Aller à vau-l’eau : définition & origine
S’en aller à vau-l’eau signifie se dégrader, péricliter, aller à sa perte.
Origine de « s’en aller à vau-l’eau »
Le terme vau est un dérivé de « val », la vallée (qu’on retrouve par exemple dans Val de Loire), qui peut devenir « vaux » au pluriel (Vaux-le-Vicomte ou les Vaux de Cernay par exemple).
« Aller aval l’eau », c’est aller vers l’aval d’un cours d’eau, le suivre qui descend dans la vallée, vers son embouchure. Le « l » est tombé (vélarisé) pour un « u » devant la deuxième consonne.
Voir ici : quelle différence entre « en amont » et « en aval » ?
Huysmans (1848 – 1907) a écrit une nouvelle nommée À vau-l’eau (1882).
Exemples d’emplois
Moulin sur un torrent, Hermann Ottomar Herzog, 1871 (détail) | Wikimedia Commons
Ses Agents tels que la plûpart des nôtres,
En abusoient. Il perdit un vaisseau,
Et vid aller le commerce à vau-l’eau,
Trompé des uns, mal servi par les autres.
L’œil distingue, au milieu du gouffre où l’air sanglote,
Quelque chose d’informe et de hideux qui flotte,
Un grand cachalot mort à carcasse de fer,
On ne sait quel cadavre à vau-l’eau dans la mer ;
Œuf de titan dont l’homme aurait fait un navire.
Ô lieu presque aussitôt regretté que quitté,
Château, château magique où mon âme s’est faite,
Frais séjour où se vint apaiser la tempête
De ma raison allant à vau-l’eau dans mon sang,
Château, château qui luis tout rouge et dors tout blanc,
Comme un bon fruit de qui le goût est sur mes lèvres
Et désaltère encor l’arrière-soif des fièvres,
Car le récit qu’on lui fait a le don de l’énerver : si maintenant les particuliers se mettent à enlever les gens, c’est bien la fin du métier de bandit et le signe que le monde part à vau-l’eau ! Un métier, ça se respecte…
À lire
Bernard Cerquiglini, Petites Chroniques du français comme on l’aime
Julien Soulie, Bayer aux corneilles …