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Je ne pense pas qu’il FAILLE ou qu’il FAUT ? ✍️

Publié le 05/10/2022 (m.à.j* le 14/05/2024)
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Les deux propositions sont possibles : « je ne pense pas qu’il faille » & « je pense pas qu’il faut ». Le plus souvent, les verbes d’opinion à la forme négative, comme « penser que », sont suivis du subjonctif, parce qu’ils expriment, dans la plupart des cas, quelque chose d’incertain, une approximation, une évaluation, une estimation (le subjonctif est le mode du virtuel, de ce qui est encore en imagination). Lorsque l’on dit « je ne pense pas qu’il faille se laver à l’eau chaude avant de dormir », on exprime une opinion sur une question (« se laver à l’eau chaude avant de dormir »), mais on garde toujours un doute sur la véracité de cette opinion (« Je ne pense pas qu’il faille se laver à l’eau chaude avant de dormir. C’est du moins ce que j’ai lu dans un article. »). J’ai de bonnes raisons de croire que c’est vrai, mais je reste prudent sur la question, au cas où je serais détrompé.

Dans la phrase « je ne pense pas que tu sois méchante », plusieurs motifs amènent le subjonctif. D’un certain point de vue, le locuteur peut avoir la conviction que la personne à qui il parle n’est pas méchante, mais cette opinion est relative, d’autres personnes pensent effectivement le contraire. D’un autre point de vue, le locuteur peut avoir l’opinion que la personne n’est pas méchante, mais cette opinion est incertaine. « Je pense pas que tu sois méchante, d’après ce que je sais de toi » : la personne peut se montrer méchante dans certaines situations, sans que je l’ai vu jusqu’à maintenant.

On peut toutefois employer l’indicatif pour souligner la certitude ou la conviction. Dans la phrase « je ne pense pas qu’il faut partir là-bas », le locuteur est certain qu’il ne faut pas partir, et il l’affirme avec force. Cette conviction ne laisse pas de place au doute, que marquerait l’emploi du subjonctif (« je pense pas qu’il faille partir là-bas, cela ne semble pas être la meilleure solution »). Autre exemple : « Je ne pense pas qu’il faut que tu arrêtes de lui parler. Ce serait une terrible erreur ».

[…] j’arrive ici comme Mascarille, sans songer à mal, et je ne pense pas qu’il faut me tenir sur le qui-vive. (Musset, L’Âne et le Ruisseau)

Vous devez cliquer ici pour lire un article sur le mode à choisir après « penser que».