279 Vues
Enregistrer

« J’eus été » : quel temps ?

Publié le 06/10/2022
0 commentaire

« J’eus été » correspond à la première personne du singulier du passé antérieur du verbe « être ». C’est un temps rare que l’on trouve le plus souvent dans la littérature ou dans les discours formulés dans une langue recherchée. Le passé antérieur sert à exprimer un fait passé immédiatement antérieur à un autre fait passé. Il est utilisé le plus souvent avec un passé simple employé dans la principale, dans des subordonnées temporelles (introduites par « quand, lorsque, dès que, après que, une fois que, aussitôt que », etc.). « J’eus été » est d’autant plus rare, car il ne peut guère être employé qu’après « après que » (pour exprimer l’antériorité de l’action). On le trouve à peine dans la littérature, parce que le passé composé (à l’oral), le passé simple ou l’infinitif passé lui sont préférés.

Exemples : 

  • Elle se décida finalement à venir me voir, après que j’eus été là quelques temps, à regarder tranquillement le ciel.
    • « j’eus été » est antérieur à « elle se décida ».
    • Avec du passé composé : « Elle se décida finalement à venir me voir, après que j’ai été là quelques temps, à regarder tranquillement le ciel. »
  • Lorsque j’eus été reçu dans son bureau, je n’attendis pas son signal avant de lui annoncer la bonne nouvelle.
    • Avec du passé simple : « Lorsque je fus reçu dans son bureau, je n’attendis pas son signal avant de lui annoncer la bonne nouvelle. »
  • Je courus à toute allure à travers l’épaisse forêt, après que j’eus été appelé par la déesse.
    • Avec un infinitif passé : « Je courus à toute allure à travers l’épaisse forêt, après avoir été appelé par la déesse.
  • Dès qu’il eut fini de chanter, toute la foule se leva pour l’applaudir.
    • « eut fini de chanter » est antérieur à « se leva ».
  • Je l’embrassai sans attendre lorsque je sus que j’eus été aimé.
  • Mes père et mère, six semaines après que j’eus été sevré, prirent cette résolution commune à tous les parents de faire de moi un avocat, ou un médecin, ou un notaire. (Gautier, Contes humoristiques)