Baiser de Judas signifie : le signe d’affection hypocrite donné à une personne que l’on va trahir ou dont on veut le malheur. Exemples : 

  • Par sa présence à la soirée, il lui donna le baiser de Judas, car il savait en souriant et applaudissant Jean que l’objet de toutes les admirations serait arrêté à la première heure le lendemain.
  • Vous allez enfin connaître celle que vous avez si cruellement insultée. Un affreux malheur vous menace. Sarpi, en agissant contre vous, comme il le fait, exécute les ordres d’un pouvoir terrible, et cette fête pourrait être, sans moi, le baiser de Judas. On vient de me confier qu’à votre sortie, et peut-être ici même, vous serez arrêté, jeté dans une prison et votre procès commencera… (Balzac, Ressources de Quinola)
  • Celui qui a donné le baiser de Judas au Parti communiste en signant le Programme commun contribuera paradoxalement à faire du Front national un parti influent. (Ledevoir.com)

 

Baiser de Judas : origine de l’expression

Selon l’évangile de Matthieu, Judas, l’un des apôtres, a trahi Jésus pour trente deniers. Il désigne Jésus aux soldats venus l’arrêter en lui donnant un baiser, faux geste d’affection. Judas est d’ailleurs la figure du traître par excellence. Cet épisode est le sujet de nombreuses iconographies, depuis le Moyen Âge au moins, mais l’expression date probablement du XIXe siècle. 

Il parlait encore quand arriva Judas, l’un des Douze, avec toute une troupe armée d’épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les anciens du peuple. Celui qui le livrait leur avait donné un signe : « Celui à qui je donnerai un baiser, avait-il dit, c’est lui, arrêtez-le ! ». Aussitôt il s’avança vers Jésus et dit : « Salut, rabbi ! » Et il lui donna un baiser. Jésus lui dit : « Mon ami, fais ta besogne ! » S’avançant alors, ils mirent la main sur Jésus et l’arrêtèrent.

Matthieu, XXVI, 47-50

Voir ici : pourquoi dit-on « séparer le bon grain de l’ivraie » ?

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