimedia Commons
« A » ou « à » : règle de grammaire
La règle :
Il faut écrire « a » (sans accent) lorsque l’on peut le remplacer par « avait ».
Sinon, il faut écrire « à » (avec accent grave).
Exemple :
Il y a quatre ans qu’à mon retour de la Terre-Sainte j’achetai près du hameau d’Aulnay, dans le voisinage de Sceaux et de Chatenay une maison de jardinier […] (Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe)
=> Il y avait quatre ans qu’avait mon retour de la Terre-Sainte […]
A : l’auxiliaire avoir
« A » est l’auxiliaire « avoir », comme on peut le trouver dans l’exemple suivant :
Il a mangé.
=> Il avait mangé.
Il peut être en effet remplacé par « avait ».
Autres exemples :
Il a beau se montrer affable envers tous, je ne sais quelle secrète réserve, quelle pudeur, tient ses camarades à distance. (Gide, Les Faux-Monnayeurs)
=> Il avait beau se montrer affable envers nous […]
avaitdistance.
Il n’y a pas d’amour heureux (Aragon)
=> Il n’y avait pas d’amour heureux.
À : préposition
« À » est une préposition (comme « dans », « de », « entre » ou « jusque » par exemple), c’est-à-dire un mot qui sert à lier entre eux des morceaux de phrase.
Il ne peut pas être remplacé par « avait », comme le montre l’exemple suivant :
Je suis parti à Paris.
=> Je suis parti avait Paris.
Autres exemples :
Il se leva ; sa casquette tomba. Toute la classe se mit à rire (Flaubert, Madame Bovary)
=> « Toute la classe se mit avait rire ». La préposition à introduit l’action « rire ».
Cette hâte, cette course, c’est à cause de tout cela sans doute, ajouté aux cahots, à l’odeur d’essence, à la réverbération de la route et du ciel, que je me suis assoupi. (Camus, L’Étranger).
=> Cette hâte, cette course, c’est avait cause de […]
La préposition « à » introduit les différentes causes de l’assoupissement (cahots, odeur d’essence, réverbération).