On écrit : « de t’avoir vue » si l’on s’adresse à une femme. En règle générale, on n’accorde pas le participe passé lorsqu’il est employé avec l’auxiliaire « avoir ». Cependant, une exception figure dans le morceau de phrase « contente de t’avoir vue ! » (par exemple). En effet, selon cette règle, si un complément d’objet direct (COD, qui répond à la question « qui ? » ou « quoi ? ») précède l’auxiliaire avoir, il faut alors accorder le participe passé avec ce COD. Dans « contente de t’avoir vue ! », le COD est « t’ ». Or, ce « t’ », qui correspond au pronom personnel « toi », s’adresse à une femme. Il faut donc accorder le participer passer au féminin : « vue ». Le fait que « avoir vue » soit un infinitif passé (un infinitif présent employé avec un participe passé) ne change pas la règle.
De la même manière, on écrit « de vous avoir vues » si l’on s’adresse à plusieurs femmes.
Exemples :
- Je suis tellement contente de t’avoir vue au café !
- « Malgré ces rages qui me mordaient le cœur, je suis heureuse d’être venue, heureuse de t’avoir vue mère si belle et si féconde […] » (Balzac, Mémoires de deux jeunes mariés)
- « — Non, non, chère enfant […] mais, s’il me fallait, vois-tu, te quitter pour toujours avant de t’avoir vue bien mariée, bien établie, ce serait affreux pour moi ! » (Sue, La Bonne aventure)
- « — C’est toi qui es Jeannette ? fit Pardaillan en se mettant sur un coude. — Oui, monsieur l’officier… — Eh bien, je suis content de t’avoir vue. Prends ces deux écus-là, sur la cheminée, et va-t-en. Jeannette, tu es une bonne petite fille. » (Michel Zévaco, Les Pardaillan)
- « Julien voulut absolument, contre les instances de son amie, allumer la veilleuse. — Veux-tu donc, lui disait-il, qu’il ne me reste aucun souvenir de t’avoir vue ? » (Stendhal, Le Rouge et le Noir)
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